Les armées américaine et israélienne avaient déjà bombardé ensemble l’Iran du temps de Biden
En mars dernier, l'armée de l'air israélienne avait organisé un exercice conjoint avec l'armée de l'air américaine, ce qui avait alors été considéré comme un message pour Téhéran

Selon une information publiée dimanche matin, au moment où l’armée américaine bombardait les installations nucléaires de la République islamique d’Iran, les États-Unis et Israël auraient déjà bombardé ensemble l’Iran il y a de cela un an environ.
C’était le premier exercice grandeur nature d’un bombardement contre le programme nucléaire iranien, a indiqué ABC News, citant une source anonyme en Israël proche de la question.
L’exercice avait été programmé et exécuté sous l’administration Biden, « mais nous ne pensions pas, il y a un an, que cela donnerait un jour lieu à ça », a déclaré la source.
Le président américain Donald Trump a annoncé tôt dimanche que les États-Unis avaient mené une « attaque réussie » sur les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, en Iran, quelques heures après avoir laissé entendre que la question de l’implication des États-Unis dans la guerre d’Israël contre le programme nucléaire iranien n’était pas encore tranchée.
La décision s’est prise après plus d’une semaine de bombardements israéliens qui ont endommagé les installations nucléaires iraniennes, décimé ses défenses aériennes et éliminé un grand nombre de ses hauts gradés militaires et de ses meilleurs scientifiques nucléaires. L’Iran a riposté en tirant des centaines de missiles balistiques et de drones explosifs sur Israël.
En mars dernier, l’armée de l’air israélienne avait organisé un exercice conjoint avec l’armée de l’air américaine, ce qui avait alors été perçu comme un avertissement à l’Iran, au plus fort de spéculations portant sur une possible frappe conjointe sur les installations nucléaires de la République islamique.
Lors de cet exercice, les pilotes avaient « mis en oeuvre la coordination opérationnelle entre les deux armées pour améliorer leur capacité à faire face à diverses menaces régionales », avait commenté l’armée israélienne dans un communiqué.

« Une cargaison complète de bombes a été larguée sur le site principal, Fordo », a écrit Trump sur Truth Social en parlant du site souterrain difficile à détruire, présenté comme la pièce maitresse du programme nucléaire de la République islamique.
Tromperies et diversions
Jeudi dernier, Trump avait annoncé qu’il prendrait la décision de se joindre – ou non – aux bombardements israéliens contre les installations nucléaires iraniennes sous deux semaines afin de laisser du temps aux négociations entre Téhéran et Washington, ce qui, rétrospectivement, avait tout d’une supercherie.
Mercredi, le Wall Street Journal avait indiqué que le président américain avait validé les plans d’attaque contre l’Iran la nuit précédente mais qu’il avait retardé les bombardements pour donner une chance à la diplomatie.
Trump a nié cette information en déclarant sur Truth Social que le journal n’avait « aucune idée de ce que je pense de l’Iran ! »
Cette apparente hésitation de Trump était corroborée par des informations faisant état d’analyses divergentes de la part des différents services de renseignement.
Alors qu’Israël répétait à l’envi, avant le début de ses bombardements contre Téhéran vendredi dernier, qu’il ne manquait que quelques semaines pour que l’Iran se dote de l’arme nucléaire, les services de renseignement américains estimaient, eux, que la République islamique ne travaillait pas activement dans cette voie et qu’il s’écoulerait des mois sinon des années avant une percée majeure, selon l’information donnée par CNN mardi.
Toujours selon la même source, citant une source proche de la question, le US Central Command [NDLT : Commandement central américain], chargé de la supervision des activités militaires américaines au Moyen-Orient, estimait, pour sa part, que l’Iran pourrait produire plus rapidement une bombe nucléaire s’il le voulait.
Selon l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU, l’Iran disposait de suffisamment d’uranium hautement enrichi pour plusieurs bombes mais n’avait pas encore pris de mesure d’opérationnalisation militaire.
Un responsable américain cité par cette même source explique que les chefs du renseignement américain estimaient que l’attaque surprise israélienne contre l’Iran n’avait retardé le compte à rebours en vue de l’arme nucléaire que de quelques mois. Aucune analyse n’est encore disponible suite aux bombardements américains.
Israël assure que son assaut de grande ampleur, qui a commencé le 13 juin dernier contre les principaux dirigeants militaires iraniens, les scientifiques nucléaires, les sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques était indispensable pour empêcher la République islamique de mener à bien son plan avoué de destruction de l’État juif.
L’Iran a riposté en lançant plus de 470 missiles balistiques et un millier de drones sur Israël.
Selon les autorités de la santé et les hôpitaux, les missiles iraniens ont tué 24 personnes et fait des milliers de blessés en Israël. Certains des missiles qui n’ont pas été interceptés par les défenses aériennes israéliennes ont explosé sur des immeubles d’habitation, une université et un hôpital, ce qui a occasionné de très importants dégâts.