Ministère des Finances : les entreprises acceptent l’aide de 3 milliards de NIS
Impôts et factures de services publics seront reportés de 2 mois ; les travailleurs indépendants recevront jusqu'à 7 000 NIS; les patrons s'engagent à ne pas licencier avant Pessah
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
Le ministère des Finances serait parvenu dimanche à un accord avec les représentants des employeurs et des salariés pour soulager les entreprises alors que la pandémie de coronavirus et les directives du gouvernement visant à limiter sa propagation frappent l’économie.
Au moins 3 milliards de shekels (750 millions d’euros) seront transférés aux entreprises, bien que les critères de ces transferts n’aient pas encore été annoncés.
Selon ce plan, la plupart des contributions au gouvernement seront reportées, notamment les taxes sur la valeur ajoutée, les impôts sur le revenu et la propriété, ainsi que les factures d’électricité et d’eau. La mesure, qui est en attente d’approbation par le Premier ministre, prendra effet jusqu’à la fin avril ou la mi-mai, selon les médias israéliens.
Les travailleurs indépendants recevront une indemnité comprise entre 4 000 et 7 000 shekels (1 000 à 1 750 euros) chacun, pour un total national de quelque 250 millions de shekels (62,5 millions d’euros).
Le gouvernement va également augmenter ses prêts aux petites entreprises et assouplir les réglementations commerciales.
Les employeurs se sont engagés à retarder les licenciements jusqu’à la fin de la fête de Pessah, à la mi-avril.
Les fonctionnaires occupant des postes non essentiels seront mis en congé selon des modalités qui n’ont pas encore été décidées.
Les termes de l’accord seront présentés lundi au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour son approbation.
Les employeurs étaient représentés dans les discussions par Arnon Ben David, président de la Histadrout, le principal syndicat de travailleurs israéliens, Ran Tomer, président de l’Association des Industriels, Roy Cohen, président de Lahav, la Chambre des organisations et entreprises indépendantes, et Dubi Amitai, représentant du secteur des affaires. Le ministère des Finances était représenté par son directeur général, Shai Babad.
Dimanche dernier, le ministère des Finances et l’administration fiscale ont décidé de reporter de 10 jours le paiement de la TVA, du 16 au 26 mars.
La Banque d’Israël et les banques de détail ont déclaré dimanche qu’elles prendraient une série de mesures politiques pour atténuer les dommages causés à l’économie, notamment en achetant des obligations d’État, en proposant des opérations de pension, en retardant les paiements hypothécaires, en offrant des prêts aux petites et moyennes entreprises, en développant les services numériques pour les transactions à distance et en fournissant des services de messagerie aux clients en quarantaine.
Ces mesures visent à accroître la liquidité et à réduire la volatilité des marchés, les dépenses étant freinées par la fermeture d’entreprises, la limitation des mouvements, les craintes des consommateurs et la chute des actions.
Ce sera la première fois que la banque interviendra sur le marché obligataire depuis la récession mondiale de 2009.
Les banques devraient annoncer des mesures supplémentaires dans les prochains jours, notamment un assouplissement des politiques en matière de prêts, de crédit, de transactions à distance et d’approvisionnement en espèces aux distributeurs automatiques.
Samedi soir, Netanyahu et les représentants du gouvernement ont annoncé de nouvelles mesures dans tout le pays. Le Premier ministre a insisté auprès de la population sur la nécessité d’“adopter un nouveau mode de vie” pour les semaines et peut-être les mois à venir, alors que le pays est confronté au nouveau coronavirus – et a souligné en particulier un principe directeur selon lequel les individus doivent maintenir en permanence une distance d’au moins deux mètres par rapport aux autres.
Dimanche matin, la vie publique a diminué, avec la fermeture de tous les cafés, restaurants, hôtels, centres commerciaux, cinémas, salles de sport, salles de manifestations et autres. Il était sous-entendu, bien que cela ne soit pas spécifiquement indiqué, que tous les magasins non essentiels allaient fermer. Mais M. Netanyahu a souligné que les supermarchés, les pharmacies, les banques et les autres fournisseurs de services essentiels continueraient à fonctionner.
Le ministère des Finances aurait prédit que l’arrêt partiel coûterait à l’économie quelque 11 milliards de shekels (2,75 milliards d’euros) en six semaines.
L’épidémie pourrait réduire la croissance économique d’Israël pour l’année de un à deux points, par rapport à la prévision d’avant la crise de 3 % de croissance, a estimé le ministère des Finances.
L’économiste en chef du ministère, Shira Greenberg, a estimé que la fermeture coûterait 4,5 milliards de shekels (1,125 milliard d’euros) si elle ne durait que trois semaines. Ce chiffre plus bas est basé sur l’hypothèse que les employeurs licencieront moins de travailleurs au début de la crise.
Suite à l’annonce de la fermeture, les détaillants israéliens ont immédiatement mis des milliers de travailleurs en congé sans solde. Les restaurants seront autorisés à continuer à proposer des plats à emporter et des livraisons. Le secteur de la construction devrait rester largement épargné par les directives.
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé un plan économique d’urgence de plus de 10 milliards de shekels (2,5 milliards d’euros) pour stabiliser l’économie et compenser certains dommages causés par l’épidémie de virus.
Quelque 8 milliards de shekels (2 milliards d’euros) seront distribués aux entreprises, 1 milliard de shekels (250 millions d’euros) au système de santé, 1 milliard de shekels pour endiguer la propagation du virus, et un montant non spécifié ira à l’industrie aéronautique, a déclaré M. Netanyahu. La différence entre les 8 milliards de shekels promis aux entreprises et la somme plus modeste allouée dimanche dernier est restée floue.
Israël a confirmé 255 infections lundi après-midi, et aucun décès. Des dizaines de milliers de personnes ont été placées en quarantaine.