Le prix international de la fiction arabe récompense un terroriste prisonnier en Israël
Condamné à perpétuité pour avoir contribué à commettre un attentat à Tel Aviv pendant la Seconde Intifada, Basim Khandaqji, était donc absent lors d'une cérémonie à Abou Dhabi
Un Palestinien détenu dans les prisons israéliennes depuis 2004 a remporté dimanche le prix international de la fiction arabe (IPAF), une des récompenses littéraires les plus prestigieuses du monde arabe, ont annoncé les organisateurs.
Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman Masque, la couleur du ciel qui raconte l’histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah, en Cisjordanie, qui trouve la carte d’identité bleue d’un Israélien dans la poche d’un vieux manteau.
Il adopte cette nouvelle identité, ou ce « masque », pour tenter de comprendre « l’occupant » israélien.
En l’absence de l’auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d’édition basée au Liban, lors d’une cérémonie à Abou Dhabi.
#Palestinian prisoner Basim Khandaqji in #Israel wins International Prize for #Arabic Fiction for his novel ‘A Mask, the Color of the Sky.’ @Arabic_Fiction https://t.co/4ggA6UatAK pic.twitter.com/zVVxhKW6bJ
— Arab News (@arabnews) April 29, 2024
Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman « dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme ».
Le romancier avait été arrêté en 2004 pour « activités terroristes » à l’âge de 21 ans. Il a été condamné à trois peines cumulées de prison à vie pour avoir « planifié et participé à un attentat suicide » à Tel Aviv, a indiqué en février le Jérusalem Post quand le roman de Khandaqji a été sélectionné pour l’IPAF.
Membre du groupe terroriste du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), selon les autorités israéliennes, Khandaqji est né à Naplouse, en Cisjordanie, en 1983. Il écrivait des nouvelles jusqu’à ce qu’il soit condamné et emprisonné en 2004 pour des accusations liées à l’attentat meurtrier du marché Carmel à Tel Aviv.
Selon une déclaration officielle israélienne de l’époque, Khandaqji aurait utilisé une carte d’identité de journaliste qu’il avait obtenue pendant ses études à l’université A-Najah de Naplouse, pour aider le terroriste à entrer en Israël depuis la Cisjordanie.
Pendant son incarcération, le romancier a terminé ses études de Sciences politiques à l’Université Al-Qods et a écrit plusieurs recueils de poèmes outre son roman primé.
Le lauréat reçoit 50 000 dollars et un financement sera mis à disposition par l’IPAF pour la traduction anglaise de son roman, selon les organisateurs.
La cérémonie de remise de l’IPAF a coïncidé cette année avec la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l’assaut barbare et sadique, quelque 3 000 terroristes ont fait irruption en Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant quelque 1 200 personnes et prenant 253 otages, dans le cadre d’actes horribles de brutalité, accompagnés d’agressions sexuelles.