Israël en guerre - Jour 348

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Le Premier ministre français a honte du chef de LFI qui commet « les sous-entendus les plus indignes »

Lors de son discours devant le Crif, Gabriel Attal a accusé le parti de Jean-Luc Mélenchon de "ne jamais avoir un mot pour les victimes du 7 octobre"

Le Premier ministre français Gabriel Attal a attaqué les politiciens de la gauche française, dans la soirée de lundi, pour leurs critiques féroces à l’égard d’Israël dans un contexte de guerre à Gaza.

Invité d’honneur du dîner annuel du Conseil représentatif des Institutions juives de France (CRIF), Attal a indiqué que l’extrême-gauche devrait avoir « honte » d’encourager la recrudescence vive de l’antisémitisme qui a été constatée dans le pays depuis sept mois, « honte de souffler sur les braises dont le passé nous a montré où elles menaient », a-t-il affirmé.

Le dîner a eu lieu seulement deux jours après qu’un rapport établi par l’Anti-Defamation League (ADL) a fait savoir que la France était le pays qui a enregistré la plus forte hausse d’attaques antisémites en 2023, avec un nombre d’incidents qui a été multiplié par quatre par rapport à l’année précédente.

Attal, dont le père est juif, a commencé son discours en parlant à son auditoire du document encadré qu’il a accroché dans son bureau – le récépissé qui avait été remis à sa grand-mère, Jeanine Weil, en 1941, lorsqu’elle avait récupéré son étoile jaune dans un commissariat de police.

Ce récépissé est « le rappel de l’infamie qu’a commis notre pays, en se rendant complice et coupable d’antisémitisme. Car dans ces heures, notre pays a tourné le dos à son Histoire et s’en est pris aux siens, aux Français juifs, ostracisés, humiliés, spoliés, déportés », a-t-il commenté, ajoutant que le document était aussi le rappel que la haine est « une machine infernale qui emporte et broie avec elle toute trace d’humanité. »

Ce papier, a poursuivi Attal, est aussi la preuve des horreurs de la Shoah pour les générations qui ne l’ont pas vécue, alors que les survivants disparaissent petit à petit.

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, lors de son discours prononcé à l’occasion du dîner annuel du CRIF au carrousel du Louvre, à Paris, le 6 mai 2024. (Crédit : Julien De Rosa/AFP)

« La Shoah remonte à des décennies mais soyons honnêtes, elle pourrait se reproduire demain », a-t-il déclaré. « Nous faisons face à une vague d’antisémitisme. Une vague d’une ampleur rare, plus forte, plus violente, plus relayée, plus établie, qu’elle ne l’a été au cours de ces dernières années. »

Attal a noté que la nouvelle vague de haine antijuive avait commencé à s’abattre sur la France le 7 octobre – date de l’attaque commise par le Hamas dans le sud d’Israël. Ce jour-là, les hommes armés avaient tué près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 252 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza.

Trois des 129 personnes qui se trouvent encore en captivité à Gaza – Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon et Orion Hernandez Radoux — sont des citoyens français, a fait remarquer Attal qui a ajouté que « nous ne les oublions pas » et « nous n’abandonnerons pas ».

Il a déclaré qu’il n’était nullement nécessaire d’évoquer l’antisémitisme du passé pour mettre en garde contre l’antisémitisme au présent – parce que « le présent se suffit à lui-même », a-t-il dit.

Attal a mis en cause ceux qui, « bien au chaud », choisissent « d’expliquer à la société israélienne qu’ils surréagissent » aux horreurs commises par le Hamas, rappelant que les hommes armés, « ivres de bonheur, criaient : ‘mort aux Juifs’ et appelaient leurs proches pour annoncer fièrement leurs crimes, le 7 octobre ».

Il a ensuite critiqué les « leçons de morale » données par certains sur la manière dont Israël a mené sa guerre à Gaza au lendemain de l’attaque meurtrière du groupe terroriste.

Le fondateur du parti La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon prononçant un discours à côté du député français LFI Jean-François Coulomme (à droite) lors d’une manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza et en solidarité avec le peuple palestinien devant l’Office des Nations unies, à Genève, le 3 février 2024. (Crédit : Fabrice Coffrini/AFP)

« J’ai souvent eu honte ces derniers temps », a-t-il déclaré. « Honte en écoutant certains élus de La France Insoumise (LFI) parler de mouvement de résistance » au sujet du Hamas.

