Les colons appellent le Likud à mettre fin aux pourparlers de paix
Selon les responsables des municipalités de Cisjordanie, le terrorisme se nourrit de la faiblesse israélienne sur le front diplomatique
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Les têtes de liste de cinq conseils municipaux de Cisjordanie, tous membres du Likud, ont exhorté jeudi leur formation politique à mettre un terme au processus de négociation avec les Palestiniens et à développer la présence juive en Cisjordanie.
Dans une lettre adressée aux ministres Likud, les chefs des conseils ont plaidé en faveur d’une refonte de la stratégie diplomatique du pays.
« Au cours des dernières années, nous avons constaté que tout dialogue avec l’Autorité palestinienne induisait un lourd tribut en retour et portait atteinte à la sécurité des citoyens israéliens », peut-on lire sur la missive qui rappelle la récente attaque meurtrière près de Hébron ayant coûté la vie à un Israélien.
« Le lien est direct et évident », poursuivent les conseillers municipaux.
« Le terrorisme se réveille chaque fois que l’Etat d’Israël et le gouvernement montrent de la faiblesse sur la scène diplomatique. »
« Nous, dirigeants municipaux et membres du Likud, vous demandons de nous annoncer que les meurtriers et les terroristes ne seront plus mis en liberté, et qu’il n’y aura pas de dialogue avec l’Autorité palestinienne, qui incite, apporte son soutien et éduque au terrorisme », écrivent-ils.
Les pourparlers de paix sont dans l’impasse depuis fin mars suite à la décision d’Israël de geler la libération prévue du dernier contingent de prisonniers palestiniens et à la demande d’adhésion formulée par Abbas à quinze organisations et traités internationaux, malgré son engagement à ne pas effectuer de démarche unilatérale.
Les leaders des implantations juives ont appelé le gouvernement à multiplier les constructions en Cisjordanie.
« Le pouvoir d’une telle démarche est d’imposer à nos ennemis l’idée que notre présence est éternelle dans ce pays et que nous resterons ici, et nous allons le faire, à n’importe quel prix », écrivent-ils. « En ce moment, le peuple d’Israël et le monde entier ont besoin d’une forte déclaration, sioniste et nationale – la Terre d’Israël pour le peuple
d’Israël. »
Face aux réactions prévisibles de la communauté internationale, les signataires suggèrent un mépris affiché.
« Nous ne reculerons pas devant les nations et les menaces sur la sécurité et la résilience de l’État d’Israël », écrivent-ils.
Négociateurs israéliens et palestiniens doivent se rencontrer jeudi soir sous l’égide de l’émissaire américain Martin Indyk, dans un dernier effort de relance des pourparlers.