Mort de Serge Thion, négationniste de l’ultra-gauche
Chercheur au CNRS, sympathisant du combat des Khmers rouges et défenseur des thèses négationnistes de Robert Faurisson, Serge Thion est décédé à 75 ans à Créteil
Il est un peu l’aîné, le précurseur, de cette ultra-gauche anti-juive et complotiste incarnée par Dieudonné M’bala M’bala, et Alain Bonnet dit Soral, qui fut d’ailleurs l’un des premiers à rendre hommage à la mémoire de Serge Thion sur le site Egalité et Réconciliation, comme le note Le Monde.
Serge Thion s’est éteint à 75 ans à Créteil le 15 octobre dernier. Chercheur en sociologie au CNRS – dont il est révoqué en 2000 pour avoir « remis en cause l’existence de crimes contre l’humanité »- il se spécialise dans l’Asie du sud-est.
Anti-colonial, militant anti-apartheid, Thion commence sa carrière « dissidente’ avec la contestation du caractère génocidaire des massacres opérés par les Khmers rouges durant la guerre civile cambodgienne dans les années 60-70.
« Serge Thion acquiert une nouvelle visibilité au début des années 1980 avec la publication de Vérité historique ou vérité politique ? Le dossier de l’affaire Faurisson, rappelle Le Monde. La question des chambres à gaz, aux éditions de La Vieille Taupe ».
Il publiera également Faurisson, Mémoire en défense, préfacé par Noam Chomsky, également aux éditions de la Vieille Taupe.
Participant, ou créant, différents médias négationnistes, Thion finit sa carrière en se rapprochant de Dieudonné, sur le site duquel il publiera ses chroniques lors des élections de 2007 sous pseudonyme, et de divers autres dissidents, comme Kemi Seba, contestant le rôle d’Oussama Ben Laden, dénonçant le « complot sioniste » derrière l’assassinat d’Ilan Halimi, mais ne réussissant guère à reproduire le scandale et le bruit de ses premières outrances des années 60-70.