Israël en guerre - Jour 364

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L’Iran célèbre son attaque ; le CGRI promet une réponse écrasante si Israël riposte

Des foules en liesse sur la place de Palestine à Téhéran, la télé d'État a montré des vidéos de la lueur orange de missiles filant vers Israël ; des festivités ont lieu en Irak, au Liban et en Cisjordanie

Une femme tenant une pancarte montrant le visage du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avec le slogan en farsi « Le Hezbollah est vivant », lors d'un rassemblement célébrant le lancement par l'Iran d'un barrage de missiles sur Israël, sur la Place de Palestine à Téhéran, le 1er octobre 2024. (Crédit : Atta Kenare/AFP)
Une femme tenant une pancarte montrant le visage du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avec le slogan en farsi « Le Hezbollah est vivant », lors d'un rassemblement célébrant le lancement par l'Iran d'un barrage de missiles sur Israël, sur la Place de Palestine à Téhéran, le 1er octobre 2024. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

L’Iran s’est targué mardi d’avoir réussi à frapper Israël avec une énorme quantité de missiles, ce qui a suscité des célébrations dans certaines parties du monde musulman, bien que l’armée israélienne ait déclaré que la plupart des projectiles avaient été interceptés avec succès.

Pour le régime iranien et ses partisans, cette attaque a constitué un rare moment de célébration après plusieurs semaines au cours desquelles l’Iran et ses mandataires ont subi une série de revers cuisants, les frappes israéliennes ayant éliminé la quasi-totalité des hauts responsables du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au cours d’une série de frappes audacieuses.

Le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran s’est vanté de son attaque de missiles balistiques contre Israël et a menacé de mener des « attaques écrasantes » contre la nation juive si elle riposte.

Le guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, a publié sur le réseau social X une illustration d’une vaste cache d’armes souterraine, accompagnée du message suivant : « La victoire vient d’Allah et elle est proche. »

Le CGRI a affirmé que 90 % des 180 missiles balistiques qu’il a tirés en direction d’Israël ont atteint les cibles prévues, à savoir, selon lui, trois bases militaires situées autour de la région de Tel Aviv.

Tsahal a toutefois indiqué avoir intercepté un « grand nombre » de missiles et n’avoir enregistré que des « impacts isolés » dans le centre d’Israël et plusieurs dans le sud du pays, sans toutefois préciser les lieux exacts de ces impacts.

Le conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan, a qualifié l’attaque de « défaite et inefficace » et s’est fait l’écho d’Israël en promettant que le régime islamique en subirait les conséquences.

Le CGRI a déclaré, quant à lui, qu’il répondrait de manière agressive à toute forme de représailles à l’attaque.

Des manifestants applaudissant la neige artificielle pulvérisée lors d’un rassemblement anti-Israël célébrant le tir de missile de l’Iran contre Israël, sur la Place de Palestine à Téhéran, le 1er octobre 2024. (Crédit : Vahid Salemi/AP)

« Si le régime sioniste réagit aux opérations iraniennes, il fera face à des attaques écrasantes », a déclaré le CGRI dans un communiqué repris par l’agence de presse Fars, ajoutant que l’attaque de mardi était « conforme à la Charte des Nations unies ».

Il a déclaré qu’elle intervenait « après une période de retenue » à la suite d’une « attaque contre la souveraineté » de l’Iran – une référence à l’élimination du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran fin juillet, qui a été imputé à Israël ; Jérusalem n’a pas directement reconnu son implication.

L’Iran a déclaré avoir tiré les missiles sur Israël en représailles à l’assassinat ciblé de Haniyeh et à celui de dirigeants du Hezbollah et de responsables du CGRI, dont le chef du Hezbollah Nasrallah et le général Abbas Nilforushan, tous deux tués lors d’une frappe aérienne israélienne la semaine dernière à Beyrouth.

La télévision d’État iranienne a diffusé une musique entraînante sur des images de la lueur orange de missiles traversant le ciel nocturne d’Israël, tandis que son présentateur parlait du « courageux peuple iranien ».

