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Migrants : L’opposition blâme le « lâche » Netanyahu après le gel de l’accord

Après la suspension du nouvel accord de réinstallation pour les demandeurs d'asile africains, les députés accusent le Premier ministre de céder à la pression de la droite

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (C), le ministre de l'Intérieur Aryeh Deri (G), et le président du Conseil national de sécurité Meir Ben Shabat (D), lors d'une conférence de presse annonçant le nouvel accord pour le traitement des demandeurs d'asile et des migrants africains illégaux en Israël, au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 2 avril 2018 (Hadas Parush/Flash90).
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (C), le ministre de l'Intérieur Aryeh Deri (G), et le président du Conseil national de sécurité Meir Ben Shabat (D), lors d'une conférence de presse annonçant le nouvel accord pour le traitement des demandeurs d'asile et des migrants africains illégaux en Israël, au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 2 avril 2018 (Hadas Parush/Flash90).

Les politiciens de l’opposition ont fustigé lundi soir le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour sa suspension soudaine d’un accord de réinstallation pour les migrants africains, signé avec l’agence des Nations Unies pour les réfugiés plus tôt dans la journée, ce qui fait de lui un « lâche » qui a cédé à la pression de la droite.

Dans un revirement spectaculaire, Netanyahu a annoncé lundi soir qu’il gelait le nouvel accord avec l’agence des Nations Unies pour les réfugiés qui aurait permis à des milliers de migrants africains d’obtenir un statut temporaire en Israël – quelques heures seulement après l’annonce du plan.

« Je vous entends, et en particulier les résidents du sud de Tel Aviv », a déclaré Netanyahu dans un message sur Facebook (en hébreu) au milieu des critiques de plus en plus nombreuses de la droite à l’égard de l’accord. « Pour l’instant, je suspends l’accord », a-t-il ajouté, notant qu’il rencontrerait le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri et les résidents du sud de Tel Aviv, où résident de nombreux migrants, avant de reconsidérer l’accord.

« C’est une soirée triste, embarrassante, mais surtout troublante », a déclaré le chef du Parti travailliste Avi Gabbay. « Nous n’avons aucune raison de penser qu’en matière de sécurité, la décision du Premier ministre est la meilleure. »

Le chef de l’Union sioniste Avi Gabbay à Jérusalem, le 19 février 2018 (Yonatan Sindel/Flash90).

La dirigeante de Meretz Tamar Zandberg a qualifié Netanyahu de leader « lâche » qui « dirige l’Etat d’Israël en fonction de ses intérêts politiques ». Netanyahu a « capitulé face aux voix les plus extrêmes à droite », a-t-elle ajouté.

Elle a été reprise par la députée Meretz, Michal Rozin, qui a déclaré que le Premier ministre était « un lâche, indécis, [et] incapable de faire face aux critiques de son propre camp ».

« Netanyahu a presque fait ce qu’il fallait. Mais c’était trop pour lui », a ajouté Rozin.

Dans l’après-midi, lors d’une conférence de presse aux côtés de Deri, Netanyahu avait fait l’éloge du plan, déclarant qu’il verrait quelque 16 250 migrants africains en Israël se réinstaller dans les pays occidentaux « développés », tandis qu’un nombre similaire se verrait accorder une résidence temporaire.

« Cet accord permettra le départ d’Israël de 16 250 migrants vers des pays développés comme le Canada, l’Allemagne ou l’Italie », avait déclaré Netanyahu, sans fournir plus de détails. D’autres rapports indiquaient que les États-Unis et la Suède prendraient une partie du quota.

Le discours télévisé de Netanyahu faisait suite à l’annonce par le gouvernement qu’il avait abandonné un plan controversé d’expulsion des migrants et l’avait remplacé par un nouveau plan, négocié discrètement avec l’ONU, qui prévoyait l’envoi de milliers de personnes dans les pays occidentaux.

Des migrants africains se rassemblent lors d’une manifestation devant la Cour suprême de Jérusalem le 26 janvier 2017 (Yonatan Sindel/Flash90).

