Les parents d’un otage israélo-américain du Hamas déterminés à sensibiliser l’Amérique
Les proches de l'otage israélo-américain, qui s’exprimeront à la Convention républicaine, racontent leur combat pour la libération des 8 otages américains aux mains du Hamas

NEW YORK – Cela fait plus de 280 jours qu’Omer Neutra, 22 ans, qui possède la double nationalité américaine et israélienne, a été enlevé par le groupe terroriste palestinien du Hamas à sa base militaire près du kibboutz Nir Oz, dans le sud d’Israël.
Omer a été enlevé pendant le pogrom du 7 octobre, au cours duquel des milliers de terroristes ont déferlé sur le sud d’Israël depuis Gaza, massacrant près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et enlevant 251 personnes pour les emmener dans la bande de Gaza, au prix de sévices et de cruautés effroyable.
Depuis neuf mois, la famille d’Omer vit dans l’angoisse, passant des coups de fil aux élus, prononçant des discours dans les synagogues et les centres communautaires juifs, et essayant de faire en sorte que personne n’oublie que 116 otages – dont huit Américains – sont toujours entre les mains du Hamas à Gaza.
Alors que le chef du Shin Bet, Ronen Bar, se rendait au Caire pour poursuivre les négociations sur un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, la mère d’Omer, Orna, et son père, Ronen, ont expliqué au Times of Israel, via Zoom, depuis leur domicile de Plainville, dans l’État de New York, ce qu’ils vivaient depuis le 7 octobre.
« C’est presque comme si nous nous noyions depuis neuf mois. Nous nous sentons impuissants. Nous essayons donc d’être actifs et stratégiques dans tout ce que nous faisons. C’est un jour à la fois », a expliqué Ronen.
Portant un tee-shirt noir avec la photo d’Omer et les mots « Ramenez-les à la maison », Orna explique que c’est un défi permanent d’attirer l’attention des médias grand public aux États-Unis sur le sort des otages.
« Le cycle général de l’actualité fait que c’est de plus en plus difficile », a ajouté Orna.
Mais les Neutra ne baissent pas les bras pour autant.

« Je prie pour que nos dirigeants fassent le nécessaire, mais c’est incroyable que nous devions nous battre pour obtenir sa libération », dit Ronen. « Que pour notre gouvernement, le gouvernement israélien, la libération des otages ne soit pas la priorité numéro un nous dépasse et est inacceptable. Nous devons nous battre en permanence aux côtés des autres familles d’otages pour leur libération. C’est urgent ; nos enfants, nos familles sont en train de mourir là-bas ».
« La guerre ne peut pas se terminer tant que les otages ne seront pas rentrés chez eux, sinon nous ne reverrons jamais notre fils. Mais tous les autres objectifs [l’élimination totale du Hamas], l’armée pourra toujours les poursuivre plus tard », a-t-il ajouté.
La dernière conversation des Neutra avec leur fils, qui était commandant de char, remonte au 6 octobre, la veille du massacre. Des images du jour de l’assaut montrent des terroristes du Hamas mettant le feu au véhicule blindé d’Omer et le traînant, lui et ses compagnons d’armes, hors du char. Depuis, les Neutra ont rencontré les familles des trois autres soldats, dont deux ont été assassinés le 7 octobre.
Les Neutra, qui ont la double nationalité israélo-américaine, ont quitté Israël pour s’installer à New York en 1999. Né un mois après les attentats du 11 septembre, Omer a grandi à Plainview, où il a fréquenté l’école Solomon Schechter.

En 2020, Omer a reporté son admission à l’université de Binghamton pour partir en Israël et s’engager comme soldat seul, après une année passée en Israël dans le cadre d’un programme de leadership éducatif.
« C’etait le choix de notre fils de faire son service militaire, il n’y était pas obligé, il le voulait », a expliqué Ronen.
Selon ses parents, ce choix reflète le caractère d’Omer.
Bénévole au centre communautaire local, Omer était également capitaine des équipes de basket-ball, de volley-ball et de football de son lycée. Il a aussi été membre de la United Synagogue Youth, le mouvement de jeunesse du mouvement conservateur.
Au cours des derniers mois, les Neutra ont participé à de nombreuses manifestations pour attirer l’attention du public sur l’histoire de leur fils et sur celle des autres otages. Le 7 juillet, ils se sont joints au Forum des familles d’otages et de disparus de New York à Central Park. La semaine prochaine, ils s’envoleront pour le Wisconsin afin de prendre la parole lors de la Convention nationale républicaine qui se tiendra mercredi.

« Beaucoup de jeunes ont croisé Omer. Il était très sociable. Même après une brève rencontre, les gens avaient l’impression de le connaître. Il laissait une part de lui-même en vous. Il était toujours ouvert et drôle. Il attirait les gens à lui », explique Orna.
Ronen se souvient du jour où Omer s’est retrouvé à l’hôpital après avoir reçu accidentellement un coup de coude dans l’œil par l’un de ses coéquipiers.
« On m’a appris récemment qu’Omer avait appelé le garçon depuis son lit d’hôpital pour lui dire de ne pas s’inquiéter, qu’il n’était pas fâché », raconte Ronen.

Un soldat qui a suivi la formation d’officier avec Omer a raconté à ses parents avoir cherché Omer tous les jours lors de son récent déploiement à Gaza.
« D’un côté, il est loufoque et déconcertant. D’autre part, c’est aussi un jeune homme sérieux. Il aime les gens et son but est d’avoir un impact », a déclaré Orna.
Le lien d’Omer avec Israël a également été renforcé par les histoires qu’il a entendues dans son enfance sur ses arrière-grands-parents qui ont survécu à la Shoah.
Il y a plusieurs mois, Ronen s’est mis à porter un pin’s en forme de ruban d’otage que sa sœur Louise, créatrice de bijoux, avait fabriqué à partir des pièces d’or que leur grand-père Yossef, d’origine yougoslave, avait cachées pendant la Seconde Guerre mondiale. Lorsque Yossef, ingénieur mécanicien de formation, a rejoint les partisans yougoslaves en 1943, il avait gardé sur lui quelques pièces d’or « au cas où », comme en témoigne une publication de Bring Them Home Now (Ramenez-les chez eux) sur X.
Dans l’attente de nouvelles sur le dernier cycle de négociations avec les otages, les parents d’Omer restent déterminés.
« Tant d’Américains ne comprennent pas l’ampleur du 7 octobre : 45 Américains ont été massacrés et il reste encore huit otages américains [à Gaza]. Notre travail consiste à sensibiliser le public à cette crise humanitaire à laquelle tous les otages sont confrontés », a déclaré Ronen.
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