Des projectiles volant dans le ciel au centre d’Israël alors qu’une sirène retentit pour avertir de l’arrivée de missiles tirés depuis l’Iran en direction d’Israël, le 1er octobre 2024. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)

Elle a ensuite diffusé des images d’habitants de la deuxième ville d’Iran, Mashhad, célébrant l’attaque dans les rues, brandissant le drapeau jaune du Hezbollah et des portraits du chef du groupe terroriste chiite libanais, Nasrallah.

Des célébrations similaires ont eu lieu dans la capitale Téhéran et dans plusieurs villes de province, notamment à Arak et à Qom.

Certains ont crié « Dieu est grand », « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël ».

Le président iranien Massoud Pezeshkian a salué la « réponse décisive » du pays à ce qu’il a appelé « l’agression » israélienne.

Les médias iraniens ont diffusé en ligne des images de missiles tirés, selon eux, sur Israël. Ils ont également publié des vidéos de célébrations en Irak.

Selon les médias d’État libanais, des tirs de célébration ont également été entendus dans la banlieue sud de Beyrouth mardi.

« Des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus dans la banlieue sud, se réjouissant du lancement de missiles par l’Iran en direction d’Israël », a déclaré l’Agence nationale de presse libanaise.

Un correspondant de l’AFP a également fait état de bruits de tirs en provenance du bastion du Hezbollah, touché par d’intenses raids israéliens depuis vendredi, lorsqu’une puissante – et très précise – frappe aérienne israélienne a ciblé Nasrallah.

Le Hamas a salué l’attaque, disant féliciter « le lancement héroïque de roquettes effectué par le Corps des gardiens de la révolution islamique en Iran, sur de vastes zones de nos territoires occupés, en réponse aux crimes continus de l’occupation contre les peuples de la région, et en représailles pour le sang des martyrs héroïques de notre nation ».

En Cisjordanie, les Palestiniens ont ramassé un gros morceau d’un missile iranien tombé au sol et l’ont érigé en monument dans la ville de Dura près de Hébron, des jeunes posant à côté du métal tordu en faisant des signes de victoire.

Des jeunes posant pour une photo de groupe avec un missile iranien tombé visant Israël qui a été déplacé au centre d’une place pour être célébré dans le village palestinien de Dura, à l’ouest de Hébron, en Cisjordanie, le 1er octobre 2024 (Crédit : Hazem Bader/AFP)

Dans le quartier majoritairement palestinien de Silwan, à Jérusalem-Est, une habitante a raconté à l’AFP que « dès que les Palestiniens ont entendu les premières sirènes, il y a eu des sifflets et des applaudissements, et des cris de « Allahu Akbar ! » (Dieu est le plus grand) ».

Elle a ajouté que les gens ne sont pas allés dans les abris parce qu’ils n’en ont pas, mais sont sortis dans les rues ou sur les toits pour voir ce qui se passait.

Les sirènes ont retenti dans tout Israël mardi soir lorsque l’Iran a lancé ses 180 missiles balistiques, obligeant les habitants du pays à se réfugier dans des abris anti-atomiques. Le régime islamique a déclaré que l’attaque était une riposte à l’élimination de Nasrallah par Israël, dans le cadre d’une escalade des attaques contre des cibles du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban.

Les attaques menées par Israël au cours des deux dernières semaines ont également éliminé la grande majorité des dirigeants du Hezbollah et ont culminé avec le lancement par Tsahal, lundi soir, d’une opération terrestre dans le sud du Liban visant à détruire les infrastructures du groupe terroriste chiite libanais à la frontière.

À l’instar de la première attaque directe de l’Iran contre Israël en avril, au cours de laquelle il avait tiré quelque 300 missiles et drones, l’attaque de mardi s’est soldée par un nombre minimal de victimes, bien qu’un Palestinien, originaire de Gaza, ait été tué par des éclats d’obus en Cisjordanie.

Lors de l’attaque d’avril, une fillette bédouine du village non reconnu d’Al-Fura, près d’Arad, avait été grièvement blessée, elle aussi par des éclats d’obus.

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