Les États-Unis offrent une récompense pour toute information sur le réseau financier du Hamas
Washington versera de l'argent pour tout renseignement sur les cinq principaux bailleurs de fonds du Hamas ou sur tout ce qui perturbera ses mécanismes de financement
Les États-Unis offriront jusqu’à dix millions de dollars pour toute information sur les cinq bailleurs de fonds du Hamas ou pour tout renseignement permettant de perturber les mécanismes financiers du groupe terroriste palestinien, a noté le département d’État, vendredi.
Une initiative qui vient suivre quatre séries de sanctions adoptées contre le Hamas après le massacre commis par ses hommes armés de l’organisation sur le sol israélien, le 7 octobre – une attaque qui a fait 1 200 morts, des civils en majorité. 240 personnes ont aussi été enlevées et prises en otage.
Les cinq hommes sont Abdelbasit Hamza Elhassan Khair, Amer Kamal Sharif Alshawa, Ahmed Sadu Jahleb, Walid Mohammed Mustafa Jadallah et Muhammad Ahmad ‘Abd Al-Dayim Nasrallah, qui avaient tous été intégrés à la liste des terroristes mondiaux aux États-Unis, dans le passé, a fait savoir le Département dans un communiqué.
Le premier bailleur de fonds, Hamza, est du Soudan et il gère de nombreuses entreprises figurant dans le portefeuille d’investissement du Hamas. Il a été impliqué dans le transfert d’environ 20 millions de dollars au Hamas, selon le Département. Il entretient des liens avec l’ancien président soudanais Omar Bashir et avec les groupes islamistes qui mettent à mal la stabilité du pays, a noté le Département d’État.
Trois des hommes cités — Amer Kamal Sharif Alshawa, Ahmed Sadu Jahleb et Walid Mohammed Mustafa Jadallah — font partie du réseau d’investissement du groupe en Turquie, a continué le communiqué.
Nasrallah entretient des liens de proximité avec des entités iraniennes et il a été impliqué dans le transfert de dizaines de millions de dollars au Hamas, notamment à son aile armée, a indiqué l’agence qui a ajouté qu’il se trouvait au Qatar au mois d’octobre dernier.
Les récompenses seront versées en échange de toute information sur les sources de revenu du Hamas, sur les donateurs majeurs du groupe terroriste ou sur les institutions financières qui facilitent ses transactions, sur les sociétés-écrans qui lui procurent des technologies à double usage ou sur les plans qui lui permettent de tirer des bénéfices financiers, a annoncé le Département d’État.
Le mois dernier, le New York Times avait signalé que les renseignements israéliens avaient obtenu des détails sur les opérations financières du Hamas en 2018, mais qu’ils n’avaient rien fait pour les perturber ou pour entraver l’afflux de fonds en direction du groupe terroriste.
Des fonds qui ont été sans doute déterminants dans la préparation des attentats meurtriers du 7 octobre, a noté le rapport qui a cité des responsables israéliens et américains.
Le rapport a détaillé des documents découverts sur l’ordinateur d’un officiel du Hamas de premier plan, qui a fait la liste des actifs du groupe terroriste, à hauteur de centaines de millions de dollars. Il avait évoqué des entreprises soudanaises appartenant au Hamas dans le secteur de la sidérurgie, dans l’élevage de volailles et dans la construction de routes ; deux tours appartenant au groupe aux Émirats arabes unis et d’autres sociétés situées en Algérie et en Turquie.
Même en possession de ces documents et même avec la possibilité de couper les sources de financement du Hamas, rien n’avait été fait. Israël et les États-Unis avaient présumé que le Hamas s’intéressait davantage à sa gouvernance de la bande qu’au conflit avec Israël, préférant imposer des sanctions à l’Iran.