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Meir Dagan, ancien chef du Mossad, meurt à 71 ans

Le maître espion et ancien général a succombé après une longue bataille contre le cancer ; il a dirigé l’agence pendant presque 10 ans, critiquait ouvertement le Premier ministre

Meir Dagan, le 17 janvier 2011. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Meir Dagan, le 17 janvier 2011. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Meir Dagan, ancien directeur de l’agence du Mossad israélienne, est décédé jeudi à l’âge de 71 ans à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv.

Dagan était un général décoré qui est devenu le premier espion d’Israël, avant de devenir ouvertement critique des politiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

IL souffrait de problèmes de santé depuis plusieurs années, et la cause annoncée de sa mort est un cancer du foie.

« Le directeur du Mossad Yossi Cohen, les directeurs de département et les membres du Mossad expriment leur deuil profond et présentent leurs condoléances à la famille Dagan », a déclaré le porte-parole du Mossad dans un communiqué.

Dagan avait été nommé à la tête du Mossad en 2002 et avait dirigé l’agence pendant huit ans avant de prendre sa retraite en 2011.

Ancien général militaire, Dagan a servi pendant 32 ans comme officier de l’armée israélienne, atteignant le rang de haut général. Il est crédité d’avoir mené certaines des missions les plus osées de l’armée israélienne pendant nombre de guerres.

Après avoir quitté l’armée, il a servi comme conseiller sur le contre-terrorisme dans le premier gouvernement de Benjamin Netanyahu, et comme conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Ariel Sharon.

Dagan était né Meir Hubermann en 1945 en Union soviétique (Ukraine), et avait emménagé en Israël en 1950. Il avait une maîtrise de sciences politiques de l’université de Haïfa, selon une biographie du Mossad.

Durant son mandat exceptionnellement long, le Mossad a été crédité de plusieurs opérations marquantes, comme l’attentat à la voiture piégée qui a éliminé le commandant militaire du Hezbollah, Imad Moughnieh, à Damas en 2008; un raid aérien la même année au Soudan contre un convoi d’armes iraniennes destiné au mouvement terroriste palestinien du Hamas à Gaza et le bombardement d’un site nucléaire syrien en 2007.

Ces dernières années, Dagan a été l’un des critiques les plus importants des politiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu au sujet de l’Iran et des Palestiniens.

Il s’est ouvertement opposé à la perspective d’une frappe militaire israélienne contre une installation nucléaire iranienne, que Netanyahu aurait soutenue, et a comparé un discours de Netanyahu à ce sujet à des « conneries ».

Il avait également prévenu que les politiques de Netanyahu envers les Palestiniens risquaient de transformer Israël en un état d’apartheid.

L'ancien chef du Mossad Meir Dagan à un rassemblement anti Netanyahu le 7 mars 2015 (Crédit : Capture d'écran Dixième chaîne)
L’ancien chef du Mossad Meir Dagan à un rassemblement anti Netanyahu le 7 mars 2015 (Crédit : Capture d’écran Dixième chaîne)

« Pendant 45 ans j’ai servi ce pays – toutes ces années dédiées à sauvegarder sa sécurité en tant qu’Etat juif et sioniste. Je ne veux pas que ce rêve disparaisse », avait déclaré Dagan à un journaliste de la Deuxième chaîne en 2015, réagissant au discours de Netanyahu au Congrès américain sur l’accord iranien.

Dagan, qui n’a critiqué ouvertement les politiques qu’après sa retraite, avait également déclaré qu’il craignait que Netanyahu ne lance une « opération militaire » contre l’Iran pendant la période où il était son conseiller, malgré le fait que tous les directeurs des services de sécurité s’y soient opposés.

Même si elle réussissait, avait déclaré Dagan, l’opération n’aurait pas retenu l’Iran « pour très longtemps ».

En 2012, Dagan s’était rendu en Biélorussie pour une greffe de foie et avait été hospitalisé avec de sérieuses complications après l’opération, qui avait été réalisée par des médecins français et israéliens qui s’étaient rendus sur place.

Il avait été demandé à des médecins américains et allemands d’effectuer l’opération, mais « personne ne voulait faire une greffe de foie sur un ancien chef du Mossad », avait déclaré à l’époque le président biélorusse, Alexander Lukaschenko.

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