Le procès en diffamation contre Tally Gotliv suspendu après des heurts avec le juge
Intenté par une leader du mouvement de protestation contre l’élue du Likud, les partisans de cette dernière ont interrompu l’audience à plusieurs reprises
Le procès en diffamation intenté par la militante Shikma Bressler contre la députée du Likud Tally Gotliv a démarré de manière explosive, la législatrice, connue pour ses prises de position virulentes, défiant à plusieurs reprises le juge alors que ses partisans interrompaient la procédure.
Bressler réclame 2,6 millions de shekels de dommages-intérêts à Gotliv, accusée d’avoir diffusé à plusieurs reprises des allégations infondées liant la leader du mouvement de protestation au groupe terroriste palestinien du Hamas et à son pogrom du 7 octobre dernier.
Gotliv, qui assure elle-même sa défense, a interrompu le juge à plusieurs reprises, affirmant qu’il n’avait aucune autorité sur elle en tant que législatrice. « Votre Honneur ne peut pas me dire ce que je dois faire. Ce n’est pas logique. Vous n’avez ni la compétence ni la juridiction pour définir mes obligations [en tant que députée] », a-t-elle déclaré.
Ses partisans ont également interrompu les débats à plusieurs reprises, scandant que Bressler, l’une des figures de proue des manifestations contre la refonte du système judiciaire, est une « ennemie du peuple ».
La foule a été encouragée par Gotliv, qui a déclaré qu’ils représentaient « le peuple d’Israël dans toute sa splendeur ».
Face aux perturbations, le juge a décidé de suspendre temporairement le procès.
La plainte de Bressler porte sur les accusations répétées de Gotliv, initialement publiées sur les réseaux sociaux en octobre dernier, selon lesquelles les agences de renseignement américaines auraient intercepté une conversation entre le partenaire de Bressler, un fonctionnaire, et le chef du Hamas, Yahya Sinwar. Selon cette théorie du complot, le chef du Mossad, David Barnea, aurait convoqué Bressler à une réunion sur la base de ces informations, quelques jours avant les massacres du 7 octobre dernier sur le sud d’Israël, au cours desquelles les terroristes du Hamas ont assassiné plus de 1 200 personnes et en ont kidnappé 251, principalement des civils, pour les emmener dans la bande de Gaza.
Ces allégations ont été démenties avec force à plusieurs reprises par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la tête du Likud, et l’agence d’espionnage du Mossad.