Les Israéliens appelés à quitter la région du Cachemire en urgence
Les responsables indiens demandent aux touristes de partir et d'évacuer la zone alors que les tensions augmentent et que les troubles se renforcent

Le gouvernement israélien a appelé samedi les ressortissants de l’Etat juif qui se trouvent actuellement dans la région du Cachemire à partir dans les meilleurs délais, citant l’appel lancé aux touristes par le gouvernement local à quitter le territoire au vu des préoccupations sécuritaires.
Cela fait longtemps qu’Israël recommande à ses citoyens d’éviter la région en raison des menaces terroristes et des tensions militaires entre l’Inde et le Pakistan. Cela avait déjà été le cas avant ce nouvel avis aux voyageurs lancé par le bureau de l’antiterrorisme au sein du bureau du Premier ministre.
Une ordonnance gouvernementale émise au Cachemire, une région administrée par l’Inde, avait demandé vendredi aux touristes et aux pèlerins hindous visitant un tombeau situé dans une grotte de l’Himalaya « d’écourter leur séjour » dans ce territoire disputé, citant des inquiétudes sécuritaires et les tensions qui ne cessent de s’intensifier après l’annonce faite par l’Inde de l’envoi de davantage de soldats dans la région.
Le ministre de l’Intérieur du Cachemire, Shaleen Kabra, avait expliqué dans cette ordonnance que les pèlerins comme les touristes devaient « immédiatement écourter leur séjour dans la vallée du Cachemire et prendre les mesures nécessaires pour retourner chez eux dans les meilleurs délais ».
L’ordonnance avait cité une « situation sécuritaire prévalente » et « les derniers renseignements fournis par les services concernés de menaces terroristes avec un ciblage spécifique » du pèlerinage hindou comme étant à l’origine de cette mise en garde.
Le pèlerinage précité, qui dure 45 jours, attire des centaines de milliers de personnes dans une grotte sacrée située dans les montagnes et appelée le tombeau d’Amarnath.
Cette ordonnance survient après une suspension de quatre jours du pèlerinage par les autorités en raison de conditions météorologiques défavorables le long du parcours pour y accéder. Le pèlerinage a commencé le 1er juillet et environ 300 000 pèlerins ont déjà visité cette grotte glaciale cette année, selon les responsables.
Dans le passé, des douzaines de pèlerins ont été tués dans des attaques attribuées aux rebelles.
Des centaines de personnes sont également mortes en raison de l’épuisement et de l’exposition à un climat difficile au cours de la randonnée ardue parcourant les montagnes verglacées.
Les rebelles musulmans qui luttent depuis des décennies contre l’autorité indienne au Cachemire accusent la majorité hindoue d’utiliser le pèlerinage comme projet politique, visant à renforcer son appropriation de la région disputée.

Cette ordonnance est susceptible de renforcer encore les tensions dans la région, qui sont déjà fortes depuis l’annonce par l’Inde, la semaine dernière, du déploiement d’au moins 10 000 soldats dans ce qui est l’une des zones les plus militarisées du monde.
Ces renforts ont entraîné la crainte que New Delhi ne se prépare à abandonner une disposition constitutionnelle indienne qui interdisait aux Indiens d’acheter des terres dans cette région à majorité musulmane.
Le Cachemire est divisé entre l’Inde et le Pakistan et chacun des deux revendique ce territoire dans sa totalité. Les rebelles combattent le contrôle indien depuis 1989. La majorité des habitants du Cachemire soutiennent la demande soumise par les rebelles d’une unification du territoire avec le Pakistan, ou bien son indépendance – tout en participant également aux manifestations de rue contre le contrôle indien.
Le Cachemire, une région connue pour ses vallées luxuriantes, ses lacs, ses prairies et ses montagnes de forêt denses, est devenue célèbre pour ses mesures de confinement sécuritaire et ses répressions.