Israël en guerre - Jour 593

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Mahmoud Abbas demande à l’ONU un sommet international pour la paix

Quelques semaines après la normalisation des liens d'Israël avec les Emirats et Bahreïn, le leader de l'AP réclame à nouveau un Etat palestinien sur les lignes de 1967

Le chef de l'Autorité palestinienne  Mahmoud Abbas lors d'un discours préenregistré devant l'Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2020. (Capture d'écran : ONU)
Le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d'un discours préenregistré devant l'Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2020. (Capture d'écran : ONU)

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a demandé l’organisation rapide d’une conférence internationale consacrée au lancement d’un « authentique processus de paix » dans son discours prononcé lors de l’Assemblée générale des Nations unies, vendredi après-midi. Il a aussi critiqué les récents accords de normalisation qui ont été signés entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn.

Il a annoncé que les Palestiniens se préparaient à de nouvelles élections à tous les niveaux et ce pour la première fois depuis 2006.

« Nous sommes en train… de préparer des élections parlementaires qui seront suivies par un scrutin présidentiel, avec la participation de toutes les factions et de tous les partis politiques », a déclaré Abbas à l’ONU.

En réponse aux revers diplomatiques récents essuyés par les responsables palestiniens, l’Autorité palestinienne, qui est dominée par le Fatah, a repris des négociations d’unité avec son rival du Hamas, le groupe terroriste qui contrôle Gaza. Après une série de réunions à Istanbul, les deux mouvements ont annoncé, jeudi, que les élections législatives pan-palestiniennes auraient lieu dans les six prochains mois.

Il n’y a pas eu de scrutin législatif palestinien depuis 2006, l’année où la victoire à Gaza du Hamas face au Fatah avait entraîné une lutte sanglante pour le contrôle de la zone. Le Hamas avait finalement expulsé l’AP de l’enclave côtière en 2007, et le Conseil législatif palestinien avait alors cessé de se réunir.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (à droite) et le Premier ministre palestinien Ismail Haniyeh du Hamas (à gauche) à la tête de la première réunion du cabinet du nouveau gouvernement de coalition au bureau d’Abbas à Gaza, le 18 mars 2007. (AP Photo/Khalil Hamra, File)

Contrairement à certains autres discours d’Abbas, celui préenregistré et diffusé vendredi a été concis et retenu. Aucune initiative politique nouvelle n’a été annoncée et il s’est abstenu d’attaquer ses rivaux palestiniens et arabes.

« Je me suis demandé en préparant ces propos ce que je pouvais vous dire de nouveau, après tout ce que j’ai pu vous dire auparavant », dit ainsi Abbas en ouverture de son allocution.

Ce discours d’Abbas fait suite à une série de revers successifs essuyés par les Palestiniens ces dernières semaines, en commençant avec l’annonce faite par les Etats-Unis de la normalisation des liens entre les Emirats et l’Etat juif.

Deux semaines plus tard – un autre coup porté aux Palestiniens – la Ligue arabe avait rejeté une résolution qui condamnait l’accord de normalisation qui avait été conclu. Quelques jours après, le Bahreïn avait fait savoir qu’il établissait des relations diplomatiques avec l’Etat juif.

L’Autorité palestinienne considère depuis longtemps le refus des Etats arabes de normaliser leurs liens avec Israël avant l’établissement d’un Etat palestinien comme un outil diplomatique déterminant. Les responsables de l’AP invoquent régulièrement l’Initiative de paix arabe – une proposition soutenue par les Saoudiens et qui offrait la normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange d’un Etat palestinien établi le long des lignes dites de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et comprenant une solution « juste » et « convenue » à la question des réfugiés palestiniens.

De gauche à droite : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump, le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Abdullatif al-Zayani et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al-Nahyan saluent du balcon Truman à la Maison Blanche après avoir participé à la signature des accords d’Abraham, par lesquels le Bahreïn et les Émirats arabes unis reconnaissent Israël, à Washington, le 15 septembre 2020. (SAUL LOEB / AFP)

Le chef de l’Autorité palestinienne a brièvement évoqué dans ses propos les accords de normalisation en adoptant un ton résolument différent de certains commentaires récents qu’il avait été amenés à faire.

