Netanyahu aurait comparé les effractions sur les bases militaires aux manifestations anti-gouvernementales
Cette comparaison, qui a été faite au cours d'une réunion du cabinet agitée, aurait été bien accueillie par les uns et fustigée par les autres
La réunion du cabinet qui a eu lieu mardi a été marquée par le chaos et les récriminations mutuelles dans le sillage de l’entrée par effraction d’activistes et de députés d’extrême droite dans des bases militaires, lundi. Le groupe était venu faire part de sa colère après l’arrestation de neuf soldats accusés d’avoir commis de graves violences à l’encontre d’un prisonnier palestinien.
Selon des informations parues dans les médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit que « nous n’entrons pas par effraction dans les bases » mais il a aussi raillé « une application sélective de la loi », comparant ces intrusions au blocage du réseau autoroutier par les opposants au gouvernement.
En réponse, la ministre de l’Égalité sociale, May Golan (Likud), a estimé que les manifestants « sont venus soutenir les soldats parce que la population ne peut pas accepter que des combattants héroïques qui risquent leur vie depuis des mois puissent être arrêtés ».
Le ministre de l’Intérieur du Shas, Moshe Arbel, est alors intervenu, condamnant la comparaison faite par Netanyahu et insistant sur le fait que les protestataires ne devaient pas avoir le droit « de mettre ainsi en danger l’armée israélienne ».
Le ministre des Affaires de la Diaspora, Amichai Chikli, a aussi rejeté de manière répétée la comparaison, provoquant la fureur de Golan qui l’a accusé de démagogie. Chikli a alors interpellé Golan, lui demandant si elle représentait le parti d’extrême-droite Otzma Yehudit plutôt que le Likud.
Il a ensuite fustigé Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale et chef d’Otzma Yehudit, en disant que « il y a ceux qui soutiennent les voyous et il y a les autres ».
« Ceux qui savent ce que c’est que l’armée savent pertinemment qu’il est interdit de faire une chose pareille, contrairement à des gens comme Ben Gvir qui n’ont pas servi dans l’armée et qui disent que c’est totalement acceptable », a continué Chikli.
Après que la police militaire a arrêté neuf soldats qui étaient soupçonnés d’abus sexuels à l’encontre d’un terroriste présumé incarcéré, les membres du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit s’étaient rendus à Sde Teiman où les politiciens et activistes s’étaient introduits illégalement, improvisant un mouvement de protestation. Des manifestants et des députés ont ultérieurement pris d’assaut la base militaire Beit Lid, où les accusés sont actuellement emprisonnés.
Parmi les émeutiers se trouvaient le ministre du Patrimoine d’Otzma Yehudit, Amichay Eliyahu et le député de Hatzionout HaDatit, Zvi Sukkot.