Israël en guerre - Jour 57

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Netanyahu aurait souscrit à un projet américain de négociation sur la base des lignes pré-67

Un document écrit par l'administration Obama comprenait la reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat juif et l'abandon du droit au retour mais avait bloqué sur la question de Jérusalem, selon Haaretz

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, à Jérusalem, le 24 novembre 2015. (Crédit : Matty Stern/Ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, à Jérusalem, le 24 novembre 2015. (Crédit : Matty Stern/Ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu était apparemment prêt à accepter un accord-cadre élaboré par des responsables américains qui avaient établi les lignes pré-1967 comme base de négociations avec les Palestiniens, selon un article paru mercredi.

Deux esquisses d’un document ayant pour objectif de déterminer les paramètres des négociations durant les pourparlers organisés sous la médiation des Etats-Unis, début 2014, reconnaissaient Israël en tant qu’Etat juif, abandonnaient la demande palestinienne du « droit au retour » et définissait Jérusalem comme capitale à la fois des Israéliens et des Palestiniens, selon le quotidien israélien Haaretz, qui a indiqué qu’il avait obtenu des copies des projets.

Selon l’article, qui cite des responsables américains de l’administration Obama s’exprimant sous couvert d’anonymat ainsi que des responsables israéliens, Netanyahu avait accepté une clause du projet d’accord datant du mois de février 2014 qui établissait les lignes pré-1967 comme point de départ des pourparlers, ce qu il n’avait jamais accepté explicitement auparavant.

Pour sa part, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait rejeté le premier projet et n’avait pas répondu au second, affirme l’article.

De gauche à droite : le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président américain Barack Obama et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d'une réunion trilatérale à New York, le 22 septembre 2009 (Crédit : Avi Ohayon/GPO/Flash90)
De gauche à droite : le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président américain Barack Obama et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d’une réunion trilatérale à New York, le 22 septembre 2009 (Crédit : Avi Ohayon/GPO/Flash90)

« Les nouvelles frontières internationales sécurisées et reconnues entre Israël et la Palestine seront négociées sur la base des lignes de 1967 avec des échanges mutuellement acceptés dont la taille et la localisation seront négociés de manière à ce que la Palestine possède un territoire viable correspondant en taille au territoire contrôlé par l’Egypte et la Jordanie avant le 4 juin 1967, avec une continuité territoriale en Cisjordanie. Négociant les frontières, les parties devront prendre en compte les développements conséquents, les exigences sécuritaires d’Israël et considérer l’objectif de minimiser le mouvement des populations existantes tout en évitant les frictions », disait le paragraphe, selon l’article.

Des sources ont indiqué que Netanyahu avait voulu faire supprimer les mots « contiguïté territoriale » mais que cela lui avait été refusé par Washington.

Netanyahu a rejeté à grands cris l’idée qu’Israël revienne à ses frontières d’avant la guerre des Six Jours de 1967, promettant de conserver Jérusalem et de maintenir certains blocs d’implantation. Mardi, il a déclaré aux chefs de la droite à la Knesset qu’il soutenait des constructions d’implantation continues.

« A côté de notre désir de trouver un accord avec nos voisins palestiniens, nous continuerons à protéger l’entreprise d’implantations et à la renforcer, a expliqué Netanyahu. Nous faisons cela avec responsabilité et compétence. »

L'implantation d'Ofra, dans le centre de la Cisjordanie, le 17 novembre 2016. (Crédit : Lior Mizrahi/Flash90)
L’implantation d’Ofra, dans le centre de la Cisjordanie, le 17 novembre 2016. (Crédit : Lior Mizrahi/Flash90)

Il a aussi affirmé que le conflit israélo-palestinien n’est « pas un conflit territorial » mais émane plutôt du refus palestinien de reconnaître l’Etat juif et du désir de « détruire le pays ».

Le bureau de Netanyahu n’avait pas répondu à cet article dans l’immédiat.

Les discussions entre Israël et les Palestiniens ont cessé au mois d’avril 2014 après seulement un an, dans un cadre de récriminations mutuelles et malgré les efforts intensifs livrés par le secrétaire d’Etat américain d’alors John Kerry d’amener les parties à conclure un accord. Les efforts de paix sont restés stagnants depuis lors, même si le président Donald Trump s’efforce maintenant de faire revenir les parties à la table des négociations.

Selon l’article de mercredi, ce projet de document était basé sur des négociations secrètes entre le conseiller de Netanyahu Yitzhak Molcho et Hussein Agha, confident d’Abbas, à Londres en 2013.

Une première version du projet avait été rejetée par Abbas, car il ne reconnaissait pas pleinement la capitale palestinienne à Jérusalem Est. Une seconde version élaborée au mois de mars, qui devait répondre aux inquiétudes de Palestiniens, renforçait les termes mais Abbas n’y avait jamais répondu positivement ou négativement, et les négociations avaient cessé peu après.

Alors que le document mentionnait Israël comme étant l’état-nation du peuple juif – une demande essentielle des Israéliens – il précisait également que les états « appliqueraient l’égalité des droits et aucune discrimination contre les membres de quelque groupe ethnique ou communauté religieuse que ce soit » pour apaiser les Palestiniens, selon Haaretz.

Le président américain Donald Trump, à gauche, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant une conférence de presse conjointe au palais présidentiel de Bethléem, en Cisjordanie, le 23 mai 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)
Le président américain Donald Trump, à gauche, et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant une conférence de presse conjointe au palais présidentiel de Bethléem, en Cisjordanie, le 23 mai 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Netanyahu et Abbas avaient indiqué être prêts à une reprise des négociations directes mais Ramallah avait demandé à Israël de prendre des mesures, notamment le gel des implantations, et Netanyahu avait déclaré qu’Abbas, de son côté, devait reconnaître Israël en tant qu’Etat juif, aboutissant à une impasse.

Il n’est pas certain que le document établi à l’époque de Kerry soit utilisé lors des efforts de l’administration Trump visant à relancer les négociations de paix.

Mardi, la porte-parole du département d’Etat Heather Nauert a indiqué que les deux parties « seront forcées de trouver un compromis » mais n’a pas donné plus de détails sur la reprise des pourparlers.

Pour sa part, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a déclaré aux journalistes que Trump avait déployé « beaucoup d’énergie » auprès de Netanyahu et Abbas au cours de son voyage dans la région le mois dernier, au cours duquel il a tenté de donner un nouvel élan aux négociations.

« Il a mis beaucoup de pression sur eux en leur disant qu’il était temps de reprendre place à la table des négociations », a ajouté Tillerson.

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