L’université George Washington suspend le groupe Students for Justice in Palestine
L'école a fait les gros titres avec les projections de messages tels que "Gloire à nos martyrs" sur le campus par le groupe d'étudiants, dont l'organisation a loué les massacres du Hamas
JTA – L’Université George Washington (GWU) a suspendu le groupe Students for Justice in Palestine (SJP) pour au moins 90 jours, devenant ainsi la troisième université américaine à restreindre les activités du groupe ce mois-ci.
Un nouveau groupe d’étudiants pro-palestiniens a déjà été annoncé et organise un rassemblement pour soutenir le chapitre suspendu du SJP.
La GWU a fait la une des journaux internationaux le mois dernier lorsque des membres du groupe d’étudiants pro-palestiniens ont affiché des messages anti-israéliens tels que « Gloire à nos martyrs », « Désinvestissement du génocide sioniste maintenant » et « Libérez la Palestine du fleuve à la mer » sur le mur extérieur de la bibliothèque Gelman, nommée en l’honneur de deux éminentes personnalités juives de la région.
La présidente de l’université, Ellen Granberg, a déclaré le lendemain que les projections étaient antisémites et constituaient une violation du le règlement de l’université. Les administrateurs affirment aujourd’hui qu’après enquête, les violations ont été confirmées et que le groupe sera suspendu en conséquence.
« L’université a déterminé que les actions du SJP ont enfreint les règlements de l’université, y compris les directives d’utilisation du bâtiment Gelman et la politique de l’université contre la non-conformité, dans la mesure où le SJP a dans un premier temps refusé de se conformer aux directives des responsables de l’université de cesser les projections », a déclaré l’administration dans un communiqué publié ce lundi.
« Pour cette raison, avec effet immédiat, l’université a interdit à la SJP de participer à toute activité sur le campus ».
Le groupe ne pourra ni parrainer ni organiser des activités sur le campus, et il ne pourra pas utiliser les installations de l’université pendant au moins les 90 prochains jours. Il lui est également interdit de publier des communications sur les propriétés de l’université jusqu’au 20 mai 2024, date de la fin de l’année scolaire.
Avec cette suspension, la GWU s’ajoute à une liste croissante d’établissements où le SJP a été mis au pas depuis le 7 octobre, date à laquelle 3 000 terroristes ont franchi la frontière israélienne et pris pour cible des villes, des communautés agricoles et les participants d’une rave près de la frontière de Gaza, tuant environ 1 200 personnes, dont la plupart étaient des civils, et en kidnappant 240.
En réponse, Israël a juré d’éradiquer le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, et a lancé une opération aérienne et terrestre. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 11 500 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre, pour la plupart des civils. Toutefois, ce chiffre ne peut être vérifié de manière indépendante et inclurait des membres du Hamas, ainsi que des civils tués par des roquettes mal tirées qui sont tombées à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’organisation faîtière du SJP a salué l’assaut du Hamas le 7 octobre, entraînant un grand nombre de groupes juifs et de législateurs à faire pression sur les universités pour qu’elles cessent de financer les sections locales du groupe.
Le 6 novembre, l’université de Brandeis a définitivement banni SJP, au motif que le groupe « soutient ouvertement le Hamas ».
La semaine dernière, l’université de Columbia a suspendu SJP et Jewish Voice for Peace pour avoir enfreint le règlement de l’université et s’être livré à une « rhétorique menaçante et à des actes d’intimidation ».
En outre, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a ordonné aux universités publiques de cet État de « désactiver » les sections du SJP, mais des responsables de l’État ont indiqué la semaine dernière que cela n’avait pas été fait.
Intervenant lors d’une audition de la commission des voies et moyens de la Chambre des représentants mercredi après-midi, Jonathan Greenblatt, directeur général de l’Anti-Defamation League (ADL), a félicité les universités qui ont sévèrement sanctionné leurs chapitres du SJP.
« Certains responsables administratifs ont réagi », a déclaré Greenblatt. « La GWU a annoncé aujourd’hui qu’elle suspendait le chapitre SJP pour avoir violé le code de conduite de la GWU. La même chose a eu lieu la semaine dernière à l’université de Columbia. Brandeis a même expulsé des membres de ce groupe. Aucune université ne devrait tolérer la présence d’organisations telles que le SJP, qui menacent des individus en raison de leur appartenance ethnique, de leur foi ou de leur nationalité. »
Les membres du SJP de l’université George Washington ont déclaré au journal étudiant GW Hatchet que les mesures de répression prises à l’encontre de leur section s’inscrivaient dans le cadre d’une tendance inquiétante.
« Nous y voyons très clairement une réponse politique à une vague croissante de réactions négatives et de répression à l’égard de l’organisation palestinienne, et plus particulièrement du mouvement étudiant palestinien qui s’est manifesté ces dernières semaines « , a déclaré un représentant étudiant au journal sous le couvert de l’anonymat, en invoquant le risque de harcèlement.
Les étudiants pro-palestiniens de George Washington ont déjà annoncé la formation d’un nouveau groupe, la Coalition des étudiants pour la Palestine, qui se présente comme une « coalition d’organisations étudiantes luttant pour la libération de la Palestine et la fin de la complicité de GW dans le génocide et la colonisation ».
La Coalition étudiante pour la Palestine organise une manifestation mercredi en solidarité avec SJP, exigeant que l’université réintègre le groupe suspendu.
« Nous nous opposons aux tactiques d’intimidation sionistes. Nous nous opposons à la répression du mouvement étudiant grandissant contre le génocide en cours à Gaza. Nous demandons à la GWU de réhabiliter le SJP sans attendre », a écrit le nouveau groupe dans une publication sur les réseaux sociaux, appelant ses partisans à se couvrir le visage et à apporter des megaphones au rassemblement qui aura lieu au cœur même du campus de l’école à Washington, DC.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.