Les prisonniers palestiniens libérés accueillis en « héros » sous des feux d’artifice
La foule rassemblée à Beitunia arbore essentiellement le drapeau du groupe terroriste palestinien du Hamas
A Beitunia, des centaines de Palestiniens sont venus fêter vendredi ce qu’un orateur a appelé les 39 « héros » enfermés « pour la liberté de tous les Palestiniens » sous les slogans, au milieu des feux d’artifice, dans une nuée de keffieh, de drapeaux palestiniens et des différents mouvements dont l’enseigne de guerre verte du groupe terroriste palestinien du Hamas. Il parlait en fait des prisonniers palestiniens sécuritaires qui ont été échangés contre des otages civils innocents capturés par des terroristes palestiniens du Hamas et des civils gazaouis le 7 octobre dernier lors d’un massacre sans précédent commis en Israël qui a tué plus de 1 200 Israéliens, en grande majorité des civils.
Plus au nord, à Balata, le camp de réfugiés de Naplouse, la grande ville du nord de la Cisjordanie, la sortie « des héros » réjouit aussi la foule.
Mais personne, lance un autre orateur, n’oublie « nos frères qui résistent et qui tiennent bon à Gaza, à Jénine », bastion du terrorisme palestinien en Cisjordanie.
À Jérusalem, la joie s’exprime à bas bruit. « La police est chez nous et empêche les gens de venir nous voir », assure à l’AFP Fatina Salman. Car toute célébration autour des prisonniers libérés est sans surprise interdite dans la capitale israélienne.
Sa fille Malak, 23 ans, avait été arrêtée sur le chemin de l’école il y a sept ans pour avoir tenté de poignarder un policier à Jérusalem à l’âge de 16 ans. Incarcérée en février 2016, elle ne devait pas sortir avant 2025, mais suite à l’accord de trêve, elle a été libérée contre des enfants israéliens pris en otage.
Marah Bakir, elle, ne quitte pas sa mère dans la maison familiale du quartier de Beit Hanina de Jérusalem-Est. Le débit saccadé, cette Palestinienne de 24 ans dont huit passées en prison enchaîne les interviews devant les caméras. « Je suis heureuse mais ma libération s’est faite au prix du sang des martyrs », déclare-t-elle, en évoquant les morts à Gaza suite à la riposte militaire israélienne menée depuis le 7 octobre, qu’il s’agisse d’innocents ou de terroristes. Le journaliste de l’AFP ne précise pas les motifs de son incarcération.
Ce dernier la cite : La liberté « loin des quatre murs de la prison », c’est « magnifique », dit-elle, un voile bleu fleuri sur la tête et recouvrant tout son corps. « J’ai passé la fin de mon enfance et mon adolescence en prison, loin de mes parents et de leurs câlins, mais c’est comme ça avec un Etat qui nous oppresse et ne laisse aucun de nous tranquilles, » assure-t-elle.
Son téléphone n’en finit pas de sonner : des proches, des amis qui tiennent à dire un mot au plus vite. Puis sa mère lui apporte un verre d’eau et siffle la fin de la séance médiatique. « Désolée, laissez la se rafraîchir un peu »…