L’accord a été critiqué par plusieurs membres importants du parti du Likud de Netanyahu, tandis que Naftali Bennett, chef du parti HaBayit HaYehudi, a averti qu’il « ferait d’Israël un paradis pour les infiltrés ».

Le ministre des Finances et leader de Koulanou, Moshe Kahlon, un partenaire clé de la coalition, a également protesté lundi soir contre l’accord de l’ONU, le qualifiant d’“insuffisant” et affirmant que les ministres n’avaient pas été mis au courant des négociations.

« J’ai entendu parler de la décision du Premier ministre de se retirer du plan du gouvernement sur le déplacement des infiltrés d’Israël pour la première fois aujourd’hui », a déclaré M. Kahlon sur Twitter. « L’accord proposé est insuffisant. Le nombre d’infiltrés qui obtiendront le statut de résident est élevé et inacceptable. Le gouvernement doit se réunir et revoir ses calculs. »

Dans le cadre de l’accord suspendu, que Netanyahu a qualifié lundi dernier de « meilleur possible », les demandeurs d’asile qui restent en Israël seraient répartis dans des zones du pays à l’extérieur du sud de Tel Aviv, a-t-il dit. Netanyahu s’est engagé à donner la priorité à la réhabilitation des quartiers du sud de Tel Aviv, parallèlement à la mise en œuvre de l’accord international.

M. Netanyahu a déclaré que le plan antérieur visant à expulser les migrants vers le Rwanda et l’Ouganda n’était plus réalisable. Il a souligné que « des contraintes juridiques ainsi que des difficultés politiques de la part de [l’Ouganda et du Rwanda] » ont conduit à l’annulation des politiques d’expulsion précédentes.

Dans une vidéo Facebook faisant suite à son communiqué de presse, Netanyahu a déclaré que les migrants qui seraient autorisés à rester dans le pays seraient éloignés de Tel Aviv et envoyés dans des kibboutzim, des villages agricoles et d’autres communautés.

Le HCR a confirmé l’accord dans un communiqué : « Un groupe de travail conjoint sera mis en place avec une série d’objectifs et un calendrier pour mettre en œuvre des solutions pour quelque 39 000 personnes sur cinq ans.

« En vertu de l’accord, le HCR, avec l’appui des pays d’accueil, s’efforcera de faciliter le départ vers des pays tiers de quelque 16 000 Érythréens et Soudanais dans le cadre de divers programmes, dont le parrainage, la réinstallation, le regroupement familial et les programmes de migration de main-d’œuvre, tandis que d’autres recevront un statut légal approprié en Israël », indique la déclaration.

La politique d’expulsion antérieure, qui offrait à chaque migrant 3 500 dollars et un billet d’avion, avait été condamnée par les militants israéliens et l’ONU comme étant chaotique, mal exécutée et dangereuse. Les demandeurs d’asile précédemment expulsés vers l’Ouganda et le Rwanda ont déclaré au Times of Israel qu’ils étaient confrontés à un grave danger et même à l’emprisonnement après leur arrivée en Afrique sans documents en bonne et due forme.

La Cour suprême a bloqué les expulsions à la mi-mars en réponse à une pétition.

Après l’annonce lundi du nouvel accord avec l’ONU, une militante du sud de Tel Aviv, qui avait fait campagne pour expulser tous les migrants, a rejeté le plan et a déclaré que sa lutte se poursuivrait.

« L’accord est une honte pour Israël et une conséquence directe de l’échec total des politiques gouvernementales », a déclaré Sheffi Paz. « Cette proposition a été présentée aux responsables de la campagne comme un fait accompli et a été présentée comme une ‘victoire’ avec l’espoir que nous lui donnerions notre approbation. Les habitants du sud de Tel Aviv poursuivront leur lutte. »

Dans sa déclaration annonçant l’accord, le Cabinet du Premier Ministre a déclaré que la plupart des migrants qui resteraient en vertu de l’accord auraient pu rester en Israël, de toute façon.

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