Les Israéliens veulent tenter leur chance sur la scène mondiale du breakdance
Alors que cette danse urbaine connait un développement rapide, principalement chez les B-boys, des équipes locales peaufinent leur style dans le but de représenter Israël lors des prochaines finales mondiales à Los Angeles
- Des danseurs se produisent sur scène lors du World of Dance Festival et des championnats israéliens de breakdance à Jérusalem, le 13 mai 2025. (Crédit : World of Dance)
- Des danseurs se produisent sur scène lors du World of Dance Festival et des championnats israéliens de breakdance à Jérusalem, le 13 mai 2025. (Crédit : World of Dance)
- Des danseurs attendent leur tour pour se produire au World of Dance Festival et aux championnats israéliens de breakdance à Jérusalem, le 13 mai 2025 (Crédit : Zev Stub/Times of Israel)
- Des danseurs célèbrent leur performance lors du World of Dance Festival et des championnats israéliens de breakdance à Jérusalem, le 13 mai 2025. (Crédit: World of Dance).
- Des danseurs se produisent sur scène lors du World of Dance Festival et des championnats israéliens de breakdance à Jérusalem, le 13 mai 2025. (Crédit : World of Dance)
- Des danseurs se produisent sur scène lors du World of Dance Festival et des championnats israéliens de breakdance à Jérusalem, le 13 mai 2025. (Crédit : World of Dance)
La semaine dernière, dans la capitale d’un pays menant une guerre complexe sur plusieurs fronts, deux B-boys au début de leur adolescence se sont lancés dans un autre type de bataille.
Dès que le juge de l’une des plus grandes compétitions de breakdance de l’année en Israël lui a donné le signal, le premier garçon, arborant un T-shirt noir et les papillotes portées par de nombreux Juifs religieux, s’est mis à danser sur une musique au rythme lourd, successivement tournant, glissant, se tenant sur la tête, se figeant, lançant un pied, ou encore croisant les jambes.
Une fois sa prestation terminée, il a fait signe à son adversaire également vêtu de noir, le mettant au défi de le battre, une pratique courante dans l’univers des compétitions de breakdance.
Installés en dehors de la scène sur un canapé en forme de fusée, les juges ont saisi leurs scores sur leurs tablettes, choisissant un gagnant avant de passer au tour suivant. Victor et Vanquished ont ainsi libéré la scène pour le prochain duo.
Mardi, des centaines de « shimmiers » et de « shakers » se sont réunis au centre commercial Cinema City de Jérusalem pour assister au festival World of Dance et aux championnats israéliens de breakdance. Quelque 70 des meilleurs breakdancers du pays étaient venus s’affronter, avec l’objectif de représenter Israël lors de la finale mondiale prévue à Los Angeles en octobre.
Ce style de danse est né dans les quartiers difficiles de New York au cours des années 1970, comme une alternative non violente à la confrontation physique. Sa popularité n’a cessé de grandir en Israël ces dernières années, ont expliqué les organisateurs au Times of Israel.
Le festival qui s’est déroulé la semaine dernière a été le théâtre de compétitions dans différents styles de danse, notamment en breakdance et en hip-hop, a rapporté un organisateur.
« Nous organisons plusieurs événements chaque année, et celui-ci est l’un des plus importants », a déclaré l’homme de 42 ans, qui avait fait ses débuts sur la scène breakdance en 1999. « À l’époque où j’ai débuté le breaking, c’était encore perçu comme différent et unique en Israël. Aujourd’hui, c’est presque courant. »
Dans tout le pays, des studios ouvrent régulièrement des cours de breakdance pour différents groupes d’âge, et ces cours se remplissent rapidement, a précisé Shani, coordinatrice logistique de l’événement. (Shani a, comme Yarick, refusé de donner son nom de famille.)

Les meilleurs breakdancers exhibent leurs trophées lors du World of Dance Festival et des championnats israéliens de breakdance à Jérusalem, le 13 mai 2025. (Crédit : World of Dance)
Les débuts du breakdance en tant que sport durant les Jeux olympiques de 2024 ont certainement aidé, a-t-elle ajouté. Pourtant, certains ont tourné en ridicule l’inclusion de la discipline à Paris, en particulier en raillant la performance de l’australienne B-girl Raygun et son « saut de kangourou ». L’expérience ne sera pas non plus renouvelée lors des Jeux de 2028 à Los Angeles.
« La scène du breakdance en Israël n’est pas aussi développée que dans d’autres pays, mais elle a atteint un niveau très correct », a rapporté Alan Hoffman, l’un des juges. « Le pays est représenté dans les compétitions internationales, et le nombre de pratiquants augmente. »
Shani a également noté que ce style de danse était encore dominé par les hommes. En Israël, les B-boys sont plus nombreux que les B-girls – B-boys et B-girls sont les noms que les danseurs se donnent -, avec un rapport de quatre pour un.

« C’est un style de danse plus masculin, également populaire auprès des jeunes religieux », a-t-elle ajouté.
Les femmes, en revanche, semblaient avoir monopolisé la partie hip-hop de la compétition.
Durant les premières heures de cet événement d’une journée, de jeunes adolescentes vêtues de costumes colorés attendaient avec impatience près de la scène principale, avant d’exécuter leurs routines hip-hop devant les juges et les spectateurs.

Le seul dénominateur commun des participants était leur jeunesse. Hoffman, du haut de ses 31 ans, faisait figure de doyen du breakdance.
Hoffman est connu dans le monde du breakdance sous son surnom d’Assado, référence à une méthode de cuisson de la viande au barbecue très répandue en Amérique du Sud. Il a expliqué qu’il pratiquait le breakdance depuis plus de 20 ans.
« Quand j’étais enfant, je m’entraînais avec mon équipe pendant 2 à 3 heures, 4 jours par semaine », a-t-il raconté. « C’est au lycée que la majorité des danseurs débutent et développent leur réputation. C’est la raison pour laquelle ils portent des surnoms drôles. On m’appelait Assado, parce que ma famille est argentine. J’ai décidé de garder ce nom. »
Hoffman a présenté un adolescent de 14 ans originaire de Lod, véritable phénomène en herbe, connu sous le nom de scène d’Eminem.

« Officiellement, je pratique depuis cinq ans, mais en réalité j’ai commencé à trois ans », a déclaré Eminem. « C’est dans mon âme, et ça m’apporte la paix. Le breakdance n’est pas juste une danse, c’est un mode de vie. »
Hoffman a souligné le fait que, si le breakdance est issu de la culture hip-hop des quartiers urbains des États-Unis, les breakdancers israéliens ont réussi à développer un style local, particulier et distinct.
« Ici, le caractère de notre pays est presque tangible », a-t-il ajouté. « Au sein de notre communauté, on sent une volonté bouillonnante d’unité, et un désir palpable de gagner. C’est quelque chose de distinctement israélien, qu’il est impossible de décrire. »
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