Mort de Félix Rohatyn, grand financier et ex-ambassadeur des Etats-Unis à Paris
Ce réfugié juif né en Autriche a passé une partie de sa jeunesse en France, qu'il a quittée en 1940 à l'arrivée des Allemands
Félix Rohatyn, une grande figure de Wall Street créditée d’avoir sauvé New York de la faillite avant de devenir ambassadeur des Etats-Unis à Paris, est décédé samedi à l’âge de 91 ans à son domicile de Manhattan, a annoncé son fils cité par le New York Times.
Ce réfugié juif né en Autriche a passé une partie de sa jeunesse en France, qu’il a quittée en 1940 à l’arrivée des Allemands.
Naturalisé américain, Félix Rohatyn se fait connaître dans le domaine de la finance : il accumule les coups de maître dans le secteur des fusions-acquisitions, grimpant les échelons de la prestigieuse banque d’investissement Lazard Frères (aujourd’hui Lazard).
Habile négociateur, il devient un conseiller écouté des élites politiques américaines et d’innombrables hommes d’affaires, se forgeant une réputation d’homme capable de trouver une solution acceptable aux problèmes les plus ardus. On le surnomme « Felix the Fixer » (Félix le réparateur).
Cette qualité lui vaut de se voir confier la mission de sauver New York de la banqueroute dans les années 1970, alors que la ville croulait sous les dettes. Une tâche qu’il assumera nettement plus longtemps qu’initialement prévu, supervisant les finances de la métropole pendant 18 ans.
« Enfant, il a fui l’oppression nazie. Adulte, il a mené le redressement de la ville où il a élu domicile. La vie extraordinaire de Félix Rohatyn est une histoire emblématique de New York », a commenté le maire de la ville, Bill de Blasio.
Partisan de la régulation financière et de l’intervention de l’Etat dans l’économie, le financier suscite la défiance des républicains, qui voient d’un mauvais oeil son ambition de devenir secrétaire au Trésor dans un gouvernement démocrate.
Le président Bill Clinton nommera finalement cet ami de François Mitterrand et d’Henry Kissinger ambassadeur des Etats-Unis à Paris, de 1997 à 2000.
Parfaitement francophone, M. Rohatyn était commandeur de la Légion d’honneur.