Macron demande à Netanyahu de renoncer à tout projet d’annexion
Lors du même entretien téléphonique jeudi, Emmanuel Macron a "réitéré l’engagement indéfectible de la France pour la sécurité d’Israël"
Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de renoncer à tout projet d’annexion de territoires palestiniens, une entreprise qui nuirait à la paix selon le président français, a rapporté l’Elysée vendredi.
« Il lui a rappelé l’engagement de la France pour la paix au Proche-Orient et lui a demandé de s’abstenir de prendre toute mesure d’annexion de territoires palestiniens. Il a souligné qu’une telle mesure serait contraire au droit international et compromettrait la possibilité d’une solution à deux Etats comme l’établissement d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens », indique un communiqué rendant compte d’un entretien téléphonique entre les deux dirigeants jeudi.
Sur sa page Twitter, l’ambassade d’Israël en France a écrit que le Premier ministre Netanyahu « a clarifié [auprès d’Emmanuel Macron] qu’Israël agit conformément au droit international. Il a souligné que les anciennes formules ont mené à 53 ans d’échec et a ajouté que le retour à ces formules mènerait encore à de nouveaux échecs. Israël est prêt à tenir des négociations pour la paix sur la base du plan du président Trump, qui contient de nouvelles idées permettant un réel progrès. C’est le refus palestinien à négocier sur la base de ce plan et également sur la base des plans précédents qui empêche d’avancer. Les deux ont également discuté des moyens pour faire face au coronavirus et se sont mis d’accord pour constituer un groupe de travail mixte sur ce sujet ».
Selon l’accord conclu entre M. Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz, leur gouvernement d’union peut se prononcer sur l’application du plan américain pour le Proche-Orient, qui prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et d’implantations juives établies en Cisjordanie.
Paris avait mis en garde fin juin Israël contre une telle annexion, qui « affecterait » ses relations avec l’UE et souligné que Paris restait « déterminé » à reconnaître « le moment venu » l’Etat palestinien.
Mardi, la France, l’Allemagne, l’Egypte et la Jordanie ont exhorté Israël à abandonner le projet, par la voix de leurs ministres des Affaires étrangères.
Le Royaume-Uni s’est aussi exprimé contre le projet, pour lequel les autorités israéliennes ont une fenêtre de tir de quelques mois, jusqu’aux élections américaines, sources d’incertitudes pour le maintien du soutien américain, vu que le candidat démocrate Joe Biden y est opposé.
Lors du même entretien jeudi, Emmanuel Macron a « réitéré l’engagement indéfectible de la France pour la sécurité d’Israël et sa détermination à œuvrer pour l’apaisement des tensions au Moyen-Orient. Il a exprimé son attachement à l’amitié et à la confiance qui lient la France et Israël », assure l’Elysée.