Léviathan: Israël furieux du « boycott » de Total soumis « à la tyrannie » de l’Iran
"Nous aimons les situations complexes... jusqu'à un certain point. Soyons clairs," a déclaré le PDG de Total Patrick Pouyanné
Le groupe pétrolier et gazier français Total s’est attiré les foudres d’Israël après avoir estimé qu’il était trop compliqué, selon eux, d’y investir, selon un article du Financial Times paru lundi.
Le PDG de Total Patrick Pouyanné juge qu’il est trop « complexe » d’investir en Israël malgré les importants gisements gaziers du pays, selon des propos rapportés par le quotidien britannique. « Nous aimons les situations complexes… jusqu’à un certain point. Soyons clairs », poursuit-il.
« Nous allons envisager une réaction car il est totalement inacceptable de boycotter » Israël, a répondu le ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steinitz, également cité dans le Financial Times.
Il a qualifié de « misérables » les raisons qui ont poussé le groupe français Total à renoncer à investir dans l’immense champ gazier nommé Léviathan.
Les entreprises qui refusent d’investir en Israël ont « des décennies de retard » et sont soumises à la « tyrannie et à la dictature » de l’Iran, a-t-il déclaré.
« M. Steinitz a déclaré que d’autres sociétés internationales qui avaient investi en Israël n’avaient rencontré aucun problème dans le monde arabe, notamment Google, Lockheed Martin et Boeing, » rapporte le Financial Times.
« Les entreprises qui craignaient d’investir en Israël par le passé à cause du monde arabo-musulman ont fait un mauvais calcul », a déclaré Yuval Steinitz. Si quelqu’un évite d’investir en Israël parce qu’il pourrait avoir des intérêts en Iran, cela ne peut être que la seule raison, car le monde arabe n’est pas concerné. »
Total, sollicité par l’AFP, n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat.
Israël bénéficie de ressources de gaz naturel en mer, avec le gisement Tamar, exploité depuis 2013, et l’important gisement Léviathan.
Total a une présence très limitée en Israël, mais est en revanche très actif dans plusieurs pays de la région.
L’an dernier, le groupe français a renoncé à un important projet gazier en Iran en raison du retour des sanctions américaines contre le régime islamique.
Situé à 130 kilomètres des côtes israéliennes, le champ gazier découvert il y a 9 ans doit entrer dans sa phase de production cette année.
Le 1er février dernier, Benjamin Netanyahu avait jugé que l’exploitation de Léviathan, constituerait un « élément essentiel de la puissance stratégique d’Israël ».
Il a indiqué que cette plate-forme serait reliée aux infrastructures gazières européennes, tout en fournissant de l’énergie à Israël, pour un montant de plusieurs « milliards de shekels », selon un communiqué de son bureau.
Steinitz, avait évoqué les accords en vigueur avec l’Égypte et la Jordanie, qui devraient bénéficier d’un surplus de gaz.
« Le gisement de gaz de Léviathan est le plus grand trésor naturel découvert en Israël, et l’arrivée de la fondation de la plate-forme symbolise notre entrée dans la phase finale de son développement », a-t-il affirmé.