Malala Yousafzai, 17 ans et prix Nobel de la Paix
Malala Yousafzai et Kailash Satyarthi ont été honorés "pour leur combat contre l'oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l'éducation"
Malala Yousafzai, militante pour l’éducation couronnée vendredi du prix Nobel de la paix, est « la fierté du Pakistan », s’est félicité le Premier ministre Nawaz Sharif dans un communiqué publié quelques minutes après l’attribution du prix.
Malala, 17 ans, et récompensée avec un autre militants des droits de l’Homme, l’Indien Kailash Satyarthi, vit en Grande-Bretagne après avoir été grièvement blessée par des fondamentalistes talibans au Pakistan en octobre 2012.
L’Indien Kailash Satyarthi, prix Nobel de la paix, a estimé vendredi que ce prix constituait une « reconnaissance » de son « combat en faveur des droits des enfants ».
« Je remercie le comité Nobel pour cette reconnaissance de la détresse de millions d’enfants qui souffrent », a ajouté le prix Nobel, âgé de 60 ans, qui s’est dit « ravi » de ce prix, selon des propos rapportés par l’agence Press Trust of India (PTI).
Satyarthi, âgé de 60 ans, incarne la lutte contre le travail des enfants, pratique encore largement répandue dans les usines ou à domicile comme domestique.
Ingénieur électrique de formation, il a fondé le « Bachpan Bachao Andolan » ou « Mouvement pour sauver l’enfance » en 1980. Son train de vie est modeste et ses sorties publiques sont réservées au service de sa cause.
Originaire de l’Etat du Madhya Pradesh, dans le centre de l’Inde, le nouveau prix Nobel s’est dit ravi de ce prix, « une reconnaissance » de son « combat en faveur des droits des enfants ».
Il a débuté son engagement en organisant des raids contre des usines et des ateliers, dans le but de libérer des familles entières contraintes de travailler pour rembourser un prêt qu’elles avaient contracté. Exploitées et incapables de rembourser, ces familles sont souvent vendues à d’autres patrons.
M. Satyarthi préside également la « Global March Against Child Labor », un mouvement constitué de quelques 2.000 associations et mouvements syndicaux dans quelque 140 pays.
En récompensant Malala Youzafsai, 17 ans, et Kailash Satyarthi, le Comité Nobel norvégien a voulu saluer leur combat contre « l’oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation ».
« Employer des enfants est illégal et contraire à l’éthique », souligne Satyarthi sur le site de la Global March Against Child Labour.
« Si ce n’est pas maintenant, alors quand? Si ce n’est pas vous, alors qui? Si nous sommes capables de répondre à ces questions fondamentales, alors peut-être pourrons-nous éliminer cette tâche que constitue l’esclavage humain », dit-il.
En 2007, il avait ainsi organisé une marche de plusieurs milliers de kilomètres contre le trafic d’enfants le long de la frontière de l’Inde avec ses voisins d’Asie du sud.
« A moins de toucher les gens ordinaires, il est impossible de régler le problème du trafic qui est une forme d’esclavage », expliquait-il alors.
L’Indien a également fondé RugMark, un label qui garantit que les tapis disposant de cette certification n’ont pas été fabriqués par des enfants.
Satyarthi décrit et dénonce en termes forts l’esclavage des enfants au travail.
« S’ils demandent leurs parents, ils sont battus, quelquefois pendus par les pieds à un arbre ou même marqués et brûlés à la cigarette », disait-il dans un entretien en 2010 au Robert F. Kennedy Centre for Justice and Human Rights.
Le militant indien s’est également impliqué dans la création d’un centre dans l’Etat du Rajasthan qui forme des travailleurs sortis de leur esclavage.
Satyarthi raconte que sa prise de conscience s’est faite dès l’âge de 6 ans quand il a vu un garçon de son âge sur les marches à l’extérieur de l’école en train de brosser des chaussures avec son père.
Voyant tant d’enfants travailler plutôt que d’aller à l’école, il a ressenti de plus en plus fortement la nécessite de s’engager pour venir à bout de ce fléau.
« Je vois tout cela comme un test. Il s’agit d’un examen moral que l’on doit passer, celui de se dresser contre de tels fléaux sociaux », dit-il dans son entretien au centre Kennedy.