Ned Price : « Les négociations sur le nucléaire iranien ne sont plus une priorité »
Le département d'État a expliqué que Téhéran avait "clairement exprimé" sa réticence à conclure un accord et que les USA se tournaient vers les opposants iraniens au régime
Ned Price, porte-parole du département d’État américain, a déclaré mercredi aux journalistes que l’accord sur le nucléaire iranien n’était « pas au centre des priorités pour l’instant », promettant plutôt de « soutenir » la « bravoure et le courage » des manifestants iraniens.
À un journaliste qui lui demandait si les États-Unis étaient toujours intéressés par la poursuite des négociations nucléaires, Price a répondu : « Ce n’est pas notre priorité pour le moment. Je pense que c’est clair, les Iraniens ont fait très clairement savoir que ce n’est pas un accord qu’ils sont prêts à conclure. »
« Un accord ne semble pas imminent. Les demandes de l’Iran sont irréalistes ; elles vont bien au-delà de la portée du JCPOA. Rien de ce que nous avons entendu ces dernières semaines ne suggère qu’ils ont changé de position », a déclaré Price lors de ce briefing ministériel.
À la place, Price a déclaré que les États-Unis se concentraient actuellement « sur la bravoure et sur le courage remarquables dont fait preuve le peuple iranien par ses manifestations pacifiques, par l’exercice de son droit universel à la liberté de réunion et à la liberté d’expression ».
Les Iraniens sont descendus dans la rue après la mort, au mois de septembre, de Mahsa Amini, qui était âgée de 22 ans, alors qu’elle était en garde à vue après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour des cheveux qui s’échappaient de son hijab. Le régime iranien nie toute responsabilité dans sa mort.
Price a déclaré que les États-Unis s’attacheraient à « braquer les projecteurs sur ce que font les manifestants » et « à soutenir au mieux les protestataires, de toutes les manières possibles ».
L’accord nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et six puissances mondiales – l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie et les États-Unis – avait accordé à la République islamique un allègement des sanctions en échange de restrictions sur son programme nucléaire.
L’accord, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint, ou JCPOA, avait été mis aux oubliettes par l’administration Trump en 2018, qui avait alors réimposé des sanctions économiques unilatérales contre la République islamique, incitant l’Iran à revenir sur ses engagements.
En août, l’administration Biden a semblé être sur le point de renouveler l’accord, mais les discussions ont abouti à une impasse en raison d’une demande de l’Iran qui avait exigé l’interruption d’une enquête de l’AIEA sur des traces d’uranium enrichi d’origine inconnue qui avaient été découvertes sur trois sites au sein de la République islamique.
L’Iran a nié toute intention malveillante dans ses recherches nucléaires et affirme que son programme est conçu à des fins pacifiques, bien que le pays ait enrichi de l’uranium à des niveaux qui, selon les dirigeants internationaux, n’ont aucune utilité civile.