Mireille Knoll : Le Pen et Mélenchon à la marche blanche malgré le refus du Crif
"Il y a des moments d'unité où peut-être il faut pouvoir dépasser cela," affirme le gouvernement qui appelle à l'unité nationale ; Dupont-Aignan a qualifié le Crif de "pitoyable"
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon participeront, malgré le refus du Crif, à la marche blanche mercredi en mémoire de Mireille Knoll, une octogénaire juive dont le meurtre a ravivé les inquiétudes sur l’antisémitisme en France.
« Marine Le Pen, les députés et élus du Front national, ainsi que de très nombreux militants, marqués par ce meurtre infâme, participeront à la marche blanche organisée à Paris en mémoire de Mme Knoll », a annoncé le FN dans un communiqué.
L’entourage de Jean-Luc Mélenchon a pour sa part indiqué mercredi à l’AFP que le chef de file des Insoumis se rendrait bien à la marche blanche avec d’autres députés LFI.
« C’est difficilement supportable. Nous avions prévu d’y être et nous y serons en toute hypothèse (…) Nous n’appelons à la haine absolument jamais », a affirmé sur LCP le député LFI du Nord Adrien Quatennens.
Le Front national explique cette décision, rarissime pour le parti d’extrême droite, par le fait que le fils de Mireille Knoll, Daniel, « s’est démarqué de la position sectaire du Crif ». Le Conseil représentatif des institutions juives de France avait dit mardi que le FN et La France insoumise ne seraient pas « les bienvenus » à cette marche.
Selon le FN, Daniel Knoll a appelé « tout le monde, sans exception, à participer à la marche blanche. Il s’est déclaré ‘absolument pas sur la même ligne que le Crif’, qui a cru pouvoir briser l’unité nationale en écartant le Front national, lequel alerte et dénonce depuis des années la montée de l’antisémitisme islamiste ».
Le Crif « se trompe d’ennemi »
Le Crif « se trompe d’ennemi depuis des années », « comme si nous étions responsables de ce drame épouvantable. (…) C’est honteux de sa part », a estimé sur Sud Radio Marine Le Pen qui veut, depuis son arrivée la tête du FN en 2011, « dédiaboliser » le parti pour le débarrasser de son image antisémite et raciste.
Son père, cofondateur du FN et exclu par sa fille du parti, Jean-Marie Le Pen, a été condamné définitivement mardi par la Cour de cassation pour avoir qualifié les chambres à gaz de « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
« Je n’ai pas entendu le Crif monter au créneau contre le développement du fondamentalisme islamiste », a déploré Mme Le Pen, affirmant avoir été en 2010 « une des premières à dire que, dans certains quartiers, il ne faisait pas bon être juif compte tenu de la montée en puissance de l’antisémitisme islamiste ».
Le président du Crif Francis Kalifat a estimé mercredi sur RTL que les antisémites étaient « surreprésentés » à l’extrême gauche et à l’extrême droite pour justifier son refus de voir Insoumis et FN participer à la marche blanche, affirmant que ces deux partis étaient « infréquentables ».
Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, n’a pas voulu commenter la position du Crif, mais a évoqué sur franceinfo « un débat en interne » de l’association.
Dati « choquée »
De très nombreux partis participeront à cette marche. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux et le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb se joindront au cortège.
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui ira à la marche, a qualifié sur LCI de « pitoyable » la position du Crif, « parce que, quand on organise une marche pour la tolérance, pour le respect, on invite tout le monde ».
L’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati (LR) s’est dite elle aussi « choquée » sur BFMTV-RMC par la position du Crif, estimant que cette marche « ne (lui) appartenait pas ».
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a souhaité que cette marche soit un « moment d’unité puissant ».
« Il y a des moments d’unité où peut-être il faut pouvoir dépasser cela (…) Nous sommes dans un double moment d’unité nationale », a-t-elle dit sur RMC en allusion à l’autre hommage, en fin de matinée, au gendarme tué dans les attentats jihadistes de l’Aude.
Le maire LR de Nice Christian Estrosi a en revanche apporté sur France 2 son soutien au Crif : « il faut respecter ceux qui constituent l’autorité (…) et qui attendent aujourd’hui qu’il y ait surtout le calme et qu’il n’y ait aucune récupération politique ».
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