Quatre femmes tuées lors d’un tir de missile iranien sur Tamra, près de Haïfa
Dix personnes ont été blessés dans cette ville arabe du nord du pays, où les habitants dénonçaient depuis longtemps le manque d'abris antiaériens
L’Iran a lancé, samedi dans la soirée, des dizaines de missiles balistiques en direction d’Israël. L’un d’entre eux a frappé la ville arabe de Tamra, à l’Est de Haïfa, coûtant la vie à quatre personnes.
Cela a été la première salve tirée par l’Iran depuis les premières heures de la matinée.
Les tirs ont amené la majorité des habitants du pays à se réfugier dans des abris antiaériens – le Commandement du front intérieur ayant déclenché des alertes téléphoniques peu après 23 heures. Toutefois, les sirènes n’ont été activées que dans le nord d’Israël et dans la région de Haïfa, où le système de défense antiaérienne a été mobilisé pour intercepter l’attaque imminente.
Un missile a touché une maison de deux étages à Tamra, tuant quatre femmes et blessant une dizaine de personnes.
Les victimes ont été identifiées : Manar Khatib ; ses deux filles, Hala, 20 ans, et Shada, 13 ans, ainsi qu’une autre parente, également prénommée Manar Khatib.
נשבר הלב. מרוסק.
ומי אתם, אנשים מתועבים, ששמחים במותן, שרוקדים על דמן?
תסתכלו עליהן, במה אתם טובים מהן, אנשים חשוכים? במה?תושבי טמרה, אחים שלנו היקרים,
מחבקת אתכם ושולחת ניחומים בשם כל מי ששפוי במדינה הזאת.
כולי תקווה שזה הרוב.
איתכם, אחים, בלילה הנורא הזה.
???? pic.twitter.com/B6PCEL7G1O— (AKA שני הדר) אלה צביאלי???? (@tsviella) June 15, 2025
Les habitants de cette ville arabe israélienne dénoncent depuis longtemps le manque d’abris antiaériens dans la région et le fait que presque aucune habitation ne dispose d’une pièce blindée. La loi impose depuis les années 1990 que les bâtiments construits en Israël soient équipés d’une telle pièce, mais les autorités locales et nationales ne s’inquiètent que très peu du respect de cette obligation.
Vers 23 h 45, le Commandement du front intérieur a donné le feu vert pour que les habitants quittent les abris, même si d’autres salves étaient attendues pendant la nuit.

Sur une vidéo qui a été diffusée sur les réseaux sociaux dans la soirée de samedi, une famille juive applaudit alors que des missiles balistiques iraniens s’abattent sur Tamra, des images qui ont entraîné l’indignation de nombreux responsables.
« Sur le village, sur le village ! », crie un homme dans la séquence. Lui et d’autres entonnent ensuite le slogan anti-arabe ; « Que ton village brûle ! », applaudissant alors que les missiles pleuvent sur la ville voisine.
Plusieurs responsables politiques ont condamné cette vidéo et d’autres publications similaires sur les réseaux sociaux.
La députée Avoda Naama Lazimi a écrit sur X qu’il n’y avait « rien d’humain, de Juif ou d’Israélien » à se réjouir d’une frappe sur une ville arabe, qualifiant cela de « scandaleux et dégoûtant ».
Le parti HaMahane HaMamlahti a, lui aussi, condamné ces images.
« Ce soir, nous avons vu une vidéo circuler en ligne dans laquelle on entend des Israéliens applaudir à la vue de missiles tombant sur une communauté arabe du nord d’Israë. Nous le disons clairement et sans équivoque : ce n’est pas notre façon d’agir », a déclaré le parti dans un communiqué.
« Tout au long des longs mois de guerre, la communauté arabe israélienne a exprimé sa solidarité et elle a démontré qu’elle était pleinement partenaire dans l’effort de guerre sur le front et à l’arrière du front. Ce matin, nous adressons tous nos condoléances aux familles des personnes assassinées et prions pour la sécurité et la sûreté de tous les citoyens d’Israël », a ajouté le parti.
Le maire adjoint de Tel Aviv, Asaf Zamir, a dit que de telles célébrations « me donnent la nausée et me font honte ».
De son côté, le chef du parti Hadash-Ta’al, Ayman Odeh, a écrit que de telles expressions étaient « la voix de Netanyahu, de Ben Gvir et de Smotrich, les va-t-en-guerre, et la voix de tous ceux qui les soutiennent ». Il a ajouté que « ces racistes doivent faire l’objet d’une enquête et ils doivent être arrêtés. »
D’autres vidéos postées sur les réseaux sociaux ont montré des Arabes israéliens applaudissant à la vue des missiles se dirigeant vers des centres de population juifs.
תמונות קשות מאוד מגיעות מטמרה שבגליל. בית שקרס, פצועים רבים ואישה אחת שנהרגה. כאב כבד יורד על העיר היפה הזו, אני שולח חיבוק גדול לכל תושבות ותושבי טמרה בשעה הקשה הזו.
האסון הזה הוא תזכורת כואבת לכך שהמלחמה גולשת ומסכנת את החיים של כולנו, בכל מקום.
זה הזמן להרים את הראש, לשאול… pic.twitter.com/bZQHxnhzBH
— Yanal Jabarin ينال جبارين | ינאל ג׳בארין (@JbareenYanal) June 14, 2025
L’Iran a lancé trois salves importantes de missiles balistiques en direction d’Israël, vendredi soir et aux premières heures de la matinée de samedi. Environ 80 personnes ont été blessées dans ces frappes, dont trois grièvement – à Ramat Gan et à Rishon Lezion – succombant finalement à leurs blessures. Selon les services du Magen David Adom, plusieurs autres personnes ont été, elles aussi, gravement touchées. Les autres ont été légèrement ou modérément blessées ou certaines ont eu des crises d’anxiété aiguë.
Les trois victimes décédées à Ramat Gan et Rishon Lezion ont été identifiées samedi : elles s’appelaient Etti Cohen Engel, Yisrael Aloni et Yevgenia Blinder.
Les médias iraniens ont affirmé que des centaines de missiles avaient été tirés lors de la première salve, dans la soirée de vendredi, tandis que Tsahal a estimé que le nombre réel de missiles tirés lors de toutes les attaques s’élevait à environ 200.
Les trois vagues d’attaques qui ont eu lieu dans la nuit de vendredi ont chacune consisté en des dizaines de missiles, selon l’armée israélienne, qui a toutefois refusé de fournir un nombre précis.
L’armée israélienne a appelé la population à ne pas poster les lieux ou les images des impacts de missiles sur les réseaux sociaux. « L’ennemi surveille les images pour améliorer ses capacités d’attaque », ont expliqué les militaires.
L’hostilité entre Israël et l’Iran s’est transformée en conflit ouvert – un conflit sans précédent – aux premières heures de la matinée de vendredi, quand Israël a lancé une offensive majeure contre l’Iran et son programme nucléaire, frappant des sites nucléaires, des bases de missiles et des hauts responsables militaires.
Israël a expliqué que le pays n’avait pas d’autre choix que d’attaquer l’Iran, ajoutant qu’il avait recueilli des informations qui laissaient croire que Téhéran approchait « du point de non-retour » dans sa quête d’une arme atomique.
L’opération israélienne devrait durer au moins plusieurs jours, selon des responsables militaires, qui ont ajouté que l’armée israélienne se préparait à des tirs nourris en provenance d’Iran. Ils ont toutefois affirmé que « à la fin de l’opération, il n’y aura plus de menace nucléaire » de la part de la république islamique.