Le régime « tigre de papier » de Téhéran va tomber – Nobel iranienne de la paix en exil
"Je prédis que le peuple va réussir cette fois-ci et que ce régime va disparaître", dit Shirin Ebadi, affirmant qu'après la guerre avec Israël, le peuple a pris conscience de la faiblesse de ses dirigeants

LONDRES — La lauréate iranienne du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi a déclaré mercredi que la guerre entre la République islamique et Israël avait révélé la faiblesse de ses dirigeants, qu’elle a qualifiés de « tigres de papier ». Elle a prédit que le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, serait renversé par une révolution pacifique.
Ebadi s’est exprimée au lendemain d’un fragile cessez-le-feu négocié par le président américain Donald Trump entre Téhéran et Jérusalem, mettant fin à une guerre aérienne de courte durée mais intense au cours de laquelle les frappes israéliennes ont visé les hauts dirigeants iraniens.
« Le peuple iranien et le monde entier ont vu cela et ont compris à quel point cette administration est un tigre de papier », a-t-elle déclaré lors d’une interview accordée à Reuters depuis Londres, où elle vit en exil volontaire depuis 2009.
Avocate et lauréate du prix Nobel de la paix en 2003 pour son travail en faveur des droits de l’homme, Ebadi est une fervente détractrice du clergé musulman chiite qui dirige l’Iran depuis 1979.
Selon des responsables de la sécurité, Khamenei, 86 ans, s’est caché pendant la guerre, qui a décimé l’élite militaire iranienne et tué ses principaux scientifiques nucléaires.
« Le peuple ne fera pas confiance à un dirigeant qui se cache en temps de guerre », a-t-elle souligné.

Elle a ajouté que les précédentes manifestations de masse, telles que celles qui avaient suivi la mort de la jeune Mahsa Amini en 2022, avaient montré un large soutien populaire en faveur du changement.
« Je prédis que le peuple réussira cette fois-ci et que ce régime disparaîtra. »

Aucun signe de manifestations significatives contre la République islamique n’est apparu, et le soulagement a dominé les premières réactions de nombreux Iraniens à l’annonce du cessez-le-feu.
Alors que le président iranien Massoud Pezeshkian, un dirigeant présenté comme relativement « modéré », a déclaré que l’atmosphère de solidarité nationale pendant les attaques israéliennes allait stimuler les réformes internes, les organes de sécurité radicaux ont également réagi rapidement pour démontrer leur contrôle en procédant à des arrestations massives, des exécutions et des déploiements militaires, ont déclaré des responsables et des militants.
« Le régime tente de compenser sa défaite en arrêtant la population », a déclaré Ebadi.
« Il craint que, maintenant qu’il a été vaincu dans cette guerre, le peuple trouve plus de courage et descende dans la rue. »