Attal s’en est pris au parti et à son leader, Jean-Luc Mélenchon, qui n’ont jamais eu « un mot pour les victimes du 7 octobre ».

Il a ajouté que la France tentait d’empêcher une escalade de la guerre au Moyen-Orient mais il a rappelé à la France insoumise que « jamais la paix n’est passée par la haine ».

La France a cherché à restaurer le calme entre Israël et le Hezbollah depuis le 8 octobre – les forces du groupe terroriste libanais soutenu par l’Iran avaient alors commencé à attaquer des communautés et des postes militaires israéliens, le long de la frontière, presque quotidiennement.

Ce ne sont pas seulement les attaques en Israël qui sont problématiques, a dit Attal, qui a souligné la vague puissante de haine antijuive qui s’est abattue sur la France depuis le 7 octobre. Entre cette date et la fin de l’année 2023, Attal a fait remarquer qu’il y avait eu plus de 1 200 signalements d’attaques antisémites – soit trois fois plus que le chiffre enregistré pour toute l’année 2022. 366 incidents supplémentaires ont été répertoriés entre le mois de janvier et le mois de mars, ce qui représente une hausse de 300 % par rapport à la même période, l’année dernière.

Les Juifs français représentent 1 % de la population du pays, a poursuivi Attal, mais 60 % des agressions basées sur la religion sont antisémites et elles consistent en discours de haine, en violences et autres menaces.

Le ministre française de l’Éducation, Nicole Belloubet, pendant une session de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale de Paris, le 7 mai 2024. (Crédit : Ludovic Marin/AFP)

« Chaque acte antisémite est une tache sur le drapeau français. Alors, nous ne les tolèrerons pas. Nous ne les tolérerons jamais », a indiqué Attal, s’engageant à continuer la lutte.

Le Premier ministre a expliqué qu’il fallait se battre contre l’antisémitisme en s’appuyant sur l’éducation et qu’avec la ministre française de l’Éducation, Nicole Belloubet, il avait mis au point un programme à destination des écoles primaires qui apprendra aux élèves la tolérance et le respect – programme qui, a-t-il précisé, sera enseigné dans toutes les écoles dès la prochaine rentrée scolaire.

Il a aussi évoqué le mouvement de protestation pro-palestinien et anti-israélien massif qui a balayé toutes les universités des États-Unis – et qui s’est depuis propagé aux institutions européennes, notamment en France.

« Avec le ministre de l’Intérieur, j’ai systématiquement demandé l’intervention des forces de l’ordre pour libérer les abords de nos universités », a-t-il dit. « Je l’ai fait sans hésiter, partout, dès que les mouvements prenaient place. Et je le dis ici : je suis fier qu’en France, contrairement à l’étranger, aucune de ces manifestations de haine ne soient devenues des points de fixation pendant de longs jours, de longues semaines, ni même de longs mois. »

« Nous n’accepterons jamais qu’une minorité manipulée prétende faire la loi. Personne ne doit empêcher les autres de travailler, d’étudier, de réviser. Et nous serons extrêmement attentifs à ce que toutes les sanctions soient prises sur le long terme », a-t-il continué.

Des personnes participant à un rassemblement organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) appelant à la libération des otages détenus à Gaza depuis les attaques du 7 octobre menées par le Hamas contre Israël, sur l’esplanade du Trocadéro avec la Tour Eiffel en arrière-plan, à Paris, le 7 avril 2024. (Crédit : Thomas Samson/AFP)

Attal a fait remarquer que les antisémites tentaient de dissimuler leur haine en invoquant l’antisionisme mais que « ce n’est plus un appel au cessez-le-feu, quand on nie l’existence d’Israël en tant qu’Etat ».

« Ce n’est plus un appel à la paix, quand on tient nos concitoyens juifs pour responsables de la situation à Gaza », a-t-il poursuivi.

Attal a indiqué qu’avec l’aide de la définition de l’antisémitisme mise au point par l’International Holocaust Remembrance Alliance (INHRA), la France œuvrait à combattre avec force toutes les formes d’attaques antisémites, sur le terrain et sur internet.

Il a terminé son allocution en disant que « l’âme de la France est incomplète sans les Français juifs. »

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