Washington présente une nouvelle proposition de cessez-le-feu à Gaza
Le texte indique que de hauts responsables des pays médiateurs se réuniront à nouveau d'ici la fin de la semaine pour travailler à la finalisation d'un accord
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Une déclaration conjointe de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis indique que les États-Unis ont présenté à Israël et au Hamas une proposition de cessez-le-feu à Gaza qui comble les points de désaccord restants entre eux. Le texte indique que de hauts responsables des pays médiateurs se réuniront à nouveau d’ici la fin de la semaine pour travailler à la finalisation d’un accord.
La déclaration est publiée après que les négociateurs se sont rencontrés à Doha jeudi et vendredi dans le cadre d’une nouvelle série de pourparlers pour un cessez-le-feu.
« Au cours des dernières 48 heures à Doha, de hauts responsables de nos gouvernements ont engagé des discussions intensives en tant que médiateurs visant à conclure l’accord de cessez-le-feu et de libération d’otages et de détenus. Ces discussions ont été sérieuses et constructives et ont été menées dans une atmosphère positive », décrit la déclaration commune.
« Plus tôt dans la journée à Doha, les États-Unis, avec le soutien de l’Égypte et du Qatar, ont présenté aux deux parties une proposition de transition conforme aux principes énoncés par le président Biden le 31 mai 2024 et à la résolution n° 2735 du Conseil de sécurité. Cette proposition s’appuie sur les domaines d’accord de la semaine dernière et comble les lacunes restantes de manière à permettre une mise en œuvre rapide de l’accord », indique le communiqué.
« Les équipes de travail poursuivront le travail technique au cours des prochains jours sur les détails de la mise en œuvre, y compris les modalités de mise en œuvre des vastes dispositions humanitaires de l’accord, ainsi que les détails relatifs aux otages et aux détenus », poursuit le texte.
« De hauts responsables de nos gouvernements se réuniront à nouveau au Caire avant la fin de la semaine prochaine dans le but de conclure l’accord selon les conditions proposées aujourd’hui. Comme les dirigeants des trois pays l’ont déclaré la semaine dernière, il n’y a plus de temps à perdre ni d’excuses de la part d’aucune des parties pour un nouveau retard », ajoute le communiqué.
Peu après cette déclaration, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant s’est entretenu au téléphone avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, selon le bureau de ce dernier. Gallant a « souligné l’importance des discussions en cours pour parvenir à un accord sur la libération des otages, soulignant qu’un accord est à la fois un impératif moral et stratégique », indique le communiqué israélien. Les deux hommes ont également discuté de la coordination en cours contre d’éventuelles attaques contre Israël par l’Iran et ses mandataires. Gallant a remercié les États-Unis pour le déploiement massif de forces visant à contrecarrer une telle attaque.
Le président américain Joe Biden a lui déclaré aux journalistes dans le bureau ovale que « nous sommes plus proches que jamais » d’un accord entre Israël et le Hamas sur la prise d’otages. Il a déclaré qu’un accord n’était pas encore mûr, mais que les parties étaient plus proches qu’elles ne l’étaient il y a trois jours, avant la tenue d’un sommet sur la prise d’otages à Doha. « Je ne veux pas porter la poisse… mais nous avons peut-être quelque chose », a ajouté Biden.
En fin d’après-midi, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié un communiqué exprimant sa reconnaissance pour les efforts déployés par les États-Unis et d’autres médiateurs pour tenter de convaincre le Hamas d’accepter un accord sur les otages. « Les principes fondamentaux d’Israël sont bien connus des médiateurs et des États-Unis, et Israël espère que leur pression conduira le Hamas à accepter les principes du 27 mai, afin que les détails de l’accord puissent être mis en œuvre », indique le communiqué du bureau du Premier ministre israélien, faisant référence à la proposition d’accord sur les otages faite par Israël fin mai. Netanyahu a été vivement accusé d’avoir ajouté de nouvelles exigences à cette proposition le mois dernier, mais il a insisté sur le fait qu’il n’avait fourni que des éclaircissements pour aider à la mise en œuvre de la proposition de mai.
Dans le même temps, un haut responsable du Hamas a déclaré vendredi à Reuters que les informations communiquées au groupe terroriste concernant les résultats des négociations de cessez-le-feu à Doha ne correspondaient pas à la dernière proposition faite par le groupe début juillet.
Selon l’AFP, le Hamas n’acceptera pas de « nouvelles conditions » de la part d’Israël, selon des responsables. Les « nouvelles » conditions d’Israël incluent le maintien de troupes à l’intérieur de Gaza le long de sa frontière avec l’Egypte, a indiqué une source bien informée, tandis que le Hamas exige « un cessez-le-feu complet, un retrait complet de la bande de Gaza, un retour normal des déplacés et un accord [sur les otages] » sans restrictions, a précisé la source.
Sami Abu Zuhri, haut responsable du Hamas, a lui accusé l’administration Biden de tenter de créer une « fausse atmosphère positive » concernant la possibilité d’un accord. Zuhri affirme que les États-Unis n’avaient pas vraiment l’intention de mettre fin à la guerre à Gaza et qu’ils essayaient seulement de gagner du temps.