Les présidents croate et polonais assisteraient à une cérémonie au musée d’Auschwitz
Notant la montée de l'antisémitisme, le directeur du musée d'Auschwitz avertit : « nous savons où mène le pouvoir de la haine »

VARSOVIE – Le président de la Pologne, Andrzej Duda et de la Croatie, Kolinda Grabar-Kitarović, devraient assister à la cérémonie marquant le 71e anniversaire de la libération du camp de concentration au mémorial d’Auschwitz.
Des dizaines de survivants et leurs proches seront également sur place pour la commémoration de mercredi.
Les troupes de l’Armée rouge ont libéré Auschwitz le 27 janvier 1945. L’organisation des Nations unies a désigné cette date comme étant la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste.
Les nazis ont assassiné 1,1 million de personnes à Auschwitz-Birkenau, des Juifs pour la plupart. Mais des Polonais, des Roms et des prisonniers soviétiques ont également été tués dans le camp de la mort. La commémoration a pour thème « Les retours ».
« En commémorant toutes les victimes, d’une manière spéciale, au cours de l’anniversaire à venir, nous voulons parler des gens qui, malgré d’énormes traumatismes, ont tenté de reprendre une vie normale », a déclaré Piotr Cywinski, le directeur du musée d’Auschwitz, dans un communiqué.
Certains survivants sont retournés dans leurs familles et dans les villes en ruines, comme Varsovie, qui a été détruite par les Allemands.
« D’autres personnes ont essayé de reprendre une vie normale après l’enfer de l’Holocauste et ont créé, entre autres choses, le nouvel Etat d’Israël », a déclaré Cywinski.
Mardi, il y aura une entrevue avec Andrzej Pilecki, le fils d’un combattant de la résistance polonaise qui s’est volontairement laissé emprisonné à Auschwitz. Après s’être échappé du camp, Witold Pilecki a rédigé le premier rapport complet sur le génocide à Auschwitz et l’Holocauste. En 1948, il a été condamné à mort pour trahison par les autorités communistes.
Un nombre record de 1,72 million de visiteurs sont venus au Mémorial d’Auschwitz en 2015, a annoncé le musée plus tôt ce mois-ci.
Samedi, le musée a publié un rapport sur ses activités en 2015.
« Soixante-dix ans après la guerre, notre monde moderne nous inquiète de plus en plus », a écrit Cywinski dans son introduction du rapport.
« Nous voyons tous et ressentons l’augmentation du populisme, de la xénophobie, du nationalisme, de l’antisémitisme, du terrorisme et des guerres. Pendant ce temps, nous le savons bien – que trop bien – où le pouvoir de la haine mène ».