Si Abbas avait pu qualifier les accords – connus officiellement sous le nom d’accords d’Abraham – de « coup de poignard empoisonné », le président de l’AP a évoqué cette fois-ci une « violation de l’Initiative de paix arabe ».

Le roi du Bahreïn, Hamad bin Isa Al Khalifa, a pour sa part défendu la décision prise par son pays d’établir des liens diplomatiques avec Israël, affirmant mercredi que la paix entre les deux Etats permettrait de faire avancer la cause palestinienne.

« Nous considérons cela comme un pilier qui nous autorisera à mettre en place une paix équitable et totale qui entraînera l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, sur la base des résolutions du droit international et de l’Initiative de paix arabe », a déclaré Al Khalifa.

D’autres Etats arabes se sont montrés néanmoins plus critiques. Le Qatar – dont les dirigeants sont en conflit avec les autres pays du Golfe depuis 2017 — a critiqué les accords de normalisation, disant qu’ils détournaient l’attention de la cause palestinienne.

L’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, à Ryad, lors de la visite du président américain Donald Trump, le 21 mai 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

« De tels arrangements n’entraînent pas la paix, même s’ils sont présentés comme tels », a déclaré le chef de l’Etat qatari Tamim Bin Hamad Al Thani, mardi, devant l’Assemblée générale.

Pour sa part, Abbas a expliqué qu’aucun pays arabe n’avait le droit de normaliser les liens avec Israël avant l’établissement d’un Etat palestinien ou de dire qu’il allait faire avancer la paix pour le compte des Palestiniens.

« L’OLP ne donne à personne le mandat nécessaire pour négocier ou s’exprimer à notre place. Le seul moyen de mettre en place une paix totale et juste, c’est la fondation d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 », a-t-il ajouté.

Abbas a aussi appelé les Nations unies et le dit « Quartet du Moyen-Orient » – formé de l’ONU, des Etats-Unis, de la Russie et de l’Union européenne – à convoquer une conférence multilatérale de paix, dès le début de l’année prochaine, qui serait chargée de se pencher sur l’établissement d’un État palestinien.

« La conférence doit avoir toute l’autorité nécessaire pour lancer un authentique processus de paix sur la base de la loi internationale », a poursuivi Abbas. « Elle doit viser à mettre un terme à l’occupation et à offrir aux Palestiniens leur indépendance et leur liberté dans leur propre État, dans le cadre des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et elle doit régler les questions de statut final, et notamment la question des réfugiés. »

« Ceux qui pensent que les Palestiniens peuvent vivre sous l’occupation ou être soumis par les pressions exercées et par les diktats sont dans l’illusion, comme c’est aussi le cas de ceux qui ont été trompés et qui pensent dorénavant qu’ils peuvent éviter notre peuple », a noté Abbas.

Il a affirmé que les Palestiniens avaient respecté leurs accords avec Israël mais qu’ils n’avaient rien obtenu en échange, tout en accusant l’Etat juif d’avoir prôné des initiatives unilatérales – comme le plan d’annexion de certains territoires de la Cisjordanie qui avait été ourdi par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le lancement de l’annexion aurait dû avoir lieu le 1er juillet, mais le projet est dorénavant suspendu dans le cadre de l’accord conclu avec les Emirats arabes unis.

« Nous avons toujours cherché une paix juste, authentique et durable et nous avons accepté toutes les initiatives qui nous ont été présentées », a continué Abbas. « Et qu’a fait Israël en retour ? Israël rompt tous les accords que nous avions signés ensemble. »

« Nous ne nous inclinerons pas, nous ne nous rendrons pas, nous ne ferons pas de compromis… et nous triompherons », a affirmé Abbas.

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