Les partis d’opposition vont déposer un projet de loi visant à dissoudre la Knesset
Si le vote de mercredi échoue, les partis devront attendre six mois avant de présenter un autre projet de loi visant à dissoudre la Knesset en séance plénière

Dans une déclaration commune, les partis d’opposition de la Knesset ont annoncé qu’ils inscriraient à l’ordre du jour un projet de loi visant à dissoudre la Knesset, mercredi. Ils ont ajouté que cette décision avait « été prise à l’unanimité et était contraignante pour toutes les factions ».
« En outre, en coordination entre toutes les factions, il a été décidé de retirer le texte de l’opposition de l’ordre du jour afin de concentrer tous les efforts sur un seul objectif : renverser le gouvernement », indique le communiqué, publié à l’issue d’une réunion des partis d’opposition à la Knesset.
Reste à savoir si les deux partis ultra-orthodoxes – à l’origine de cette menace – voteront finalement en faveur de la loi visant à dissoudre la Knesset.
Dans une tentative manifeste de gagner du temps pendant les négociations avec les partis ultra-orthodoxes Shas et Yahadout HaTorah, la coalition a chargé l’agenda de la Knesset de nombreux projets de loi, ce qui devrait retarder le vote préliminaire sur la dissolution de la Knesset jusqu’à mercredi soir.
Peu après l’annonce de l’opposition, la Knesset a publié l’ordre du jour législatif de mercredi, qui compte neuf pages, les différents projets de loi visant à dissoudre la Knesset ne devant être examinés qu’après une longue liste de mesures de la coalition.
Si la loi visant à dissoudre la Knesset est adoptée en lecture préliminaire mercredi, elle devra encore être votée à trois reprises pour entrer en vigueur. Si elle est rejetée, les partis d’opposition devront attendre six mois avant de pouvoir présenter un nouveau projet de loi visant à dissoudre la Knesset.
La coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu détient actuellement 68 sièges sur les 120 que compte la Knesset. En conséquence, le Shas et Yahadout HaTorah devront tous deux soutenir cette mesure pour qu’elle soit adoptée.
Les deux partis ont déclaré publiquement qu’ils voteraient en faveur de la dissolution de la Knesset lors de la lecture préliminaire du projet de loi, en raison de l’échec de la coalition à adopter une loi exemptant les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva du service militaire. Cependant, le Shas travaille d’arrache-pied en coulisses pour reporter le vote et empêcher la chute du gouvernement.
De hauts responsables de la coalition ont rencontré des représentants haredim dans une dernière tentative pour trouver un compromis sur un projet de loi sur le service militaire que toutes les parties pourraient soutenir.
Selon les médias israéliens, le secrétaire du cabinet Yossi Fuchs et le chef de la coalition Ofir Katz ont rencontré les ultra-orthodoxes à la Knesset dans l’espoir de les empêcher de voter en faveur de la dissolution de la Knesset. La conseillère juridique de la Knesset, Sagit Afik, était également présente à la réunion.
Dans une déclaration à la chaîne d’information haredi en ligne Pargod, le chef du parti Yahadout HaTorah Yitzchak Goldknopf a déclaré que, conformément aux instructions des dirigeants rabbiniques de son parti voterait en faveur de la dissolution.
« Ils disent que nous devons voter pour dissoudre la Knesset, donc nous voterons. Il n’y a aucun doute », a-t-il déclaré.
Selon HaDerech, le journal officiel du Shas, le Conseil des Sages de la Torah, qui dirige le parti, décidera mercredi de la marche à suivre.
Par ailleurs, le contre-interrogatoire du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une audience dans le cadre de son procès pénal devant le tribunal de Tel Aviv a été interrompu une heure après le début de son témoignage, après que le Premier ministre a déclaré qu’il ne se sentait pas bien.
Netanyahu devra probablement travailler d’arrache-pied tout au long de la journée pour tenter d’éviter une crise au sein de sa coalition.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a déclaré, avant le vote préliminaire prévu sur la dissolution de la Knesset, que « renverser le gouvernement en temps de guerre constituerait un ‘danger existentiel’ ».

« L’histoire ne pardonnera à personne qui entraînera l’État d’Israël dans des élections en temps de guerre et conduira à une défaite », a déclaré le chef du parti HaTzionout HaDatit depuis la tribune de la Knesset.
« Nous avons besoin que nos frères ultra-orthodoxes participent avec nous à la grande mitzvah du service militaire. C’est une grande mitzvah, mais c’est aussi une nécessité existentielle, nationale et sécuritaire », a-t-il poursuivi, affirmant que cela devait être accompli « tout en préservant le gouvernement ».
Aller aux urnes maintenant constituerait « un danger existentiel pour l’avenir de l’État d’Israël » et serait une « terrible irresponsabilité nationale », a affirmé Smotrich.