L’Iran envoie des centaines de combattants pour soutenir Assad en Syrie
Le déploiement « sans précédent » des forces des Gardiens de la Révolution serait mené en coordination avec la Russie
L’Iran a déployé des centaines de combattants en Syrie, renforçant de manière sans précédent sa participation aux côtés du président Bashar el-Assad dans la guerre civile syrienne, ont déclaré des responsables de la sécurité israélienne jeudi.
Les fonctionnaires, qui ont informé les journalistes israéliens, ont déclaré que plusieurs centaines de combattants du Corps des Gardiens de la Révolution iraniens ont pris position autour du village syrien de Zabadani, au nord de Damas, ces derniers jours.
Le niveau élevé du sol dans cette région, près de la frontière du Liban, qui domine la route Damas-Beyrouth, permet potentiellement de contrôler de larges parties du Liban.
Si les forces de l’Etat islamique et d’autres opposants à Assad arrivaient à prendre le contrôle de cette région, ils seraient aussi potentiellement en mesure de cibler les forces alaouites, fidèles à Assad, qui sont concentrées le long de la côte syrienne, a annoncé la Deuxième chaîne.
La manœuvre est considérée par Israël comme une intensification spectaculaire de l’implication iranienne dans la guerre civile syrienne, ont indiqué des sources.
L’Iran a déjà envoyé des conseillers militaires pour aider Assad, et la milice libanaise du Hezbollah, financée par l’Iran, a été envoyée pour combattre aux côtés d’Assad, qui ont connu des pertes importantes.
Israël n’a pas l’intention d’intervenir à ce stade, a précisé la Deuxième Chaîne, mais il le ferait s’il voyait une menace directe et si des armes étaient transférées de la Syrie au Hezbollah dans le sud du Liban.
Le général de brigade, Mohammad Ali Allahdadi, un commandant des Gardiens de la Révolution, a été tué lors d’un présumé raid aérien israélien sur la Syrie en janvier.
Le déploiement des Iraniens survient à la suite d’une série de visites secrètes à Moscou d’agents du CGR, selon les sources.
« Il n’est pas exagéré de penser que cela s’est fait en coordination avec les Russes», a affirmé Roni Daniel de la Deuxième chaîne.
Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a déclaré jeudi que les forces russes sont également arrivées en Syrie ces derniers jours pour aider le régime d’Assad qui est aux abois.
Moshe Yaalon a déclaré aux journalistes que Moscou a envoyé des conseillers militaires et une force active pour mettre en place une base aérienne près de la ville syrienne de Lattaquié. La base peut être utilisée pour déployer des avions de combat et des hélicoptères afin de mener des frappes contre l’Etat islamique, a-t-il dit.
L’information divulguée par Yaalon sur la dernière indication d’une augmentation de l’implication militaire russe en Syrie est une information qui a inquiété les Etats-Unis et l’OTAN.
Moscou a soutenu tout au long des 4 ans et demi de guerre civile en Syrie, Assad, au cours desquelles plus de 250 000 personnes ont été tuées. Les États-Unis voient Assad comme la cause de la crise et ont mis en garde Moscou contre le renforcement de sa présence.
L’arrivée des forces iraniennes et russes est considérées comme un effort coordonné pour soutenir Assad et contrecarrer l’Etat islamique avec des actions sur le terrain. Les frappes aériennes sous commandement américain sont manifestement incapables de vaincre l’EI, a poursuivi la Deuxième chaîne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti à plusieurs reprises que le nouvel accord nucléaire signé entre les puissances mondiales et l’Iran allait enhardir le régime et promouvoir ses intérêts plus vigoureusement dans la région.
La Russie a défendu jeudi l’envoi de matériel militaire à la Syrie de Bashar el-Assad, dont l’armée est en grande difficulté à la fois face à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) dans le nord-ouest et l’est du pays.
Moscou a rejeté des accusations américaines faisant état d’un déploiement récent de matériel et de soldats près de Lattaquié, le fief du président Assad.
« Nous avons aidé, continuons d’aider et aiderons le gouvernement syrien pour fournir à son armée tout ce dont elle a besoin », a affirmé le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov. Mais il ne s’agit pas de « mesures supplémentaires » par rapport aux accords existants entre les deux pays, a-t-il précisé.
Moscou, allié indéfectible de Damas, défend son soutien alors que les forces du régime syrien subissent défaite après défaite depuis le mois de mars, et notamment dans la province d’Idleb, désormais entièrement sous le contrôle d’une coalition composée d’Al-Qaïda et de rebelles islamistes.