Les chauffeurs des bus Egged font une pause de trois heures contre les violences
Cette grève a touché Jérusalem, Haïfa et Rehovot où des agressions ont récemment eu lieu ; la compagnie dénonce une grève "irresponsable"

Les chauffeurs de bus appartenant à la société Egged ont organisé un débrayage dimanche en tout début de journée – une action qui a immobilisé les bus dans certains quartiers de Jérusalem, à Haïfa et à Rehovot – pour protester contre les violences commises à leur encontre.
Les responsables d’Egged, qui est la plus grande firme de transports du pays, ont condamné cette grève qui a perturbé le service dès 4h30 du matin et pour environ trois heures.
« Le syndicat de la Histadrout et la commission des travailleurs d’Egged se sont prêtés à des intimidations délirantes et irresponsables, nuisant sans raison probable et apparente à des dizaines de milliers de passagers à l’heure la plus courue de toute la semaine », a commenté Egged dans un communiqué.
« Nous faisons tout pour arrêter cette action inacceptable contre les passagers d’Egged », a ajouté le communiqué.
La grève a touché trois bureaux régionaux d’Egged, sur des lignes où des agressions contre les chauffeurs ont été récemment enregistrées.
« Nous présentons nos excuses pour les désagréments posés aux passagers mais nous ne pouvons pas rester indifférents face à l’incapacité des responsables de l’entreprise à s’attaquer aux violences contre les chauffeurs et autres problématiques », a indiqué un communiqué émis par le syndicat de la Histadrout.

Le communiqué a noté que les perturbations avaient été entraînées par « des réunions d’information » organisées entre chauffeurs et chefs de la commission des travailleurs. Ces réunions ont eu lieu jusqu’à 5h30 et le service a graduellement repris à 6h45.
Il y a eu de multiples agressions contre les chauffeurs de bus et contre les employés des entreprises de transport, en majorité de la part des passagers. Certains incidents portaient sur les prix des billets et d’autres ont concerné des actes de vandalisme et autres formes de mauvais comportement.
Au début de la semaine, la ministre des Transports, Miri Regev, a annoncé un plan visant à construire des parois de verre autour des sièges des chauffeurs, par mesure de sécurité, dans tous les nouveaux véhicules des transports publics. Mais le plan n’a pas évoqué les milliers de bus qui sont d’ores et déjà en service.

Regev a aussi indiqué qu’elle faisait la promotion de régulations et de législations qui entraîneraient des sanctions pour les auteurs de violences s’en prenant aux employés qui œuvrent à assurer les services de transport public.
Le site d’information Walla a cité une victime présumée de violences, qui a été identifiée sous le nom de Hanya, et qui est conductrice de bus dans la région de Haïfa.
Haniya a indiqué qu’elle avait été bousculée par un passager après avoir tenté de réclamer les 5,5 shekels qu’il n’avait pas versés en montant dans son autobus.
« Une ambulance m’a emmenée aux urgences. J’arrivais à peine à respirer. Mais je suis revenue au travail. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qui est arrivé mais il faut que je puisse répondre aux besoins de mes filles », a-t-elle commenté.