Le vice-Premier ministre bulgare a “chahuté” à Buchenwald dans sa jeunesse
Valeri Simeonov voulait défendre son vice-ministre, Pavel Tenev, obligé de démissionner pour un salut nazi photographié dans un musée parisien
Un dirigeant de la communauté juive de Bulgarie a condamné le vice-Premier ministre de son pays, qui a déclaré en plaisantant qu’il a pu se comporter de manière inappropriée quand il a visité un camp de concentration nazi.
Valeri Simeonov, vice-président des Patriotes unis et vice-Premier ministre de Bulgarie, a déclaré jeudi au journal Sega que lui et certains des ses amis ont pu prendre des photographies « parodiques » dans le camp de Buchenwald pendant les années 1970.
Simeonov, 62 ans, avait tenu ces propos pour minimiser l’importance d’un scandale politique qui a forcé la semaine dernière un membre du parti de Simeonov, Pavel Tenev, à démissionner du poste de vice-ministre. Tenev avait été photographié en train de faire un salut nazi dans un musée parisien devant des mannequins en uniforme nazi.
Pour balayer les actes de Tenev comme des bouffonneries sans incidence, Simeonov a raconté son voyage avec ses amis dans les années 1970 à Buchenwald, ancien camp nazi d’Allemagne, où le régime d’Hitler a tué plus de 43 000 personnes, dont des dissidents, des prisonniers de guerre soviétiques, et de nombreux Juifs, avant que presque tous les détenus juifs ne soient transférés au camp d’extermination d’Auschwitz, sur le territoire de l’actuelle Pologne.
Le journal cite Simeonov racontant comment il avait lui-même « chahuté » à Buchenwald. « Qui sait quelles photos blagues ont été prises là-bas », a dit Simeonov au journaliste de Sega.
Vendredi, Alexander Oscar, président de l’Organisation Shalom des Juifs de Bulgarie, a déclaré dans un communiqué que « nous sommes témoins d’une manifestation odieuse de mépris envers les millions de personnes assassinées dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. »
« Un tel comportement démontre une absence de culture politique et de sensibilité vis-à-vis de la plus grande tragédie de l’histoire humaine. Quand nous parlons de l’Holocauste, faire des blagues est inapproprié », a-t-il ajouté.