Les Israéliens invités à la pose de la pierre tombale de Shira Banki
Les parents de la jeune fille assassinée à la Gay Pride de Jérusalem disent que les manifestations de soutien étaient une « petite source de lumière »
Les parents de Shira Banki, lycéenne de 16 ans poignardée à mort à la Gay Pride de Jérusalem le 30 juillet, appellent la population à assister à la cérémonie de la pose de la pierre tombale de leur fille, qui aura lieu le mardi au cimetière du kibboutz Nachshon, à l’ouest de la capitale.
« Nous essayons de nous remettre de l’ampleur de notre perte », ont écrit Uri et Mika Banki dans un post Facebook. « Il est clair pour nous que cet assassinat est un nouvel exemple d’intolérance dans la rue israélienne. »
Les parents de Banki ont ajouté que « les protestations du public et la participation de milliers de personnes dans leur processus de deuil étaient une petite source de lumière » pendant cette période difficile, a rapporté Kol Israël.
Banki est l’une des six victimes de l’agresseur ultra-orthodoxe Yishai Schlissel. Evacuée vers un hôpital local dans un état critique, elle a succombé à ses blessures quelques jours plus tard.
Lors d’une cérémonie funéraire fermée aux médias, les parents de Shira Banki, Uri et Mika, ont fait l’éloge de leur fille. « Shira, une fille intelligente, belle, tendre, curieuse, musicale… Même l’adolescence l’a traversée avec grâce, et elle s’est épanouie comme une belle fleur. »
« Son innocence, beauté, bonheur et bonté sont tombés sur l’autel de la haine, de la méchanceté, de la cruauté et de l’ignorance », ont-ils dit.
« Ce qui nous reste est la douleur, la nostalgie et le choc. Chaque parent préfère mourir que le ressentir. »
« Nous n’avons pas de problème avec des gens portant la kippa ou la barbe, » ont-ils continué. « Nous savons que beaucoup de prières ont été prononcées dans la sincérité et l’émotion pour la guérison de notre fille – à la fois en public et à huis clos. Notre conflit est avec la haine et la sanctification de votre objectif au détriment de la douleur d’une autre personne. »
« Maintenant, nous allons rentrer à la maison et essayer de reconstruire notre famille – apprendre à être cinq au lieu de six. Nous allons essayer de haïr moins et d’aimer davantage ; voilà ce que nous pouvons vous offrir. »
Schlissel avait été libéré de prison trois semaines avant l’attaque après avoir purgé 10 ans pour un crime presque identique à la Gay Pride en 2005, où il a poignardé trois personnes. Les procureurs ont inculpé Schlissel en août sur une accusation d’assassinat prémédité et six chefs de tentative d’assassinat.
« Vous n’avez pas le pouvoir de me juger selon les lois de la Torah, donc je ne suis pas intéressé à être représenté », avait déclaré Schlissel au juge lors d’une audience.
Il a également refusé de coopérer à l’enquête et de parler aux autorités au sujet des attaques, même après avoir été montré dans des vidéos et des photos.
Stuart Winer et Tamar Pileggi ont contribué à cet article