Le projet de loi de finances du Trésor propose des coupes budgétaires massives
Ces coupes budgétaires de grande ampleur ont vocation à financer les dépenses de guerre
Le ministère des Finances a présenté lundi le projet de loi de finances et l’a ouvert aux commentaires publics, avant la prochaine session de la Knesset. Ce projet de loi, qui précise l’affectation des fonds, précède habituellement de peu l’adoption du budget.
Les commentaires publics sur cet énorme projet de loi, qui compte plus de 240 pages, seront possibles jusqu’à dimanche.
En début de mois, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, avait présenté un premier cadrage budgétaire pour 2025, adossé à un objectif de déficit pouvant aller jusqu’à 4 % du produit intérieur brut.
Pour contrebalancer l’augmentation des dépenses civiles et militaires liées à la guerre, le gouvernement devra procéder à d’importantes coupes budgétaires au niveau des dépenses et ajuster la fiscalité dans le but d’augmenter les rentrées fiscales et de faire face à un déficit budgétaire qui, en 2025, devrait avoisiner les 30 à 40 milliards de shekels.
Le projet de loi de finances publié ce lundi prévoit un certain nombre de mesures destinées à faire face à ce défi, à commencer par le gel des hausses du salaire minimum, des augmentations de salaire des hauts fonctionnaires et des prestations versées par l’Institut national d’assurance pour les victimes du terrorisme et les survivants de la Shoah.
Il prévoit également le gel voire la suppression de prestations d’épargne-retraite et de fonds d’études avancées, de façon à limiter l’important déficit budgétaire et financer les combats contre les organisations terroristes du Hamas à Gaza et du Hezbollah au Liban.
Par ailleurs, le projet de loi suggère de négocier avec la Banque centrale d’Israël sur la question de la taxe sur les bénéfices bancaires, des impôts supplémentaires sur les plus-values et l’immobilier et l’annulation des exonérations fiscales pour les cigarettes hors taxes. En outre, certaines missions diplomatiques pourraient être fermées et le port d’Ashdod, privatisé.
Si elle venait à être adoptée, cette loi aurait pour effet de relever le montant des cotisations obligatoires de l’assurance maladie et de l’Institut national d’assurance, à un minimum respectif de 127 et 223 shekels.
Le député d’Yisrael Beytenu, Oded Forer, a réagi à ce projet de loi en écrivant sur X que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Smotrich « préfèrent mettre la main dans votre poche et vous prendre vos derniers shekels » plutôt que d’affronter les partis ultra-orthodoxes et de refuser de financer les priorités des partis de la coalition.
« Bibi préfère avoir un gouvernement bien gras et une population affamée », a-t-il conclu.