L’Orchestre philharmonique d’Israël dit adieu au chef d’orchestre Zubin Mehta
Le maestro de 83 ans s'est produit une dernière fois au parc HaYarkon de Tel Aviv devant une foule d'admirateurs ; le maire rend hommage à un "joyau de la vie culturelle d'Israël"

Les mélomanes étaient réunis samedi soir pour dire au revoir au chef d’orchestre Zubin Mehta et applaudir ses 50 ans passés à l’Orchestre philharmonique d’Israël en tant que directeur musical.
Une foule gigantesque de jeunes et de moins jeunes, réunie sur la pelouse du parc HaYarkon de Tel Aviv, s’est dressée comme un seul homme à l’arrivée sur scène du maestro aujourd’hui fébrile mais toujours aussi charismatique, au son de l’hymne israélien interprété avec émotion par l’orchestre.
Pour le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, Zubin Mehta a écrit une partie de l’histoire de l’État d’Israël, qualifiant le chef d’orchestre né en Inde de « joyau de la vie culturelle d’Israël ».

L’homme de 83 ans, qui a principalement travaillé à l’Orchestre symphonique de Montréal, à l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, à celui de New York, au Metropolitan Opera de New York, à l’opéra de Vienne, au Royal Opera House Covent Garden de Londres, à La Scala de Milan, à l’opéra de Chicago, à l’opéra de Bavière et au festival de Salzbourg, a façonné et influencé le développement de l’Orchestre philharmonique d’Israël en tant que directeur à vie.
« Quand j’ai commencé mon travail en Israël, tous les membres de l’orchestre avaient deux fois mon âge, et aujourd’hui, tout le monde est trois plus jeune », a-t-il plaisanté en se remémorant ses débuts dans l’orchestre en 1961.
Zubin Mehta est successivement devenu conseilleur musical de l’orchestre en 1969, puis chef d’orchestre en 1977 et directeur à vie en 1981.
Il a de nouveau étalé l’étendue de son talent samedi soir. Au cours de sa longue carrière, il a continuellement été reconnu par les critiques pour ses gestes précis et subtils, qui lui permettaient de diriger avec maîtrise n’importe quel orchestre.
Cela n’a pas changé avec l’âge : les deux grands écrans trônant de chaque côté de la scène permettait au public d’observer la douceur et la vigueur du langage corporel du maestro, qui se traduisait instantanément en moments musicaux magiques.

Digne de son expertise dans le monde de l’opéra, il a invité pour sa soirée d’adieu un parterre de chanteurs internationaux reconnus, avec lesquels il a effectué une tournée du Requiem de Verdi.
Samedi soir, la soprano américaine Mary Elizabeth Williams, la mezzo-soprano russe Olesya Petrova, le ténor américain Gregory Kunde, et le baryton moldave Oleg Tsybulko ont ainsi offert un aperçu du monde des arias de Puccini, Gounod, Verdi, Gershwin et Rossini.
La fête s’est achevée sur un feu d’artifice impressionnant dans le ciel de Tel Aviv.