Nazareth : Un candidat à la mairie pris pour cible par des tirs
Musab Dukhan était aux côtés de son frère et son cousin , eux aussi légèrement blessés dans l'attaque ; ce politicien arabe israélien a probablement été victime d'un gang
Un candidat à la mairie de Nazareth et deux autres hommes ont essuyé des coups de feu dans cette ville du nord du pays, lundi soir, ont fait savoir les autorités.
Musab Dukhan a été pris en charge à l’hôpital Rambam de Haïfa. Il est dans un état stable et il est conscient, ont indiqué les médecins.
La police a noté que les trois victimes – Dukhan se trouvait en compagnie de son frère et de son cousin au moment des faits, ont indiqué les médias israéliens – ont été légèrement touchées dans l’attaque.
Cet incident survient dans un contexte de vague criminelle violente au sein des communautés arabes israéliennes, une vague qui semble s’infiltrer de plus en plus dans la politique municipale.
Les forces de l’ordre ont précisé que les trois hommes n’avaient été que légèrement blessés et évacués, dans un premier temps, vers l’hôpital de la Sainte-Famille.
Une enquête a été ouverte sur les circonstances de l’incident. Le mobile politique est privilégié.
Cette attaque est la dernière à avoir pris pour cible un politicien arabe local dans le cadre de la vague criminelle.
Dukhan, membre du conseil municipal qui se présente au poste de maire dans cette ville arabe, la plus importante du pays, lors du scrutin qui aura lieu le 31 octobre, avait aussi été la cible de tirs, il y a un mois, qui avaient visé son domicile – une attaque qui n’avait pas fait de blessé.
#כאוס اطلاق وابل من الرصاص على بيت مصعب دخان مرشح رئاسة بلدية الناصرة ירי בוצע לפני זמן קצר לעבר ביתו של המועמד לראשות עיריית נצרת מוסעב דוכאן נזק נגרם למקום pic.twitter.com/kR8f7mLEAl
— |فرات نصار|פוראת נסאר|FURAT NASSAR (@nassar_furat) July 15, 2023
Il avait récemment participé à une réunion dont l’objectif était la lutte contre l’épidémie de violences, disant que « nous devons manifester contre les violences et contre les meurtres ; nous ne devons pas garder le silence. Nous devons être forts et nous ne devons pas renoncer. Cela ne suffit pas de parler. Ce combat pourrait nous apporter la sécurité individuelle. »
La semaine dernière, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a noté qu’il impliquerait les services du Shin Bet qui pourraient aider à lutter contre le crime au sein de la communauté arabe, particulièrement en ce qui concerne les crimes liés aux élections municipales.
Dimanche, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a finalement accepté de verser des fonds très attendus aux municipalités arabes, des fonds qu’il avait récemment gelés parce qu’il s’inquiétait qu’ils ne tombent entre les mains des gangs en l’absence, pour le moment, d’un mécanisme de supervision.
Plusieurs candidats ont essuyé des coups de feu, ces dernières semaines, des attaques qui ont été attribuées au crime organisé.
Benny Gantz, chef du parti d’opposition HaMahane HaMamlahti, a commenté l’incident survenu lundi en réclamant le renvoi du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, un politicien d’extrême-droite qui est en charge de la police et qui avait fait campagne sur le combat contre les violences dans les communautés arabes lors des dernières élections générales – des violences qui ont grimpé en flèche sous son mandat.
« Une autre soirée difficile », a dit Gantz. « Les enfants ne se sentent pas en sécurité quand ils marchent dans la rue ; les candidats aux élections sont menacés et le crime est endémique partout. Dans un pays qui serait correctement géré, avec un Premier ministre qui ferait son travail, le ministre responsable de cet échec aurait mis un terme à ses fonctions. Mais Netanyahu, qui dépend des extrémistes, laisse l’anarchie continuer. C’est lui le responsable ».
שלושה בני אדם נפצעו באורח קל עד בינוני, בהם מוסעב דוכאן – שרק לפני כחודש השתתף במפגש נגד האלימות בחברה הערביתhttps://t.co/9OZzmZs37H pic.twitter.com/36wDU7ozRu
— ynet עדכוני (@ynetalerts) August 28, 2023
Selon un décompte réalisé par le groupe anti-violences Abraham Initiatives, 157 Arabes israéliens ont été tués, cette année, au sein de la communauté arabe israélienne – soit plus du double du bilan des homicides qui avait été enregistré l’année dernière, à la même période.
Dimanche matin, un homme a été abattu sur une autoroute du nord du pays. Samedi, des hommes armés ont ouvert le feu sur une habitation de Kafr Kanna, blessant six membres de la même famille.
Dans un crime choquant, la semaine dernière, quatre personnes ont perdu la vie lors d’une fusillade à Abu Snan. L’une d’entre elles était candidate à la mairie.
Vingt-quatre heures auparavant, le directeur-général de la municipalité de Tira, Abdul Rahman Kashua, avait été abattu.