Lyon : Une militante du FPLP à une conférence après une vraie-fausse annulation
Soi-disant annulée par l'université, la venue de Maryam Abu Daqqa, membre du FPLP, organisation terroriste, à une conférence à Lyon a finalement eu lieu
Mariam Abu Daqqa, présentée comme une « militante palestinienne anti-occupation et pour les droits des femmes à Gaza » par les groupes pro-palestiniens, membre du Front populaire de libération de la Palestine, groupe reconnu terroriste par les États-Unis, Israël ou encore l’Union européenne, donne actuellement des conférences à travers la France.
En début de semaine, plusieurs députés Les Républicains avaient saisi Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en raison de l’organisation d’une « conférence antisémite à l’Université Lumières Lyon-2 autour de la chef de file du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) à Gaza » : Mariam Abu Daqqa.
L’évènement, intitulé « Colonisation et apartheid israélien, quel avenir pour les Palestiniens ? », a eu lieu ce jeudi 5 octobre. Il était organisé par le syndicat Solidaires étudiants et par le Collectif 69 de Soutien au Peuple Palestinien.
Alors que la préfecture avait indiqué n’avoir pas identifié de risques de troubles à l’ordre public en raison de l’évènement, elle avait tout de même recommandé à la direction de l’université Lyon-2 d’annuler la venue de Maryam Abu Daqqa, en raison de son appartenance au FPLP.
La présidence de l’université avait ainsi acquiescé, annonçant l’annulation de la venue de la militante palestinienne.
Le 5 octobre au soir, la conférence a tout de même eu lieu… en présence de Maryam Abu Daqqa. Si celle-ci n’était pas présente à la tribune, elle se trouvait dans la salle, d’où on lui a tendu le micro pour prendre la parole.
Comment le FPLP a t'il pu trouver porte ouverte dans une Université française ?
En laissant de fait une représentante du FPLP intervenir depuis la salle, la présidente de l'Université Lyon 2 a accepté que son autorité soit publiquement bafouée.
Nathalie Dompnier s'était engagée…
— CRIF (@Le_CRIF) October 6, 2023
Honte à la présidente @nathdompnier de @univ_lyon2 !!
Non seulement elle a remis en cause l'étude sur l'antisémitisme dans les universités mais elle a en plus menti.
Contrairement à son engagement écrit, elle a permis à la terroriste du #FPLP de venir s'exprimer.
Le FPLP… pic.twitter.com/6LbhjPr102
— Julien Bahloul (@julienbahloul) October 6, 2023
Après s’être fait berner, la ministre déléguée à la Lutte contre les discriminations, Bérangère Couillard, qui s’était impliquée afin d’obtenir la déprogrammation de Mariam Abu Daqqa, est revenue sur cette affaire auprès du Point.
« Mariam Abu Daqqa tient des propos qui vont à l’encontre des valeurs de la République », a-t-elle expliqué. « L’université aurait dû s’assurer qu’elle ne puisse même pas prendre la parole dans le public durant l’événement. »
« La France insoumise a pris position pour la présence de Mariam Abu Daqqa, comme elle a soutenu Jeremy Corbyn [ancien dirigeant du Labor britannique, suspendu du parti en 2020 pour son inaction face à l’antisémitisme dans les rangs de sa formation, NDLR], puis invité Médine à son université d’été. L’extrême gauche flirte avec un certain nombre d’antisémites. Nous ne devons pas accepter ces complaisances », a-t-elle ajouté.
Dans leur lettre à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les députés LR avaient rappelé que « le FPLP, organisation classée terroriste par l’Union européenne, est responsable notamment de l’attentat antisémite de la rue Copernic en France, du détournement du vol Air France à Entebbe en 1976 – au cours duquel des centaines d’otages ont été séparés entre Juifs et non-Juifs avant d’être libérés par l’assaut d’un commando israélien – mais aussi de l’assassinat de Léon Klinghoffer, tétraplégique américain jeté par-dessus bord de l’Achille Lauro parce que juif, etc, etc ».
Déjà, en juin, la préfecture avait argué de risques de troubles à l’ordre public pour obtenir que le maire de Lyon interdise une conférence de l’avocat terroriste franco-palestinien Salah Hamouri, soupçonné par Israël de liens – qu’il nie – avec le FPLP et d’avoir voulu assassiner le rabbin Ovadia Yosef. Le tribunal administratif avait finalement annulé l’interdiction. La conférence s’était tenue devant 200 personnes.