Les mairies s’efforcent d’évaluer les dégâts et orientent les évacués vers des hôtels
Dans le centre d'Israël, où les missiles iraniens ont causé les plus lourdes pertes humaines et matérielles, les travailleurs sociaux et communautaires tentent d'apporter leur aide dans tous les domaines
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Les autorités municipales du centre et du nord d’Israël ont poursuivi mercredi leurs efforts pour évaluer les dégâts causés aux bâtiments et venir en aide aux milliers d’habitants évacués vers des dizaines d’hôtels à la suite des tirs de missiles balistiques iraniens qui ont endommagé ou détruit leurs habitations.
Depuis le lancement de l’Opération « Rising Lion » par Israël contre l’Iran dans la nuit de jeudi à vendredi, Téhéran a tiré plus de 400 missiles et environ 1 000 drones sur Israël, faisant 24 morts et plus de 500 blessés (aucun drone n’a atteint sa cible). Une personne est toujours portée disparue, mais on craint qu’elle ait trouvé la mort à Bat Yam, dans le centre du pays.
Les dégâts se sont concentrés principalement dans des villes du centre d’Israël, comme suit :
Ramat Gan
Deux missiles ont frappé Ramat Gan, tuant une personne et en blessant onze autres, dont une grièvement. Près d’un millier d’habitants ont été évacués vers des hôtels après les impacts, parmi lesquels plus de 300 enfants. Selon un porte-parole de la municipalité, d’autres personnes auraient trouvé refuge chez des amis ou des proches.
Des ordres de démolition ont été émis mardi pour deux bâtiments. Plusieurs autres ont été déclarés inhabitables et des dizaines d’autres doivent être remis en état, a déclaré le porte-parole.

Rishon Lezion
À Rishon Lezion, trois personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lorsque deux missiles ont frappé la ville. Cinquante bâtiments ont été gravement endommagés et plus de 150 légèrement, a déclaré une porte-parole de la ville. Quatre à six bâtiments devront être démolis et plus de 200 devront être rénovés.
Environ 350 familles sont actuellement hébergées dans deux hôtels à Tel Aviv et Rehovot, tandis que des dizaines d’autres ont été relogées chez des proches ou des amis.
La porte-parole a ajouté que le conseil avait aidé un millier d’habitants du quartier sinistré à évaluer les dommages causés à leurs biens, à demander une aide à l’Institut national d’assurance et à obtenir des équipements de base ainsi que des bons d’achat. Dans l’un des cas, un opticien a pu aider sans délai un garçon âgé de six ans dont les lunettes avaient été cassées.

Bat Yam

À Bat Yam, neuf personnes ont trouvé la mort dans un gratte-ciel dans la nuit du 14 juin, dont cinq ressortissants ukrainiens et trois enfants ukrainiens.
Mercredi, Ynet a identifié les trois enfants décédés comme étant l’Ukrainienne Nastia Borik, 7 ans, qui suivait un traitement contre la leucémie en Israël, et deux de ses cousins, Konstantin Totvich, 9 ans, et Ilya Peshkurov, 13 ans, de Bat Yam. La mère de Nastia, Maria Peshkurova, 30 ans, est toujours portée disparue depuis l’attaque. Sa grand-mère, Lena Peshkurova, 60 ans, a également été tuée dans l’explosion. Son père serait en Ukraine, où il combat dans la guerre.
Près d’un millier d’habitants de Bat Yam ont été relogés dans des hôtels de Bat Yam et de Tel Aviv, toute proche, et des dizaines de bâtiments ont été endommagés. Une porte-parole a déclaré qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise quant au nombre de bâtiments qui devront être démolis.
Tel Aviv
Tel Aviv, qui a essuyé plusieurs tirs de missiles, a évacué 1 196 habitants vers treize hôtels répartis dans toute la ville. Comme dans les autres villes touchées, le personnel municipal, notamment les responsables communautaires et les travailleurs sociaux, est mobilisé pour répondre aux besoins essentiels des personnes évacuées, tels que les vêtements et les médicaments.

Selon un porte-parole de la ville, il est trop tôt pour fournir des détails sur les dégâts causés aux bâtiments.
Petah Tikva
Environ 1 500 personnes (400 familles) de Petah Tikva vivent actuellement dans neuf hôtels à Petah Tikva, Tel Aviv, Herzliya et Raanana, après qu’un des quatre immeubles de 23 étages a été directement touché, faisant quatre morts.
Un porte-parole de la ville a déclaré que trois des immeubles seraient probablement habitables d’ici quelques semaines.

Les ondes de choc de l’explosion ont soufflé les fenêtres des balcons de plusieurs dizaines d’appartements voisins, a-t-il ajouté.
Bnei Brak
À Bnei Brak, non loin de Tel Aviv, où un homme âgé a été tué sous l’impact d’un missile, 750 personnes issues de 146 familles ont été évacuées vers des hôtels de la ville et d’autres installations adaptées aux évacués ultra-orthodoxes à Netanya, au kibboutz Hefetz Haïm près de Gedera, à Ramat Gan et au nord de Tibériade.
Tôt lundi matin, un missile a frappé une école religieuse pour filles dans la ville, qui s’est effondrée, causant d’importants dommages collatéraux au centre de réadaptation ALEH, situé à proximité, un établissement essentiel pour près de 300 enfants et jeunes adultes souffrant de handicaps intellectuels et physiques.

Deux vieux immeubles de quatre étages devront être démolis et reconstruits dans le cadre du programme de rénovation urbaine de la ville, a indiqué un porte-parole.
Il a également déclaré que plusieurs autres bâtiments anciens endommagés pourraient être rénovés. Cependant, la ville envisage également de les inclure dans son programme de rénovation urbaine, qui prévoit la démolition des anciens bâtiments bas et leur remplacement par des tours modernes.
Le nord d’Israël
Dans le nord du pays, qui a subi des attaques répétées de missiles depuis l’Iran, les dégâts ont été limités à la ville arabe de Tamra, à l’est de Haïfa, à la raffinerie de pétrole de Bazan et à une rue résidentielle de Haïfa.

À Tamra, un missile a frappé une maison de deux étages, tuant une enfant et trois femmes de la même famille et en blessant dix autres.
Selon Muhammad Awad, responsable de la sécurité de la ville, une cinquantaine de personnes ont été évacuées, toutes ayant choisi de s’installer chez des proches. Deux bâtiments de trois étages devront être démolis et plus d’une centaine d’autres devront être rénovés, a-t-il estimé.
Il a expliqué que les dégâts étaient importants en raison de la forte densité de population de la ville. Il a ajouté qu’en raison du manque d’abris anti-atomiques, environ 1 500 habitants avaient trouvé refuge dans les écoles locales.
À Haïfa, trois ouvriers ont été tués et le complexe pétrolier de Bazan, qui a subi des dégâts importants et a depuis été fermé. Le ministre de l’Énergie, Eli Cohen, a indiqué mercredi avoir bon espoir que l’usine reprenne ses activités d’ici un mois.

Ailleurs dans la ville, un missile a causé d’importants dégâts à quatre pâtés de maisons. Une dizaine de familles ont été hébergées dans deux hôtels de la ville.