L’État commence la dépollution d’un cours d’eau de Haïfa
La station de pompage va détourner les polluants de la rivière Saadia, qui traverse la zone industrielle au nord de la ville. Selon un activiste, cela ne réglera pas le problème des eaux usées en hiver
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
La première phase en vue de la dépollution d’un cours d’eau magnifique mais peu connu, dont les eaux généralement claires coulent toute l’année dans la zone industrielle de la ville de Haïfa, dans le nord du pays, avant de se jeter dans la mer Méditerranée, a débuté, a annoncé lundi la municipalité.
Pas moins de six sources alimentent la rivière Saadia. La première – et plus importante – est située près du carrefour Check Point. L’eau provient des précipitations qui ont traversé les montagnes du Carmel et plongé dans les eaux souterraines.
La rivière passe sous la route 4 et les tunnels du Carmel, qui permettent le passage entre l’ouest et l’est de la ville. Elle pénètre ensuite dans une zone déserte, traverse une zone d’industries légères avant de rejoindre la rivière Kishon et de se jeter dans la mer.
La semaine prochaine, pendant les mois secs de l’été, vont débuter les travaux de construction d’une station de pompage destinée à éliminer la pollution des eaux issue des industries comme les imprimeries, les ateliers de réparation de véhicules et les quincailleries. La station de pompage détournera ce qui se trouve dans les drains du ruisseau vers une station d’épuration des eaux usées, à proximité du complexe de raffinerie de pétrole de Bazan tout proche.
Le projet, placé sous l’autorité des ministères de la Protection de l’environnement et de l’Agriculture, de l’Autorité de drainage de Kishon et de la municipalité de Haïfa, consistera également à éliminer les plantes envahissantes et replanter des espèces indigènes, dessiner des sentiers et installation du mobilier urbain pour s’asseoir.
Selon le maire de Haïfa, Yona Yahav, la station de pompage est la première étape d’un projet ambitieux destiné à réhabiliter le cours d’eau.
Un autre projet, de grande ampleur, va permettre de rénover la baie de Haïfa et d’en faire un centre résidentiel et commercial à la fois propre et durable, avec de grands bâtiments de haute technologie non loin de la rivière.
La rivière, ses rives et les prairies humides qui l’entourent abritent une grande variété de mammifères, d’oiseaux et de créatures aquatiques, notamment des tortues à carapace molle, des marins-pêcheurs et de nombreuses espèces de poissons.
Cette richesse en habitats est en partie due au fait que la rivière est, à sa source, de l’eau douce qui se charge progressivement en sel à mesure qu’elle s’approche de la mer.
Selon le militant écologiste Arik Drobot, le projet ne s’attaque pas vraiment à la principale cause de la pollution, à savoir les eaux usées, qui se déversement dans la rivière, en hiver, lorsque les pluies submergent la station d’épuration.
Elevé à Nesher, dans les environs de Haïfa, Drobot a découvert cette rivière au moment de la pandémie de coronavirus, à la recherche d’espaces verts.
Consterné par les négligences diverses et variées, les eaux usées et les déchets de construction abandonnés dans et autour de ce cours d’eau – le plus propre de cette partie de la côte – il a créé l’ONG Clean up the Saadia Stream pour sensibiliser la population en organisant des actions de nettoyage et des visites.
Il s’est associé à des experts en botanique pour favoriser la réinstallation de nénuphars – dont le fameux lotus bleu, également connu sous le nom de nénuphar bleu sacré, autrefois prolifique dans la rivière – dans tout le pays