Les États-Unis dénoncent « le silence » mondial sur la guerre au Soudan
La guerre a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes et a largement détruit les infrastructures déjà précaires du pays, poussé au bord de la famine
Les États-Unis ont dénoncé jeudi « le silence » de la communauté internationale sur la situation dramatique au Soudan, et dit espérer rapidement une date pour la reprise de pourparlers, à quelques jours de l’anniversaire de l’éclatement du conflit.
« Alors que les populations s’acheminent vers la famine, que le choléra et la rougeole se propagent, que la violence continue de faire d’innombrables victimes, le monde est resté largement silencieux et cela doit changer », a déclaré à la presse l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.
« La communauté internationale doit donner plus, elle doit faire plus et elle doit se préoccuper davantage de la situation », a-t-elle ajouté en soulignant, par exemple, qu’à ce jour « à peine 5 % de l’appel humanitaire des Nations unies pour le Soudan a été satisfait ».
Le conflit au Soudan a débuté le 15 avril 2023 entre l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par son ex-adjoint le général Mohamed Hamdane Daglo.
La guerre a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l’ONU. Elle a aussi largement détruit les infrastructures déjà précaires du pays, poussé au bord de la famine.
La diplomate américaine a assuré que les États-Unis annonceraient « prochainement » une augmentation significative de leur contribution financière.
Une conférence humanitaire internationale pour le Soudan et ses voisins se tiendra lundi à Paris. Co-organisée par la France, l’Allemagne et l’Union européenne, elle vise à combler le déficit de financement pour faire face à la crise soudanaise.
L’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello, a pour sa part évoqué un sentiment « d’urgence » pour la reprise des pourparlers entre l’armée soudanaise et les paramilitaires, se félicitant que l’Arabie saoudite se soit à nouveau engagée à les accueillir.
Il n’a pas été en mesure d’annoncer de date. Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont déjà parrainé plusieurs cycles de négociations dans la ville portuaire saoudienne de Jeddah, sans succès.
Interrogé sur le rôle de pays tiers suspectés d’alimenter le conflit, comme les Émirats, l’émissaire américain a indiqué que les États-Unis « ont été très clairs avec tous les partenaires dans la région sur le fait qu’une escalade de la guerre en ce moment est quelque chose qui non seulement aggraverait la crise humanitaire et ferait risquer une déstabilisation de toute la région ».