Ministère de la Défense : les terroristes touchent 10 M de shekels de l’AP
Liberman a exhorté les députés à soutenir son projet de loi visant à déduire de ces salaires des versements à l'Autorité palestinienne
Les terroristes palestiniens responsables des meurtres d’Eitam et Naama Henkin ; de Yosef, Elad et Chaya Salomon ; de Raziel Shevach et d’Itamar Ben-Gal auront reçu chacun au moins 10 millions de shekels (2,77 millions de dollars) d’ici à leur 80e anniversaire, selon les statistiques du ministère de la Défense.
Les chiffres ont été publiés avant un vote de la Knesset sur un projet de loi visant à réduire les paiements à l’Autorité palestinienne jusqu’à ce qu’elle arrête de payer des terroristes.
Omar al-Abed, qui a été reconnu coupable du meurtre de trois membres de la famille Salomon, a jusqu’ici touché 12 200 shekels, avec un salaire mensuel de 1 400 shekels pour les trois premières années. Il devrait avoir touché 12 604 000 shekels d’ici l’âge de 80 ans.
Karem Lufti Fatahi Razek, qui a été reconnu coupable des meurtres du couple Henkin en 2015 et qui a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle et deux peines de prison a perpétuité, a perçu 40 600 shekels et devrait avoir touché 11 232 000 shekels d’ici l’âge de 80 ans.
Zaid Ziyad, qui a également été reconnu coupable des meurtres de Henkin et condamné à la prison à vie, a empoché 40 600 shekels et aura perçu 10 056 000 shekels d’ici l’âge de 80 ans.
Asi Abed El-Hakim, accusé du meurtre du rabbin Itamar Ben Gal et arrêté il y a un mois, a déjà perçu 1 400 shekels. S’il est condamné à la réclusion à perpétuité, il devrait toucher 12 604 800 shekels d’ici l’âge de 80 ans.
A la lumière de ces chiffres, Liberman a exhorté les élus à soutenir le projet de loi visant à réduire le financement de l’AP du montant des paiements versés aux « terroristes », et ce jusqu’à l’arrêt des versements.
« J’appelle tous les députés à se joindre à nous pour voter la loi [ce lundi] et mettre un terme à ce théâtre de l’absurde », a déclaré Liberman.
« Chaque shekel qui sera transféré aux meurtriers sera déduit des recettes fiscales de l’AP », a-t-il ajouté.
Ce projet de loi permettrait au gouvernement de déduire de façon permanente les fonds versés aux terroristes, ou de « geler » les paiements, laissant au cabinet de sécurité le dernier mot.
Liberman avait déclaré le mois dernier que les revenus fiscaux retenus seraient consacrés à l’indemnisation des victimes du terrorisme qui ne peuvent pas poursuivre leurs assaillants.
« Bientôt, ce théâtre de l’absurde prendra fin, et les salaires des terroristes que nous refuserons au [président de l’AP Mahmoud] Abbas seront utilisés pour prévenir le terrorisme et indemniser les victimes », a-t-il dit.
L’OLP verse mensuellement des fonds à tous les prisonniers palestiniens emprisonnés en Israël, quelle que soit la raison de leur incarcération, ainsi qu’à des familles de soi-disant « martyrs » – terme utilisé par l’OLP pour désigner toute personne tuée par un Israélien, y compris alors que cette même personne tentait de mener une attaque.
Un récent rapport publié par le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires, l’agence du ministère israélien de la Défense responsable de l’administration des affaires civiles en Cisjordanie et aux frontières avec Gaza, a expliqué qu’environ un tiers des prisonniers palestiniens étaient « directement responsables du meurtre d’Israéliens ».
Le projet de loi est similaire au « Taylor Force Act » récemment adopté par le gouvernement américain.
En mai dernier, un ancien haut responsable de la Défense a déclaré à un haut panel de membres de la Knesset que l’Autorité palestinienne avait versé quelque 4 milliards de shekels – soit 927 millions d’euros – au cours des quatre dernières années aux terroristes et à leurs proches.
Concernant ces chiffres, le général Yossi Kuperwasser, ancien directeur général du ministère des Affaires stratégiques et ancien chef de la division du renseignement et de la recherche de l’armée, a déclaré au Comité des affaires étrangères et de la défense que plus la période pour laquelle un prisonnier palestinien était emprisonné, « plus le salaire était élevé. Quiconque a passé plus de 30 ans en prison reçoit 12 000 shekels (2 800 €) par mois ».