Israël en guerre - Jour 363

Rechercher

Léon Gautier, le dernier héros français du Débarquement de 1944

Le dernier des 177 Français à avoir débarqué en Normandie continue, à 98 ans, à se battre pour la paix et la mémoire de ses camarades, il commémorera l'Appel du 18 juin avec Macron

Le vétéran français de la Seconde Guerre mondiale du Commando Kieffer Léon Gautier assiste à une cérémonie en hommage aux 177 Fusiliers Marins français du "Commando Kieffer" qui ont participé au débarquement en Normandie à Colleville-Montgomery, en Normandie, le 6 juin 2019. (Crédit : Damien MEYER / AFP)
Le vétéran français de la Seconde Guerre mondiale du Commando Kieffer Léon Gautier assiste à une cérémonie en hommage aux 177 Fusiliers Marins français du "Commando Kieffer" qui ont participé au débarquement en Normandie à Colleville-Montgomery, en Normandie, le 6 juin 2019. (Crédit : Damien MEYER / AFP)

Le dernier des 177 Français à avoir débarqué le 6 juin 1944 en Normandie Léon Gautier continue, à 98 ans, à se battre, humblement, pour la paix et la mémoire de ses camarades. Il commémorera vendredi l’Appel du 18 juin au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) avec Emmanuel Macron.

« J’y serai », a confirmé jeudi matin à l’AFP l’ancien fusilier marin. Le temps passe mais Léon Gautier ne rate jamais une occasion, coiffé de son béret vert, d’inviter la jeunesse à « se battre pour la paix », comme le 6 juin dernier lors des commémorations du Jour J à Ouistreham (Calvados).

Ce grand officier de la Légion d’honneur vit dans cette commune, voisine de celle où il a débarqué, Colleville-Montgomery.

« Le 6 juin, on a libéré 1,8 km de plage et on a parcouru 19 km dans la journée. Puis on a passé 78 jours et 78 nuits en première ligne dans une tranchée », expliquait en mai 2014 juste avant les célébrations du 70e anniversaire du Débarquement cet homme toujours accueillant.

Léon Gautier n’a jamais oublié le « copain », tombé ce jour-là à quelques mètres de lui, « le haut de la tête arraché » durant une contre-offensive allemande, comme il l’avait raconté à une journaliste de l’AFP qu’il avait reçue chez lui.

(ARCHIVES) Les premiers chars à arriver sur la plage Sword, en Normandie, lors du débarquement des Alliés, le 6 juin 1944. (Crédit : AFP)

Admirateur de Churchill

Et pourtant, au lendemain de la guerre, « j’ai été démobilisé sans un sou, sans rien. Tous les Français libres étaient dans la même situation », confiait sans amertume celui qui s’était engagé dans la Marine française en février 1940.

A 17 ans, sous l’influence notamment d’une famille « anti-boches » qui avait perdu certains des siens durant la Première Guerre mondiale, il avait rallié Londres et de Gaulle en juillet, après l’Armistice, avant d’aller se battre au Cameroun, au Congo, en Syrie, au Liban.

En 1945, « je n’ai plus retrouvé en France la grande solidarité de ma jeunesse (…) C’était chacun pour soi. Ceux qui avaient travaillé avec les Allemands avaient la petite combine du marché noir. Ils y arrivaient », se remémorait Léon Gautier.

Né le 27 octobre 1922 à Rennes dans une famille modeste, il commence à travailler à 13 ans comme carrossier, « à l’époque de la semaine de 48 heures et sans congés payés ».

Churchill (photo credit: Wikimedia Commons)
Winston Churchill (Crédit : Wikimedia Commons)

Après la guerre, il retourne en Angleterre avec son épouse Dorothy rencontrée outre-Manche, pour sept ans, travaille plus de « 60 heures par semaine », revient en France et repart comme chef d’atelier, pendant sept ans encore, en Afrique, avant un accident qui le ramène au pays. Il est alors plâtré du cou aux pieds.

Là, ce père de deux enfants qui a toujours « adoré les Anglais » et admiré Churchill – « qui n’a pas lâché le morceau » – passe à 38 ans un examen pour devenir expert automobile.

L’ami d’un vétéran allemand 

« Partir de zéro en 1945 m’a obligé à me battre un peu partout pour vivre. J’ai une petite maison à moi, gagnée à la sueur de mon front. J’y suis heureux. Je n’ai pas besoin d’un château », précisait l’ancien combattant au regard incisif sur le monde.

Installé à Ouistreham dans les années 1990, Léon Gautier se bat inlassablement, « pour la paix » et pour la mémoire de ses camarades, d’écoles en commémorations.

« La paix, faut pas la reperdre. Dans ses choix, il faut être très vigilant. Les Allemands ont suivi Hitler comme des moutons de Panurge. Ça peut nous arriver », proclamait celui qui était devenu l’ami de Johannes, un vétéran allemand de la bataille de Normandie, installé comme lui à Ouistreham.

Lors du 70e anniversaire du Débarquement, les deux hommes s’étaient étreints avec émotion. Johannes Börner s’est éteint en 2018.

En septembre 2020, Léon Gautier s’est opposé, tout comme les descendants des autres membres du commando Kieffer, à un projet de site immersif sur l’histoire du Débarquement et de la bataille de Normandie, rejetant fermement, dans une tribune publiée dans Le Monde, tout « D-Day land ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.