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L’Iran appelle à ne pas faire de l’abattage de l’avion une question « politique »

Téhéran se dit "surpris" par les critiques de l'enquête par les pays dont des citoyens ont péri dans ce drame et assure qu'il se livre à une "coopération de grande ampleur"

Abbas Mousavi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, donne une conférence de pesse dans la capitale Téhéran, le 28 mai 2019. (Atta Kenare/AFP)
Abbas Mousavi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, donne une conférence de pesse dans la capitale Téhéran, le 28 mai 2019. (Atta Kenare/AFP)

Vendredi, l’Iran a appelé la communauté internationale à ne pas transformer son abattage d’un avion de passagers en une affaire « politique », et a exprimé sa « surprise » face aux critiques sur sa gestion de l’affaire, alors qu’il fait l’objet d’une pression intense pour garantir la transparence dans l’enquête sur l’incident qui a tué 176 personnes la semaine dernière.

« Nous appelons toutes les parties à ne pas faire des questions humanitaires, en particulier de ce tragique incident, un prétexte à la condamnation politique », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Mousavi, selon l’agence de presse semi-officielle ISNA.

Il a assuré que l’Iran se livrait à une « coopération de grande envergure » avec les pays dont les citoyens ont péri dans l’accident.

Il a exprimé sa « surprise » face aux critiques formulées lors d’une réunion de cinq pays comptant des ressortissants parmi les victimes.

Dans une déclaration commune après les discussions de jeudi à Londres, le Canada, l’Ukraine, la Suède, l’Afghanistan et la Grande-Bretagne ont exigé « un accès total et sans entrave » des responsables étrangers à l’Iran et à l’intérieur du pays et « une enquête internationale approfondie, indépendante et transparente ».

La République islamique doit « assumer l’entière responsabilité de l’abattage du vol PS752 et [reconnaître] ses devoirs envers les familles des victimes et les autres parties – y compris une indemnisation ».

(De gauche à droite) Le sous-ministre des Affaires étrangères afghan, Idrees Zaman, le ministre britannique du Développement international et du Moyen-Orient, Andrew Murrison, le ministère ukrainien des Affaires étrangères, Vadym Prystaiko, et son homologue suédoise, Ann Linde, lors d’une conférence de presse après une réunion autour de l’avion ukrainien abattu en Iran, à Londres, le 16 janvier 2020. (Crédit : Tolga AKMEN / AFP)

Le communiqué réclame également que les responsables soient tenus de rendre des comptes dans le cadre d’une enquête pénale et d’un procès indépendants, conformément aux normes internationales en matière de garanties judiciaires et de droits humains.

Mousavi a affirmé que « la coopération technique et les enquêtes sont en cours avec la coordination de toutes les parties, et cette coopération est aussi étendue que possible conformément à la loi et aux règlements ».

Lors de la réunion, le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a déclaré :

« Nous sommes ici pour rechercher une conclusion, la responsabilité, la transparence et la justice » pour les victimes. « Les familles veulent des réponses, la communauté internationale veut des réponses, le monde attend des réponses et nous n’aurons de cesse de les réclamer. »

Il a indiqué que bien que l’Iran ait reconnu sa responsabilité, seule une enquête complète permettrait de révéler la « cause exacte » et les responsables.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne a réagi en disant qu’il « est étrange… que le ministre des Affaires étrangères du Canada lise une telle déclaration un jour après avoir fait le travail préliminaire et continué à identifier presque tous les corps et après d’autres collaborations et demande un accès consulaire plus important dès le premier jour du processus. »

Le ministère canadien des Affaires étrangères, Francois-Philippe Champagne, délivre une conférence de presse après une réunion autour de l’avion ukrainien abattu en Iran, à Londres, le 16 janvier 2020. (Crédit : Tolga AKMEN / AFP)

Il a ajouté qu’il « n’est pas clair pour l’instant ce qui motive ces commentaires et revendications ».

Les 176 personnes à bord du vol de la compagnie aérienne Ukraine International Airlines sont mortes après que l’avion a été abattu par des missiles balistiques peu après son décollage de l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran le 8 janvier dernier.

Les victimes comprenaient 57 citoyens canadiens ainsi que 11 Ukrainiens, 17 Suèdois, quatre Afghans et quatre citoyens britanniques, de même que des Iraniens.

L’Iran avait d’abord évoqué une faute technique avant de reconnaître, face aux preuves de plus en plus nombreuses, que ses Gardiens de la Révolution paramilitaires avaient accidentellement abattu l’avion de ligne.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé à une « enquête internationale complète, transparente et indépendante » sur l’accident.

Le Canada – qui n’a pas d’ambassade en Iran – a demandé un statut officiel dans l’enquête. Le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, a fait savoir mercredi que deux enquêteurs canadiens se trouvaient dans le pays au sein d’une équipe internationale et que la coopération était bonne, mais Marc Garneau souhaite que leur participation à l’enquête soit officialisée.

Selon le ministre, les boites noires de l’avion sont entre les mains de l’Iran, mais deux enquêteurs canadiens sont prêts à se rendre sur place au moment de leur examen.

Des bougies déposées devant les noms des victimes de l’avion ukrainien abattu par l’Iran, à Londres, le 16 janvier 2020. (Photo by Tolga Akmen / AFP)

Le drame s’est produit dans un contexte de tensions accrues entre l’Iran et les États-Unis au sujet de l’assassinat du commandant des Gardiens de la Révolution, le général Qassem Soleimani, lors d’une attaque de drone américain. Téhéran a tiré des missiles sur les bases irakiennes abritant des troupes américaines en représailles.

Les alliés des États-Unis ont évité de blâmer l’administration Trump, mais le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que les victimes de l’accident seraient encore en vie aujourd’hui si les tensions ne s’étaient pas aggravées dans la région.

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