L’ONU dénonce l’antisémitisme « rampant » et les attaques contre la diversité
Les commémorations doivent "se pencher sur le présent et se tourner vers l'avenir" alors qu'"un discours haineux résonne aujourd'hui dans une grande partie du monde", a affirmé Volker Türk

80 ans après la Shoah, l’antisémitisme est « rampant », a accusé vendredi le chef de l’ONU pour les droits humains, dénonçant aussi la multiplication des attaques contre la diversité au moment où Donald Trump multiplie les mesures anti-diversité.
« Les commémorations (…) doivent également se pencher sur le présent et se tourner vers l’avenir » alors qu' »un discours haineux résonne aujourd’hui dans une grande partie du monde », a affirmé Volker Türk, dans un communiqué.
Le 27 janvier 1945, les soldats de l’Armée rouge entrent dans le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau où se trouvent 7.000 survivants hommes et femmes.
Mais 80 ans après, « l’antisémitisme est rampant, dans nos rues et en ligne. Les Juifs font face à de plus en plus en d’intimidations, de menaces et de violences physique », a observé M. Türk.
« Trop souvent, la discrimination et la déshumanisation l’emportent sur la solidarité et la compassion ; la diversité est considérée comme une menace plutôt que comme un bien précieux ; et de nombreux dirigeants sapent et affaiblissent l’État de droit », a-t-il indiqué.
A ses yeux, il faut au contraire « célébrer la diversité ».
Le Haut-Commissaire ne cite aucun pays ou dirigeant en particulier mais son appel intervient alors que Donald Trump a multiplié les mesures anti-diversité depuis son arrivée à la Maison Blanche lundi. Il a notamment suspendu les employés des programmes de diversité et a promis de balayer les politiques en faveur des personnes transgenres.
« Je crains que nous ne soyons en train de nous diriger, tels des somnambules, vers un avenir sombre où les droits humains et la dignité sont niés, effacés ou oubliés », a estimé le Haut-Commissaire.
« La journée de commémoration de l’Holocauste doit nous sortir de cette stupeur. C’est un signal d’alarme sur les dangers de l’indifférence, de la complaisance et de l’apathie » et « elle nous rappelle que nous avons le devoir de nous opposer à l’intolérance », a-t-il affirmé.