Israël en guerre - Jour 339

Rechercher

Les voyageurs se précipitent pour quitter le Liban sur fond de tensions régionales

Nombre de compatriotes travaillant ou étudiant à l'étranger, ont mis à profit leurs vacances estivales pour rendre visite à leurs proches et amis restés au pays

Des passagers regardant l'écran des horaires des vols à l'aéroport international Rafic Hariri après que leurs vols ont été retardés ou annulés, à Beyrouth, le 29 juillet 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)
Des passagers regardant l'écran des horaires des vols à l'aéroport international Rafic Hariri après que leurs vols ont été retardés ou annulés, à Beyrouth, le 29 juillet 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Il y a ceux qui redoutent une guerre totale entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, ceux dont les vols ont été annulés en cascade : à l’aéroport de Beyrouth, l’heure est aux longues files d’attente et à l’incertitude pour les passagers, bousculés par l’accès de tension au Moyen-Orient.

« Je ne suis pas contente de partir. Je voulais passer tout l’été au Liban puis retourner travailler » en France, affirme Joëlle Sfeir dans le hall des départs bondé. « Mais mon vol a été annulé et j’ai été obligée de réserver un autre billet aujourd’hui, en écourtant mon voyage », dit-elle à l’AFP.

Comme beaucoup de compatriotes travaillant ou étudiant à l’étranger, cette Libanaise avait mis à profit ses vacances estivales pour rendre visite à ses proches et amis restés au pays.

Mais après l’assassinat mercredi du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, au lendemain d’une frappe israélienne qui a tué à Beyrouth le chef de la branche armée du Hezbollah, Fouad Shukr, la crainte d’une escalade militaire a conduit de nombreuses compagnies aériennes, dont l’allemande Lufthansa et Air France, à suspendre leurs dessertes de Beyrouth.

Dans le même temps, après les menaces de vengeance contre Israël de Téhéran et du Hezbollah, de nombreux pays – Suède, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Jordanie et Arabie saoudite – appelaient leurs ressortissants à quitter le Liban au plus vite.

D’autant que le souvenir de la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël est encore vif. Cet été 2006, l’aéroport de la capitale libanaise avait été bombardé.

Illustration : Des jeunes libanais rassemblés au coucher du soleil afin d’observer la fumée qui s’échappe d’un réservoir de carburant à l’aéroport international de Beyrouth, qui a été touché par une frappe israélienne, depuis une colline surplombant la ville de Beyrouth au Liban 14 juillet 206. (Crédit : Ben Curtis/AP)

La crainte « d’être bloqués » au Liban

Dans le hall des départs, des familles entières, les enfants sur les genoux ou tentant de dormir, surveillent leurs piles de bagages et les écrans affichant les départs, notamment pour Istanbul, Amman et Le Caire.

« J’étais en Syrie mais la situation est devenue un peu difficile, et mon vol, prévu demain, a été annulé, alors j’essaie de partir aujourd’hui », explique un passager, Monther Rayya. Il « espère y arriver ».

Gretta Moukarzel, qui dirige une agence de voyage près de Beyrouth, explique avoir « reçu un flot d’appels de clients qui veulent partir et qui craignent d’être bloqués au Liban ».

Mais difficile de trouver des places en raison du nombre de vols annulés et de la demande accrue, notamment pour les pays européens, dit-elle à l’AFP, jointe par téléphone. Et « un grand nombre de Libanais qui devaient venir pour les vacances ont annulé leurs réservations », ajoute-t-elle.

Les files s’allongent devant les guichets d’enregistrement, et les contrôles de sécurité, que certains doivent repasser au gré des changements des vols.

Nadim Ejeh n’a lui pas eu à modifier ses plans, avec un vol maintenu après une semaine de vacances. De toute manière, « nous sommes habitués à cette situation, pas en guerre mais tout près », philosophe-t-il.

Près de la zone des arrivées, habituellement bondée pendant la saison estivale, seul un petit nombre de personnes attendent leurs proches.

Un panneau d’affichage présentant une image de feu le chef de la Force Al-Qods iranienne Qassem Soleimani (à droite) et du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah (au centre) face à un bâtiment visé par une frappe militaire israélienne sur un commandant du Hezbollah, à Beyrouth la veille, le 31 juillet 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Le long de la route de l’aéroport qui traverse la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, un immense panneau d’affichage proclame « Nous nous vengerons », sous les visages de Haniyeh et de Shukr.

Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.

Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, les violences transfrontalières entre le Hezbollah et l’armée israélienne ont fait quelque 545 morts au Liban, essentiellement des combattants, mais aussi 115 civils, selon un décompte de l’AFP.

Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-cinq civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

Dimanche, les Libanais commémoraient également le quatrième anniversaire de l’explosion catastrophique dans le port de Beyrouth, qui a fait plus de 220 morts, quelque 6 500 blessés et dévasté des pans entiers de la capitale.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.