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MBS aux Juifs américains : les Palestiniens doivent faire la paix ou se taire

A New York, Mohammed bin Salmane a fustigé Abbas et ses prédécesseurs qui ont rejeté des opportunités de paix depuis 40 ans, selon la Dixième chaîne israélienne

Le prince héritier Mohammed ben Salmane assiste à une réunion aux Nations Unies le 27 mars 2018 à New York. (Crédit : AFP / Bryan R. Smith)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane assiste à une réunion aux Nations Unies le 27 mars 2018 à New York. (Crédit : AFP / Bryan R. Smith)

Lors d’une rencontre avec les leaders de la communauté juive à New York, le mois dernier, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Salmane aurait fustigé les responsables palestiniens pour leur rejet des opportunités de paix avec Israël depuis des décennies et indiqué qu’ils devaient soit commencer à accepter des propositions de paix, soit « se taire ».

Citant de « multiples sources », la Dixième chaîne israélienne a repris des propos qui, a-t-elle dit, ont été tenus par MBS lors d’une réunion et dont la férocité critique envers les Palestiniens a entraîné la « stupéfaction » des personnes présentes dans l’assistance.

« Au cours des 40 dernières années, les responsables palestiniens ont manqué des opportunités encore et encore et ils ont rejeté toutes les offres qui étaient présentées », aurait ainsi dit le leader saoudien.

« Il est temps que les Palestiniens acceptent les offres et qu’ils acceptent de venir à la table des négociations – le cas échéant, qu’ils se taisent et qu’ils cessent de se plaindre », aurait-il continué.

Le Prince Salman aurait également expliqué aux chefs de la communauté juive américaine que « la question palestinienne ne figure pas en tête de l’agenda gouvernemental saoudien », poursuivant en disant qu’il « y a des questions bien plus urgentes et bien plus importantes à gérer – comme l’Iran », selon le reportage diffusé à la télévision.

Le prince héritier aurait toutefois souligné qu’il devrait y avoir des progrès substantiels vers un accord israélo-palestiniens avant que les Saoudiens et les autres états arabes n’approfondissent leurs relations avec Israël. « Il devra y avoir un progrès significatif vers un accord avec les Palestiniens avant qu’il ne soit possible de faire avancer les négociations entre l’Arabie saoudite, le monde arabe et Israël », a-t-il noté.

Selon le reportage, la rencontre a eu lieu le 27 mars, durant la longue visite du prince aux Etats-Unis et l’identité des personnes présentes n’y est pas précisée. L’ambassade saoudienne avait fait savoir que MBS devait s’entretenir avec des leaders juifs, parmi lesquels le rabbin Rick Jacobs, président de l’Union du Judaïsme réformé, le rabbin Steven Wernick, chef de la synagogue du judaïsme conservateur, et Allen Fagin, vice-président de l’Union orthodoxe. Cette réunion qui a néanmoins inclus des responsables chrétiens a été organisée le 28 mars.

Ce reportage s’est basé sur un câble envoyé au ministère des Affaires étrangères par un diplomate israélien du consulat de New York qui a obtenu ces informations auprès des personnes présentes ainsi que de trois autres sources familières avec le contenu de la rencontre. L’un des participants a indiqué à la chaîne que le groupe avait été stupéfait par les dires du prince.

Un certain nombre d’articles de presse, parus notamment dans le New York Times ou cités par Reuters, ont affirmé ces derniers mois que le prince héritier avait mis la pression sur le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour que ce dernier accepte la proposition de paix très attendue de l’administration Trump.

Après s’être entretenu avec les responsables juifs et chrétiens le 28 mars, l’ambassade saoudienne à Washington a fait savoir que la rencontre « avait souligné les liens communs entre tous les individus, notamment entre croyants, professant la tolérance, la coexistence, et le travail côte à côte pour avancer vers un meilleur avenir pour toute l’humanité ».

Un communiqué de l’ambassade a ajouté que « le royaume d’Arabie saoudite a toujours défendu et continuera à défendre le dialogue élargi, la construction d’une meilleure compréhension entre les religions et la focalisation sur l’humanité partagée par tous les peuples ».

Aucun détail spécifique sur le contenu des entretiens entre MBS et les responsables religieux n’a filtré.

Dans une interview publiée quelques jours plus tard, le prince héritier a reconnu le droit à l’existence d’Israël et il a prôné la perspective de futures relations diplomatiques entre le royaume et l’Etat juif.

