Les créateurs de « The Patient » défendent Steve Carell en tant que thérapeute juif
En plein débat sur le "jewface", les auteurs juifs de la nouvelle série de FX affirment que l'acteur non-juif joue "avec brio"
JTA – Le feu du débat sur le « jewface » est attisé depuis des années, mais le débat a atteint son paroxysme à l’automne dernier.
Le choix de Kathryn Hahn pour le rôle de Joan Rivers, pionnière de la comédie et juive au franc-parler, dans une série télévisée (qui a finalement été abandonnée) et les photos de Bradley Cooper portant une prothèse nasale pour jouer le chef d’orchestre juif Leonard Bernstein dans ce qui devrait être un film à succès ont alimenté la question de savoir si les acteurs non juifs doivent incarner des personnages juifs.
Steve Carell pourrait être le dernier en date à avoir été pris pour cible.
L’acteur non juif a été choisi pour le rôle d’un thérapeute juif dans le prochain thriller psychologique « The Patient », qui sera diffusé pour la première fois le 30 août sur la plateforme Hulu.
Dans cette série de 10 épisodes, le personnage du thérapeute de Carell, Alan Strauss, est kidnappé par un tueur en série nommé Sam Fortner, joué par Domhnall Gleeson. Sam a besoin de Strauss pour le guérir de ses excès de violence.
La série a été créée par Joe Weisberg et Joel Fields, les producteurs de la série à succès « The Americans », qui ont tous deux grandi dans des foyers juifs. Lors d’une table ronde organisée mardi par visioconférence dans le cadre de la tournée de presse estivale de la Television Critics Association, les deux hommes ont défendu leur choix de casting.
Voici ce que Weisberg avait à dire, via Variety :
« Lorsque nous avons eu l’idée originale, le personnage n’était, à l’origine, pas juif . Et puis vous commencez, comme vous le faites toujours, à chercher des moyens d’ajouter de la particularité et de la profondeur. Et cette idée nous est venue assez rapidement. Cela nous a permis de puiser dans notre propre vie… Cela a ajouté certaines dimensions. D’une certaine manière, c’est devenu beaucoup plus amusant à écrire. Je dirais que c’était notre point de départ.
Concernant le choix de Steve, qui n’est pas juif, je pense que notre considération a toujours été, en tant qu’auteurs de séries télévisées, que nous sommes dans un domaine où les gens font semblant d’être d’autres personnes. C’est ce que tout le monde fait tout le temps. Et c’est juste notre point de vue sur la question. Mais nous comprenons que certaines personnes pensent différemment, et c’est très bien ainsi. Mais c’est notre point de vue.
Et voici ce que Fields, dont le père était rabbin, a eu à ajouter :
« Le thème du judaïsme est très personnel et important pour chacun d’entre nous. Mon père était rabbin, j’ai donc grandi dans ce monde. Joe a également grandi dans une famille juive. Nous avons donc pu puiser dans ce qui nous était très personnel. Et, finalement, je pense qu’une grande partie de notre conviction en tant que conteurs est que ce que nous faisons est d’essayer d’amplifier notre humanité. Et c’est quelque chose que Steve et Domhnall font avec brio. Nous espérons que c’est finalement ce que les gens retiendront des spécificités de la série. »
Comme l’ont souligné nos amis de Kveller, Weisberg a été élevé à Chicago par Bernard Weisberg, avocat et juge spécialisé dans les droits civils, et Lois Weisberg, première commissaire aux affaires culturelles de la ville – un jour surnommée « probablement l’architecte (ou la sauveuse) la plus importante que la ville de Chicago ait jamais connue ». Le père de Fields, Harvey J. Fields, était un rabbin réformé qui a dirigé le Holy Blossom Temple à Toronto avant de s’installer à Beverly Hills en tant que rabbin du Wilshire Boulevard Temple à Los Angeles jusqu’en 2003.