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Manif anti-Netanyahu : Des extrémistes détenus après des attaques présumées

Des membres du groupe La Familia sont empêchés par la police de se rendre au principal rassemblement anti-Netanyahu ; chantent "Mort aux gauchistes" et "Je déteste les Arabes"

La police arrête des hooligans de La Familia à la Première Station à Jérusalem, le 30 juillet 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
La police arrête des hooligans de La Familia à la Première Station à Jérusalem, le 30 juillet 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

La police a arrêté quelque 16 militants d’extrême droite présumés après qu’un rassemblement d’un gang extrémiste de Jérusalem eut vu des journalistes et d’autres personnes être attaqués jeudi dernier, bien que la police ait réussi à empêcher le groupe de s’approcher des manifestants anti-gouvernementaux pour  les agresser.

Le rassemblement du club de football La Familia du Beitar Jerusalem à la tahanat rishona de Jérusalem était prévu comme une contre-manifestation à une manifestation anti-gouvernementale proche devant la résidence officielle du Premier ministre. Il s’est déroulé dans un contexte alarmant d’attaques contre les manifestants anti-Netanyahu par des personnes soupçonnées d’appartenir à l’extrême droite, dont une agression sanglante à Tel Aviv mardi.

Les contre-manifestants d’extrême droite ont scandé « Mort aux gauchistes », lancé des pierres et agressé des journalistes, brisant une caméra.

La police a déclaré que 16 personnes ont été placées en détention pour « trouble à l’ordre public, attaque de manifestants et agression d’un officier de police ». Une déclaration officielle n’indiquait pas combien d’entre elles étaient issues du rassemblement d’extrême droite, mais les médias ont indiqué que toutes ou presque toutes en étaient des participants.

Des sympathisants de droite de “La Familia” mènent une contre-manifestation contre les protestaires anti-Netanyahu à Jérusalem, le 30 juillet 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/FLASH90)

Les autorités ont déclaré avant le rassemblement qu’une des principales préoccupations était de maintenir La Familia à l’écart des autres manifestants, surtout après plusieurs rapports d’attaques par des membres de La Familia à Jérusalem au cours de la dernière semaine.

Parmi les personnes prises pour cible à la tahanat rishona se trouvait une équipe de la Treizième chaîne. La vidéo d’un incident a montré un photographe frappé au sol.

Selon la chaîne, le photographe et deux autres personnes ont été agressés et blessés après avoir refusé d’arrêter de filmer.

Des membres de La Familia auraient également jeté des pierres sur une voiture avec des passagers palestiniens et bloqué les routes autour du complexe de divertissements de Jérusalem avant que la police ne leur ordonne de se disperser.

Selon Haaretz, plusieurs membres de La Familia ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de rejoindre la principale manifestation de Jérusalem. Quelque 2 000 personnes s’étaient rassemblées près de la place de Paris dans la capitale pour demander la démission de Netanyahu et défendre un certain nombre d’autres idées.

« C’est l’État juif, je déteste tous les Arabes », ont scandé les membres de La Familia en rentrant triomphalement à la tahanat rishona après avoir été contraints de rebrousser chemin.

D’autres ont marché vers la route Hébron, où la police anti-émeute de Yassam a déclaré leur rassemblement illégal et a commencé à les disperser par la force.

L’organisateur de la manifestation de La Familia, Amnon Ben-Ami, a catégoriquement nié toute violence de la part des membres de son groupe, soutenant au Times of Israel que les seuls manifestants violents au cours des deux derniers mois avaient été « la gauche ».

« Je n’ai vu aucun jet de pierre, et s’il y en a eu, j’en suis peiné », a commenté Amnon Ben-Ami, qui a précisé que d’autres manifestations étaient prévues dans les jours à venir.

La police des frontières israélienne repousse un militant de droite d’une manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, le 30 juillet 2020. (Crédit : AP/Ariel Schalit)

L’attention s’est portée sur La Familia après que le groupe extrémiste eut été lié à des rapports sur des manifestants anti-Netanyahu qui ont été attaqués il y a une semaine.