Dans une vaste interview accordée au journaliste de The Atlantic, Jeffrey Goldberg, le prince a fait part de sa vision de l’avenir au Moyen-Orient, et notamment de la possibilité d’une coopération avec Israël.

Alors qu’il lui était demandé s’il pensait que « les Juifs ont droit à un état-nation sur une partie au moins de leur terre ancestrale », il a répondu : « Je pense que chaque peuple, partout où il se trouve, a le droit de vivre dans sa nation pacifique. Je crois que les Palestiniens et les Israéliens ont droit à leur propre territoire ».

Toutefois, conformément à la proposition de paix régionale formulée par son royaume, le prince héritier a ajouté qu’un accord avec les Palestiniens était un prérequis à l’établissement de relations officielles. « Mais nous devons avoir un accord de paix qui garantisse la stabilité de tous et pour entretenir des relations normales », a-t-il déclaré.

Interrogé sur une éventuelle « objection non religieuse à l’existence d’Israël » de sa part », MBS a dit : « Nous avons des préoccupations religieuses sur le sort réservé à la sainte mosquée de Jérusalem et sur les droits des palestiniens. Nous en avons. Nous n’avons en revanche aucune objection à formuler contre qui que ce soit ».

Interrogé sur l’antisémitisme en Arabie saoudite, il a expliqué que « notre pays n’a aucun problème avec les Juifs. Notre prophète Mahomet a épousé une Juive. Ce n’était pas seulement une amie – il l’a épousée. Notre prophète, ses voisins étaient Juifs. Vous verrez beaucoup de Juifs en Arabie saoudite qui viennent d’Amérique, qui viennent d’Europe. Il n’y a pas de problèmes entre chrétiens et musulmans et juifs. Nous rencontrons des problèmes comme on peut en trouver partout dans le monde, entre certains. Mais des problèmes normaux ».

Israël et l’Arabie saoudite n’entretiennent pas de relations officielles et le royaume ne reconnaît pas l’Etat juif. Israël a fait allusion à des liens clandestins avec l’Arabie saoudite ces dernières années, soulignant que les deux pays partagent un intérêt commun qui est de contrer l’Iran. Ces rumeurs de relations clandestines ont été démenties par des responsables saoudiens. Néanmoins, un général saoudien s’est rendu à Jérusalem en 2016 et il y a rencontré des députés israéliens, et des responsables saoudiens ont rencontré, en public, leurs homologues israéliens à plusieurs occasions. L’Arabie saoudite a également autorisé Air India à traverser son espace aérien pour ses vols depuis et vers Tel Aviv, le mois dernier.

Evoquant la possibilité que l’inquiétude partagée face à l’Iran soit en train de rapprocher Israël et l’Arabie saoudite, il a déclaré : « Israël est une grosse économie au regard de sa taille et c’est une économie croissante et, bien sûr, il y a un grand nombre d’intérêts que nous partageons avec Israël et s’il y a la paix, il y aurait également beaucoup d’intérêts communs entre Israël, les pays du conseil de coopération du Golfe et des pays comme l’Egypte et la Jordanie ».

Salmane a également parlé de la menace au Moyen-Orient, selon lui, posée par l’Iran, disant même que l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la république islamique, « ferait passer Hitler pour un homme bon ».

« Hitler n’a pas fait ce que le chef suprême tente de faire. Hitler avait essayé de conquérir l’Europe. C’est mal », a-t-il expliqué. « Mais le guidesuprême essaie de conquérir le monde. Il croit que le monde lui appartient. Ce sont des hommes mauvais. Il est l’Hitler du Moyen-Orient. Dans les années 1920 et 1930, personne n’avait vu que Hitler était un danger. Seuls quelques-uns l’avaient vu. Jusqu’à ce que ça arrive. On ne veut pas voir ce qu’il s’est passé en Europe arriver au Moyen-Orient. Nous voulons stopper cela par le biais d’initiatives politiques, d’initiatives économiques, d’initiatives de renseignement. Nous voulons éviter la guerre ».

Peu de temps après, le le prince héritier saoudien Salmane a réaffirmé son soutien aux Palestiniens lors d’une conversation avec le président américain Donald Trump.

Le prince héritier « a réaffirmé la position de longue haleine du royaume sur la question palestinienne et les droits légitimes des Palestiniens à un état indépendant avec Jérusalem comme capitale », a fait savoir l’agence de presse officielle saoudienne.

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