L’ex-otage Karina Ariev déclare que voir des images de rassemblements « m’a donné de l’espoir » en captivité
De son côté, la compagne de l'otage David Cunio a accusé Netanyahu de ne pas être à la hauteur des mots « Plus jamais ça », qu'il utilise fréquemment dans ses discours sur la Shoah

Karina Ariev, l’une des cinq femmes soldates de surveillance libérées par le Hamas dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza, a raconté, dans une déclaration vidéo projetée devant des centaines de personnes rassemblées samedi soir sur la Place des Otages de Tel Aviv que pendant sa captivité, « il y a eu des moments où je me suis dit – c’est fini, tu ne sortiras pas ; mais ensuite, je vous ai vus ».
« J’ai été exposée à votre soutien massif et à votre lutte, et c’est ce qui m’a sauvée ; c’est ce qui m’a relevée et m’a donné l’espoir de continuer », a-t-elle dit.
De nombreux otages enlevés par le Hamas lors du massacre perpétré par le groupe terroriste le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël et qui sont rentrés chez eux ont déclaré qu’ils avaient été occasionnellement exposés à la couverture médiatique de la campagne massive en faveur de leur libération.
« Je tiens à vous dire que nous ne devons pas nous arrêter. Ce n’est pas encore fini », a déclaré Ariev. « Il y a encore des otages qui doivent rentrer chez eux. »
Elle a aussi rendu hommage aux soldats qui « ont sacrifié leur vie pour que nous puissions nous asseoir ici ». À leurs familles, Ariev a déclaré : « Je n’ai pas de mots pour les réconforter, mais je veux que vous sachiez que la nation tout entière et moi-même ne les oublierons pas ».
Ariev a également remercié « toutes les familles des otages qui, en dépit d’une douleur immense et d’opinions divergentes, sont devenues une grande famille et une grande lumière qui a éclairé le peuple tout entier ».
« N’oubliez pas cette unité, ne la perdez pas – c’est ce qui nous a sauvés et c’est ce qui ramènera tout le monde à la maison », a-t-elle dit. « Et même lorsque, si Dieu le veut, le dernier reviendra, ne l’oubliez pas. »
????Observer Karina Ariev, who was released two weeks ago from Hamas captivity in Gaza , delivered a video message that was screened at the central rally in the hostages Square in Tel Aviv: ." Hello everyone, for those who don't know me – I'm Karina Ariev and I'm 20 years old,… pic.twitter.com/PeHxjMJC0W
— Iris (@streetwize) February 8, 2025
Enfin, Ariev a remercié le président américain Donald Trump, l’exhortant à « nous aider à passer de la première à la deuxième phase » de l’accord.
« Je crois vraiment que vous avez le pouvoir et la détermination nécessaires pour que cela fonctionne », a-t-elle conclu, ajoutant : « Am Yisrael Chai ! »
L’urgence de libérer tous les otages vivants le plus rapidement possible a été soulignée par l’apparence des trois otages libérés samedi. Cependant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas réussi, lundi 3 février, à entamer les négociations sur la deuxième phase de l’accord, comme prévu dans l’accord de Gaza.
S’exprimant sur la Place des Otages, Sharon Aloni Cunio, dont le mari David Cunio est détenu à Gaza et ne devrait être libéré qu’au cours de la deuxième phase de l’accord, a accusé Netanyahu de ne pas être à la hauteur des mots « Plus jamais ça », qu’il utilise fréquemment dans ses discours sur la Shoah.

« L’État d’Israël sait très bien comment dire ‘plus jamais ça’ aux autres nations. Le Premier ministre l’utilise dans chacun de ses discours aux États-Unis, où il se trouve actuellement », a-t-elle dit.
« Mais quel est le sens de ‘Plus jamais ça’ si ici, dans notre pays, à une heure de route de Tel Aviv, des Juifs sont laissés pour morts dans les conditions d’Auschwitz ? », a-t-elle demandé.
S’adressant aux responsables politiques qui se sont prononcés contre la deuxième phase de l’accord, elle leur a dit : « Comment osez-vous ? ».
« ‘Plus jamais ça’ signifie que plus aucun juif ne sortira de l’ombre sous la forme d’un squelette », a déclaré Aloni Cunio. « ‘Plus jamais ça’ signifie qu’il n’y aura plus d’obstruction qui nous pousse à enterrer les otages et non à les embrasser ».
« Je lance un appel au Premier ministre : Réveillez-vous ! Ils sont en train de mourir là-bas », a-t-elle ajouté.
L’image du retour des otages émaciés, diffusée ce matin, « restera dans l’infamie », a-t-elle ajouté. « Je ne veux pas que mon David revienne dans un sac mortuaire. »
Ariel, le frère de David, est lui aussi toujours détenu à Gaza et sa libération n’est pas prévue dans la première phase de l’accord. Il a été enlevé avec sa femme et ses jumelles de trois ans dans leur maison du kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023. Aloni Cunio et ses filles ont été libérées dans le cadre d’un accord de libération d’otages qui a duré une semaine en novembre de la même année.