Samedi soir, la police a arrêté des militants d’extrême droite, apparemment membres du groupe, qui s’en seraient pris à ces manifestants. Les manifestants ont également rapporté avoir été attaqués par des hooligans d’extrême droite lors de rassemblements de moindre envergure dans le sud du pays et près de Tel-Aviv.

Mardi, un rassemblement devant le domicile du ministre de la Sécurité publique Amir Ohana à Tel-Aviv a tourné à la violence lorsque des agresseurs d’extrême droite présumés ont été vus en train de frapper les manifestants avec des bouteilles de verre, des massues et des chaises et de les asperger de gaz lacrymogène. D’après les organisateurs de la manifestation, cinq personnes ont été hospitalisées, dont deux avec des coups de couteau dans le dos. Selon des informations ultérieures, dix personnes ont été hospitalisées.

Cinq suspects ont été libérés jeudi et placés en résidence surveillée. Un juge a déclaré accepter l’argument de la défense selon lequel l’altercation était une bagarre entre les deux parties, « qui s’étaient mutuellement provoquées ».

Un manifestant israélien se dispute avec des officiers de police lors d’une manifestation contre la corruption près de la maison du ministre israélien de la Sécurité publique à Tel Aviv, mardi 28 juillet 2020. (AP Photo/Sebastian Scheiner)

Les violences de mardi ont été largement condamnées, y compris par des personnalités de l’opposition qui ont reproché au Premier ministre de les avoir provoquées.

« La violence et le sang versé hier à Tel-Aviv sont le fait de Benjamin Netanyahu et de ses messagers. Celui qui sème l’incitation recevra du sang en retour. Appeler les manifestants à propager des maladies et inciter les civils qui protestent à le faire, c’est mener Israël à une guerre civile », a dénoncé mercredi le chef de l’opposition Yair Lapid (Yesh Atid).

Netanyahu et certains de ses partisans ont dénoncé les manifestants anti-gouvernementaux comme des « anarchistes ».

Le chef du gouvernement est jugé pour une série d’affaires dans lesquelles il aurait reçu des cadeaux somptueux de la part d’amis milliardaires et échangé des faveurs réglementaires avec des magnats des médias pour une couverture plus favorable de lui-même et de sa famille. Le Premier ministre nie tout méfait, accusant les médias et le ministère public d’une chasse aux sorcières pour l’évincer de son poste, et refuse de quitter ses fonctions.

La police a déployé des forces supplémentaires à Jérusalem pour le rassemblement, craignant une recrudescence de la violence, La Familia ayant lancé un appel à ses membres pour qu’ils se rassemblent à la tahanat harishona.

Une patrouille de police lors d’une manifestation contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 30 juillet 2020. (Crédit : Ahmad GHARABLI / AFP)

« Attention, saletés de gauchos, les règles du jeu ont changé désormais », ont averti le groupe de hooligans. « Nous ne sommes pas prêts à rester indifférents et à nous asseoir tranquillement. »

Parmi les mesures visant à prévenir la violence, la police prévoit de placer davantage d’agents sous couverture au milieu des manifestants, d’utiliser davantage de technologies pour surveiller certains militants et de mobiliser davantage d’agents pour prévenir la violence contre les manifestants.

Le chef de la police par intérim, Motti Cohen, a annoncé jeudi matin que les forces de sécurité autoriseraient les manifestations, mais s’opposeraient à « toute forme de violence, contre les manifestants, les civils et la police », ajoutant : « Nous prendrons des mesures déterminées dans toute la mesure de la loi contre ceux qui perturbent l’ordre public. »

Depuis des semaines, les manifestants organisent régulièrement des rassemblements devant la résidence du Premier ministre dans la rue Balfour à Jérusalem, ainsi qu’à Tel-Aviv et dans d’autres quartiers, l’appelant à démissionner en raison de son inculpation pour corruption. Ils ont été rejoints ces dernières semaines par des personnes protestant contre les politiques économiques du gouvernement pendant la pandémie de coronavirus, avec des foules par milliers et en augmentation.

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